La PNH armée aussi pour détruire armes à feu et munitions obsolètes

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21 jan 2015

La PNH armée aussi pour détruire armes à feu et munitions obsolètes

 

Photo : Daniel Comanici/UNPOL - UN/MINUSTAH Photo : Daniel Comanici/UNPOL - UN/MINUSTAH

 

Une « découpeuse mobile d’armes à feu », d’une valeur de 50.000 dollars américains, a été offerte à l’Etat haïtien par la MINUSTAH, dans le cadre d’une cérémonie organisée à l’Académie Nationale de Police (ANP), à Port-au-Prince, le mardi 20 janvier dernier.

Le don de cette machine moderne fait suite à la formation en juin dernier de 22 policiers haïtiens notamment sur la gestion d’armurerie et la destruction d’armes et de munitions obsolètes. Un stage de trois jours organisé par le Service de la lutte anti-mines des Nations Unies (UNMAS), auquel cinq policiers de l’ONU ont pris part.

Cette découpeuse mobile dotée d’un moteur à essence, est montée sur une remorque en acier galvanisé supportée par quatre roues. Munie d’un système de vérins double, elle peut détruire 500 armes par jour. Les armes de poing telles les pistolets sont découpés en trois parties, tandis que les armes longues telles les fusils sont découpés en quatre parties.

‘’Elle les découpe dans leurs parties essentielles de sorte qu’elles ne puissent être réutilisées’’, note un expert de la Police des Nations Unies en Haïti (UNPol) faisant une description de l’appareil.

 

Photo : Daniel Comanici/UNPOL - UN/MINUSTAH Photo : Daniel Comanici/UNPOL - UN/MINUSTAH

 

Cet outil contribuera à ‘’renforcer les capacités de la PNH en ce qui a trait au contrôle des armes et des munitions’’, estime Serge Thériault, Commissaire de la Police des Nations Unies en Haïti.

Ce qui, pour le responsable, constitue ‘’une priorité et un enjeu majeur de sécurité’’, dans un pays faisant face à la circulation illégale de plusieurs milliers d’armes à feu de divers calibres.

Un problème ‘’sérieux et préoccupant’’, reconnait Godson Orélus, le directeur général de la PNH dans ses propos de circonstance. Selon lui, cette machine ‘’permettra à l’Etat haïtien de donner un nouvel élan à la lutte qui se livre depuis tantôt 10 ans, pour la confiscation et l’élimination des armes illégales dans le pays’’. M. Orélus a aussi annoncé pour bientôt la mise en place d’un ‘’ meilleur système permettant de contrôler les armes à feu qui circulent dans le pays’’.

Cette cérémonie était aussi l’occasion pour les experts de la PNH fraichement formés de mettre hors service 195 armes à feu et 137 accessoires dont des chargeurs et munitions obsolètes issus du programme désarmement, démobilisation et de réinsertion, (DDR) de la MINUSTAH ouvert en 2004 et remplacé en 2008 par le programme de Réduction de la Violence Communautaire (RVC) et qui étaient depuis stockées dans les armureries de la PNH. Une activité ayant aussi servi à démontrer la performance de ce nouvel outil de destruction d’armes, qui s’ajoute aux machines à disque circulaire utilisées précédemment pour les destructions. Lesquelles permettaient seulement la destruction d’une quinzaine d’armes par jour.

Le projet du Service anti-mines des Nations Unies, (l'UNMAS) ayant permis de développer cet outil mobile de destruction d'armes, mis en œuvre avec le soutien du Bureau des Nations Unies pour les services (UNOPS), a reçu le Prix de l'innovation lors de la 14e cérémonie annuelle des prix ONU 21, tenue au siège de l'ONU le 24 octobre dernier à l’occasion de la célébration de la Journée des Nations.

Les restes métalliques de ces armes sont, après découpe, entreposés dans une boite de récupération. Ils seront recyclés et pourront servir à la fabrication d’objets d’art ou à la refonte, selon les promoteurs du projet.

À l’issue de la formation de juin dernier en faveur des policiers haïtiens, 14 armes et 150 kg de munitions ont également été détruits, à l’Académie nationale de Police, à Port-au-Prince.

En décembre 2013 à Ganthier, 6.459 cartouches de différents calibres ont été détruits, ainsi que 2.600 détonateurs et 400 kg d’explosifs en mars 2014.

 

Photo : Daniel Comanici/UNPOL - UN/MINUSTAH Photo : Daniel Comanici/UNPOL - UN/MINUSTAH

 

La cérémonie du 20 janvier 2015 a eu lieu notamment en présence d’autorités locales et internationales telles la Représentante Spéciale du Secrétaire Général des Nations Unies en Haïti, Sandra Honoré, le Commissaire de Police des Nations Unies, Serge Theriault, le Commandant de la composante militaire de la MINUSTAH, le Général Jose Luiz Jobarandy, le Directeur Général de la Police Nationale d’Haïti (PNH) Godson Orélus, le Directeur de l’Inspection Générale de la PNH, ainsi que des membres du haut commandement de la PNH, la Directrice du Programme des Nations Unies pour le développement Sophie de Caen et des élèves d’établissements scolaires des environs de l’Académie.

Ces jeunes ont découpé une arme en carton pour signifier leur rejet de la violence et des armes illégales et montrer l’engagement de la jeunesse dans la culture de paix en Haïti.

 

Photo : Daniel Comanici/UNPOL - UN/MINUSTAH Photo : Daniel Comanici/UNPOL - UN/MINUSTAH

 

Photo : Daniel Comanici/UNPOL - UN/MINUSTAH Photo : Daniel Comanici/UNPOL - UN/MINUSTAH

 

Photo : Daniel Comanici/UNPOL - UN/MINUSTAH Photo : Daniel Comanici/UNPOL - UN/MINUSTAH

 

Rédaction :         Pierre Jérôme Richard