Des artistes haïtiens font le choix de la paix en musique

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14 nov 2014

Des artistes haïtiens font le choix de la paix en musique

Photo : Logan Abassi - UN/MINUSTAHPhoto : Logan Abassi - UN/MINUSTAH

 

  « Pour gagner son pain, il faut la paix. Pour le bébé à naitre, il faut aussi la paix. Le policier au carrefour, l’homme au bureau ou sans travail… on a tous besoin de paix ». Les mots chantés de la voix rauque de Roosevelt Saillant, alias BIC, résonnent comme un crédo sur les radios haïtiennes. Le jeune artiste haïtien, connu pour ses paroles engagées sur la quête de justice ou la violence dans les quartiers, a prêté sa plume à la MINUSTAH pour illustrer en musique la campagne menée par la Mission onusienne pour la réduction de la violence communautaire. Aux côtés du compositeur Nicolas Christ-roi Semé alias Nickychrist, BIC a joint sa voix à celle, puissante et engagée, de James Germain, et de David Mézy pour créér une chanson simple sur un tempo rap bien balancé, titrée du nom de la campagne, « Ann Chwazi Lapè ». (Choisissons la paix, en Créole haïtien) « Il nous a paru naturel de faire appel à la création artistique musicale car celle-ci est un vecteur de partage et de fierté dans une Haïti où l’avenir passe par ses jeunes talents », a expliqué Sandra Honoré, la Représentante spéciale du Secrétaire général de l’ONU en Haïti, lors du lancement officiel de la chanson, jeudi 13 novembre. Présentée aux médias à l’occasion de la Journée internationale de la tolérance, la chanson « a surgi des réflexions que nous avons menées, ensemble avec la Section de la Réduction de la Violence Communautaire de la MINUSTAH, et les membres des communautés touchées par la violence à Port-au-Prince, aux Gonaïves et au Cap Haïtien », a poursuivi Mme Honoré. La chanson parle d’un besoin de vivre-ensemble dans la dignité par un choix radical contre la violence. « La violence, c’est ma vie, mon entourage », dit BIC. « C’est pourquoi nous les artistes nous avons cette responsabilité de sensibiliser les jeunes avec un langage juste qui est le leur, qui est aussi le mien ». Produite avec le financement du Bureau de la Communication et de l’Information publique de la MINUSTAH, la chanson est l’une des facettes de la campagne lancée en 2013 pour appuyer les activités de la Section de la Réduction de la violence communautaire de la Mission, qui, par ses projets avec les jeunes des quartiers vulnérables confrontés à la violence, contribue à créer des opportunités professionnelles, soutenir les initiatives sociales et offrir un soutien juridique et psycho-social aux plus défavorisés et les accompagner dans leur refus de la violence. La campagne « Ann Chwazi Lapè » se décline en larges visuels le long des routes, et a donné lieu à des projections de matches de la coupe du monde à travers le pays, et à l’organisation d’un concours national de dessin dans les écoles ainsi que du grand concert pour la paix organisé dans la capitale haïtienne le 27 Septembre 2014.. Des ateliers pour artistes émergents, ainsi que la sortie prochaine d’une bande-dessinée sur le thème sont d’autres activités prévue par la MINUSTAH dans le cadre de cette campagne. Écouter la chanson :