Opération policière à Bellecourt : 24 personnes interpellées

20 jan 2016

Opération policière à Bellecourt : 24 personnes interpellées

Photo: Juan Carlos -UN/MINUSTAH

Photo: Juan Carlos Saravia - UN/MINUSTAH

Bellecourt, une zone de Cite Soleil s’est réveillée ce matin 15 janvier 2016 avec des policiers à ses portes. L’opération a impliqué 230 agents de la Police Nationale d’Haïti (PNH) appuyées par 71 casques bleus des forces policières et militaires de la MINUSTAH.

A 7 heures, un homme âgé d’environ 50 ans, remonte le boulevard des Américains faisant la promotion d’une gamme de produits alimentaires. Il arrive à un point de contrôle de la police qui le laisse passer après l’avoir fouillé et avoir vérifié son identité. Le pouce levé, l’homme semble soutenir l’opération en cours. Interrogé s’il existe des bandits dans la zone, il  dit : « Si je vous dis qu’il n’y a pas de bandits à Bellecourt c’est que je ne dis pas la vérité », fit-il en s’éloignait.

C’est ce que corrobore le responsable du commissariat de Cite Soleil, Casséus Joël.  Selon ce commissaire, le gang de Bellecourt s’agrandit de jour en jour car il ne cesse de recruter de nouveaux éléments. L’opération en cours qu’il commande, a pour but de  réduire sa capacité de nuisance. « Lors d’une précédente opération ciblée, la police a saisi quatre armes sur des membres de ce gang », se souvient-il. Selon lui, non seulement les membres de ce gang terrorisent la population mais ce peut être aussi un facteur de la violence électorale. En Haïti, dit-il, « les acteurs politiques utilisent les membres des gangs pour parvenir à leurs fins » et cette opération permettra de prévenir les troubles en cette période électorale, espère le commissaire.

Dans leur ratissage, trois équipes de policiers ont débusqué des personnes qu’ils soupçonnent être les membres du gang. « Je suis un agent de sécurité. J’étais couché chez moi. Les policiers  m’ont demandé de les suivre. Je ne sais rien », se défend un homme qu’on vient présenter au Commissaire. Un autre peine à trouver une connaissance qui irait chez lui rapporter la pièce d’identité qu’il ne détenait pas au moment de son arrestation. La police a surtout arrêté un troisième homme sur le bras duquel on a découvert l’inscription « Alias Papechay », le nom sous lequel est connu le chef du gang.

 

Photo: Juan Carlos Saravia - UN/MINUSTAH

En mer, près d’une barge, les gardes côte ont interpellé sept jeunes gens suspectés d’être en lien avec le gang. « Apres vérification nous avons décidé de relâcher certains d’entre eux», parce que rien ne permettait de les arrêter explique le commissaire.

Apres deux heures d’opération et de vérification méthodique des identités, 24 personnes ont été placées en garde-à-vue et doivent être écoutées par la police pour être transférées à la justice ou remises en liberté.

Pour la police, l’opération aura également permis d’en savoir plus sur le modus operandi du gang afin de mieux contrer ses activités criminelles.
En juillet 2014, une opération policière similaire avait été organisée dans la même zone ayant permis d’arrêter 34 personnes.

 

Rédaction : Antoine Adoum Goulgué