Cap-Haitien : choisir un métier, choisir une voie

23 juin 2016

Cap-Haitien : choisir un métier, choisir une voie

Quetony Saint-Vil - UN/MINUSTAH

 

Dans cet atelier d’assemblage, situé dans le quartier de Bonnay Dugal, commune de Quartier Morin, à  5 minutes de route du centre-ville de Cap-Haitien, 25 jeunes s’affairent à la soudure, la peinture et au montage de panneaux solaires photovoltaïques.

Sous un soleil de plomb, dans leurs uniformes, seules la morphologie et la voix permettent de distinguer femmes et hommes.

Parmi eux,  Myrlène Myrtil,  ancienne bénéficiaire d’une formation en montage et installation de panneaux solaires. Munie des outils nécessaires au travail à liquider, elle se réjouit notamment de pouvoir contribuer à doter la famille d’un toit décent.

 

 

Âgée de 23 ans,  Myrlène avait stoppé ses études classiques en classe de première, faute de moyens financiers. Voilà pourquoi, dans un message spécial, elle encourage les jeunes « à apprendre un métier manuel pour qu’ils soient autonomes et être capables de voler de leurs propres ailes » car croit-elle  « se former dans les domaines techniques est fondamental pour ceux qui, comme moi, rêvent d’un avenir meilleur ».

Autre métier, aucune vision

« Quelque semaines seulement après ma graduation, j’ai commencé à gagner de l’argent. Maintenant, je ne pense qu’à monter mon entreprise » raconte pour sa part Judeline Dolce.

Alors que cette jeune femme de 31 ans se tuait à chercher un travail de bureau après deux années d’études en gestion, un ami l’a encouragé à prendre part à la formation en montage et installation de panneaux photovoltaïques. Un cursus  de 6 mois qui dit-elle a «complètement changé » sa vision de la vie et des métiers manuels.  

 « C’était pour moi un mythe. J’étudiais la gestion ; je pensais que c’était avec ce métier que j’allais gagner ma vie », dit-elle, secouant la tête tout en  se pinçant les lèvres.  

Aujourd’hui plus réaliste, Judeline souhaite devenir « autonome » en combinant la gestion et le montage suivi d’installation de panneaux photovoltaïques.

 

 

Monter une entreprise, le rêve de Judeline a déjà pris corps chez son camarade Alexis Juvens.

« Je dispose d’un atelier, d’un centre de recharge et de réparation de panneaux solaires. Ma vie a complément changé », exprime fièrement ce jeune de 30 ans, originaire de la commune de Limbé, 20 minutes de Cap-Haitien.

Il se félicite aussi de pouvoir mettre son expertise « au service du bien commun dans le cadre de ce projet » dont l’objectif  est d’installer 100 lampadaires dans les cinq communes les plus à risque en matière de sécurité du département du Nord à savoir Cap-Haitien, Quartier Morin, Limonade, Plaine du Nord et Limbé.

Ce projet est financé par la section Réduction de la violence communautaire (RVC) de la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation en Haïti (MINUSTAH) pour un montant de 178.000 dollars américains et est exécuté par l’Association des professionnels pour le rehaussement de métiers manuels en Haïti (APREMMAH) sur une période de trois mois. 

 

Quetony SAINT-VIL