Campagne de sensibilisation contre le trafic des enfants

24 juin 2012

Campagne de sensibilisation contre le trafic des enfants

La Brigade de Protection des Mineurs (BPM) de la Police Nationale d’Haïti (PNH) a lancé, ce jeudi 21 juin 2012, une caravane de sensibilisation dans les villes frontalières haïtiennes afin de mobiliser la population contre les violences et le trafic d’enfants, et de faire connaitre son numéro d’urgence gratuit, le 188. Lors de sa première étape, la caravane de 17 policiers et agents civils de la BPM a fait escale à Croix-des-Bouquets, Fonds-Parisien et Malpasse. Elle était accompagnée d’agents de la Police des Nations Unies (UNPol) et de la Police de New York (NYPD), ainsi que, sur une partie du parcours, de représentants de l’Unité de Protection de l’Enfance de la MINUSTAH.


Campagne de sensibilisation contre le trafic des enfants


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Photo : Victoria hazou – UN/MINUSTAH

Messages criés dans un porte-voix, rencontres avec les autorités locales, porte-à-porte, distribution de posters et d’autocollants… Tous les moyens ont été utilisés pour faire connaitre le numéro d’urgence de la BPM pour l’enfance maltraitée. Sur les marchés, les places publiques ou dans les quartiers visités par la caravane policière, le mot d’ordre est le même : « Nap pote kole ak Lapolis (BPM) pou n kwape trafik ak fyolans sou timoun » [Collaborons avec la BPM pour combattre le trafic et la violence sur les enfants].

Accompagnés de 3 policiers de la MINUSTAH et de 6 autres de la Police de New York (NYPD), les agents de la BPM ont démarré leur campagne sur la place publique de Croix-des-Bouquets, une commune de grand passage aux abords de Port-au-Prince. Son Maire, Marius P. Saint-Pierre, a accueilli avec enthousiasme ses visiteurs à qui il a promis sa coopération, avant de recevoir des mains du Commissaire Principal de la BPM, Jean Gardy Muscadin, un lot de posters sur le numéro d’urgence 188 de la BPM. Parmi les résidents de Croix-des-Bouquets sollicités par la caravane, certains, conscients de l’utilité du numéro d’appel d’urgence, espèrent que les actions de la Brigade suivront la parole, et ce en toute impartialité. « Si nous nous mobilisons pour dénoncer les coupables [en appelant le 188], il faut ensuite que la BPM arrête et punisse ceux qui abusent des mineurs », souligne un riverain, visiblement ravi de l’initiative.

Cap sur la frontière, zone à risque

Après une courte visite au « Village Miracle » dans la commune de Fonds-Parisien, la caravane de la BPM a ensuite mis le cap, sous l’œil des badauds, sur Malpasse, à la frontière haïtiano-dominicaine. En ce jour de marché de part et d’autre de la frontière, la circulation est très dense, avec un flot constant de véhicules de toutes tailles, chargés de passagers et de marchandises. Un moment idéal que l’équipe de la BPM saisit pour sensibiliser passants, acheteurs et vendeurs sur l’utilité de la ligne 188, un service téléphonique gratuit pour permettre à la BPM d’intervenir plus rapidement en cas de détresse. « J’ai toujours souhaité que l’Etat haïtien puisse se doter d’une telle structure parce qu’il y a trop de gens qui abusent des mineurs, surtout des plus vulnérables », se réjouit Jean Enord Jean, un habitant de Malpasse qui promet de collaborer avec la BPM.

Selon Géraldine Alféris, de l’Unité de Protection de l’Enfance à la MINUSTAH, les enfants vivant dans les zones frontalières comme Malpasse sont particulièrement vulnérables. « Pendant la période des vacances, beaucoup d'enfants traversent la frontière vers la République Dominicaine », explique l’officière de protection qui accompagne la caravane. Seuls ou accompagnés de passeurs, poursuit Mme Alféris, « ils sont en danger et subissent bon nombre d’abus ou de mauvais traitements ». Ainsi, sensibiliser les riverains à la frontière en période estivale est essentiel pour assurer la réussite de cette campagne qui, selon le responsable adjoint de la BPM, « fait partie d’une vaste mobilisation nationale qui touchera les 10 départements du pays ». Ainsi, explique l’Inspecteur Principal Joseph Jean Myrthil, les villes frontalières de Belladères, Ouanaminthe et Anses-à-Pitres seront bientôt visitées par la caravane, et des spots radiophoniques et télévisés seront diffusés dans les jours qui viennent sur l’ensemble du territoire avec l’aide du Bureau de la Communication et de l’Information Publique de la MINUSTAH.

Lancé officiellement le 14 mai 2012, le numéro d’urgence 188 a pour objectif de porter secours aux enfants victimes de violences, de la traite ou de toutes formes d’abus, en facilitant l’intervention de la BPM dans des délais courts lors d’un incident rapporté au téléphone. Ce numéro gratuit qui, selon ses responsables, fonctionne 24h/24 et 7 jours sur 7, est une initiative du Fonds des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF) de concert avec l’Unité de Protection de l’Enfance de la MINUSTAH.

Rédaction: Jonas Laurince
Edition: Sophie Boudre