Les Dossiers du mois n°12 : Quelle vision pour les projets à effet rapide ?

6 nov 2013

Les Dossiers du mois n°12 : Quelle vision pour les projets à effet rapide ?

Les Projets à effet rapide, plus connus sous l'appellation QIPs (de l'Anglais « Quick impact projects») sont l'une des mesures prises par l'ONU pour garantir aux Opérations de paix plus de succès et de crédibilité. Quelles sont les facettes de ce concept ?

Aux Nations Unies, les QIPs prennent leur source dans le rapport du Groupe d'étude sur les Opérations de paix ou Rapport Brahimi. Publié en l'an 2000, ce document a suggéré « qu'un petit pourcentage (1%) soit mis à la disposition du Représentant Spécial du Secrétaire général afin de financer durant la première année de mission des projets à impact rapide en faveur de la population hôte (…) ». Ces projets se caractérisent généralement par trois facteurs bien établis: la durée, l'étendue et le mode d'exécution.

Selon une directive du Département des opérations de maintien de la paix (DOMP) publiée en 2013, les QIPs sont « de projets de petite échelle mis en œuvre en un laps de temps en faveur de la population ». Ils fournissent à la Mission d’opportunité d’assurer que son travail en appui aux autorités progresse conformément à son plan d’action et aux besoins immédiats de la population.

Pour le cas de la MINUSTAH, les QIPs ont permis de renforcer les services publics par divers appuis comme la réhabilitation ou la construction de commissariats de police et de tribunaux de paix, la création de systèmes d'adduction d'eau ou d'irrigation agricole, la réduction de la criminalité via l'installation de lampadaires solaires ou la construction de centres de santé.

Les autres conceptions des QIPs

La directive du DOMP reconnaît par ailleurs que d'autres acteurs réalisent des QIPs motivés par d'autres conceptions. C'est notamment le cas des forces armées déployées hors mandat onusien à l'image de l'Armée américaine pendant le séisme de 2010 en Haïti. Dans le cadre de la coopération civilo-militaire (CIMIC), un déploiement unilatéral donne aux forces armées l'opportunité d'exécuter des QIPs dans l'intention de faciliter la coopération avec les civils.

A l'instar des militaires, tout acteur intervenant à l'étranger, ONG internationale ou Ambassade étrangère, peut prendre l'initiative d'un QIP en lui donnant le contenu voulu.

Ce que les QIPs ne sont pas

Les QIPs doivent s'attaquer aux problèmes réels de la population de la zone de déploiement. Néanmoins, ils ne sont pas pour autant des projets d'urgence ou de développement. Leur mise en œuvre est encadrée par des garde-fous pour éviter de faire de l'humanitaire sans en avoir le mandat et éviter la duplication des activités. L'humanitaire obéit à des normes et principes que les acteurs sont tenus de respecter. Cela relève des agences spécialisées. Par exemple, le HCR vise à protéger les réfugiés, l'Unicef à préserver les intérêts des enfants, le PAM travaille à assurer la sécurité alimentaire et le PNUD se concentre sur les questions de développement.

Antoine Adoum Goulgué

Dossier du mois d'octobre 2013

Dossier du mois_Octobre 2013