Lascahobas: la bonne réponse aux vrais besoins

29 juil 2016

Lascahobas: la bonne réponse aux vrais besoins

Photo : Marie Yolette B. Daniel - UN/MINUSTAH

Debout à quelques mètres des locaux de l’école Mickey Mon Jardin Secret, les mains croisées sur sa poitrine et sans une invitation officielle, Colomb John Chisky assiste à la cérémonie d’inauguration du projet de réhabilitation et d’extension du système d’adduction d’eau potable de Sacco-Beaudouin. Perspicace et doté d’un sens logique, ses réflexions ne laissent aucun doute sur son ouverture d’esprit. « Je n’ai pas besoin d’invitation pour prendre part à un évènement qui me concerne de toute façon », dit-il avec simplicité.

Très serein, le visage animé d’un large sourire,  John Chisky se sent concerné par les échanges. « Pour moi, une communauté qui est privée d’eau potable n’existe pas, c’est comme si elle est privée de vie. D’ailleurs, la majorité des personnes qui sont victimes du choléra n’y avait pas accès », affirme avec conviction ce jeune homme de 22 ans, membre de la communauté de Sacco.

Sacco, Beaudoin et Cassaverie sont 3 localités de Lascahobas, une des 13 communes du département du Centre, située à une vingtaine de minutes de Mirebalais. Ces travaux de réhabilitation et d’extension du système d’adduction d’eau potable ne sont  pas un cadeau ordinaire estime Fagot Francine, un autre convive informel. « Cet ouvrage d’eau financé par la MINUSTAH est hors de prix aux yeux de toute la population, sachant que les périples pour se procurer cette ressource indispensable à la vie touchent toutes les couches sociales », opine-t-il.  

Fagot, John Chisky et des milliers de jeunes des deux sexes du plateau central, notamment de Lascahobas sont les témoins et victimes des soucis liés à la problématique de l’accès à l’eau potable, en particulier les maladies hydriques dont le choléra. Avoir l’opportunité de s’exprimer autour du sujet ne les laisse pas indifférents …

Photo : Marie Yolette B. Daniel - UN/MINUSTAH

 

Nicole Josep est âgée de trente-sept ans. Cela fait trente-sept ans qu’elle, comme tous les hommes et femmes de sa génération utilisent de l’eau souillée, provenant de « sources de fortune » déplore-t-elle. Mais aujourd’hui c’est différent !  « Nous sommes comblés d’avoir accès à une eau de qualité que nous pouvons utiliser en toute confiance », dit-elle tout haut.

Tout en évoquant les moments difficiles, notamment les démarches non abouties mais de nombreuses fois entreprises, Nicole juge opportun de prodiguer quelques conseils relatifs à la bonne gestion de l’eau et la pérennisation du système. (Son Nicole Joseph)

 

Intervenant au nom de la Coordination pour des Actions en Santé et en Développement d’Haïti (COSADH), Miriame Fétière présente la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation en Haïti (MINUSTAH) comme un partenaire fidèle qui n’a jamais marchandé son appui dès qu’il s’agit de soulager la souffrance de population locale. « Ce n’est pas notre première expérience avec la MINUSTAH. Quand il s’agit d’apporter son soutien financier et son appui  technique pour la réalisation de projets afin de lutter contre les maladies liées à l’usage de l’eau impure, la MINUSTAH a toujours répondu par l’affirmative, même dans les zones d’accès les plus difficiles » indique-t-elle. A titre d’exemple, elle cite d’ailleurs Baille Touribe, une localité de la commune de Thomonde.  

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Ce projet fait, en effet, partie d’un ensemble d’interventions de la MINUSTAH à travers son unité de projets à impacts rapides (QIP – Quick Impact Project) permettant, entre autres, d’apporter un appui aux autorités haïtiennes afin d’améliorer les infrastructures publiques.

De 2010 à 2016, la Mission a mis en place ou réhabilité plus de 36 projets d’adduction d’eau potable dans le plateau central. Quelques 100,000 personnes dont 52% de femmes, bénéficient depuis de ces ouvrages d’eau. Au travers de telles actions, la MINUSTAH aide Haïti à atteindre le sixième Objectif de Développement Durable adopté par les pays membres des Nations Unies et visant à garantir l’accès à l’eau propre et à l’assainissement pour tous. De plus, ces initiatives permettent à la MINUSTAH de soutenir le gouvernement Haïtien et  la promotion de la bonne gouvernance via le renforcement de la capacité de l’état à garantir de meilleures conditions de vie locales.

 

 « Le principal objectif était de faciliter l’approvisionnement en eau potable de certaines populations du Plateau Central, plus précisément de la commune de Lascahobas, afin d’améliorer les conditions de vie locales. Cela devrait permettre de prévenir certaines maladies notamment des maladies hydriques telles que le choléra », a déclaré Anne Hadcroft,  chef d’équipe des affaires civiles de la MINUSTAH pour le département de l’Ouest, lors de la cérémonie inaugurale du jeudi 14 Juillet à Lascahobas

Selon elle, la Mission Onusienne a financé le projet à hauteur de 8,769,562.50 HTG. Anne Hadcroft souligne parallèlement que la MINUSTAH - dans le cadre de son mandat et dans la limite de ses moyens- reste prête à soutenir toute action concourant à l’amélioration des conditions de vie de la population, participant ainsi à la stabilisation et au développement de Haïti.

La cérémonie d’inauguration a réuni plus d’une centaine de personnes parmi lesquelles autorités locales, journalistes des média locaux et représentants des trois communautés bénéficiaires.

 

Rédaction : Marie Yolette B. Daniel