Conférence de presse du Secrétaire général des Nations Unies
CONFERENCE DE PRESSE DE LA MINUSTAH
Mardi 15 juillet 2014
INTERVENTION DE LA PORTE-PAROLE DE LA MINUSTAH, SOPHIE BOUTAUD DE LA COMBE
Mesdames , Mesdemoiselles messieurs,
[traduit du créole]: Chers auditeurs de MINUSTAH FM qui nous écoutent en direct.
Bienvenue à cette conférence de presse qui clôture le 5ème visite du Secrétaire général des Nations Unies en Haïti. Nous accueillons Monsieur le Secrétaire général, Ban Ki-moon, Monsieur le Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix, Hervé Ladsous, et Madame la Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations Unies en Haïti, Sandra Honoré.
Après cette conférence de presse, Monsieur Ban Ki-moon se rend en République Dominicaine. Du fait de questions urgentes il a dû avancer son départ et nous ne pourrons prendre que quatre questions par manqué de temps. Deux questions pour les medias internationaux, deux questions pour les medias nationaux. Nous sommes désolés de ce manqué de temps.
Sans transition, je cède la parole à Monsieur le Secrétaire général, Ban Ki-moon.
INTERVENTION DU SECRETAIRE GENERAL DES NATIONS UNIES
Bonjour Mesdames et Messieurs,
Bonswa [Bonsoir en créole]
Merci de cette opportunité. Je viens de passer deux jours très émouvants et inspirants en Haïti.
Cela est ma cinquième visite en tant que Secrétaire général dans ce pays. J'ai visité à deux reprises au début de mon mandat en signe d'engagement envers le pays. Je suis revenu deux fois au lendemain du tremblement de terre. Maintenant, je reviens à un autre moment important.
Durant les deux derniers jours, j'ai rencontré un large éventail d’Haïtiens, y compris le Président, le Premier Ministre, des parlementaires, des juges, la police et des représentants de la société civile.
Hier je me suis rendu dans la campagne, à Los Palmas, pour rencontrer les familles affectées par l’épidémie de choléra.
Ces rencontres m'ont donné un sens fort des progrès significatifs qu’Haïti a réalisé au cours des dix dernières années, avec l'appui de l'opération de maintien de la paix de la MINUSTAH, tout en surmontant l'un des séismes les plus dévastateurs de l'histoire.
La situation sécuritaire en Haïti s'est nettement améliorée. Des institutions clefs ont été renforcées. Les victimes du séisme sans abris ont pu quitter les camps qui étaient établis pour accueillir des centaines de milliers de victimes du tremblement de terre.
Mais des défis importants subsistent.
Je suis particulièrement inquiet que la transition politique en Haïti puisse subir une régression. La tenue d'élections inclusives en octobre est essentielle pour la continuité du parlement en 2015, et pour la consolidation de la démocratie et l’Etat du droit.
Peu après mon retour à New York, je ferai rapport au Conseil de sécurité sur la situation. Malheureusement, pour l'instant, j'ai peu de nouvelles concrètes sur les progrès accomplis en vue de ces élections attendues depuis longtemps. Mon rapport informera le Conseil pour sa décision sur l'avenir de la MINUSTAH.
Le Conseil de sécurité a déjà approuvé une réduction progressive de l'empreinte de la MINUSTAH, et une nouvelle reconfiguration est envisagée. Je suis confiant que les Haïtiens seront à la hauteur pour assumer de plus grandes responsabilités, en particulier dans le domaine de la sécurité, de l’Etat de droit, et de la gestion des élections.
A ce moment de transition pour la présence des Nations Unies en Haïti, je tiens à assurer au peuple d'Haïti que toute la famille des Nations Unies demeure pleinement engagée à travailler à la promotion de leurs droits de l'homme, santé et bien-être.
Hier à Los Palmas, le Premier Ministre Lamothe et moi avons lancé «la Campagne d'Assainissement Total», qui est conçue pour atteindre 3 millions de personnes des zones rurales à travers le pays, dans les 5 prochaines années.
L'Organisation des Nations Unies travaille avec le Gouvernement d'Haïti à travers un nouveau Comité conjoint de Haut niveau pour mettre en œuvre une stratégie commune pour l'élimination du choléra. Cette stratégie fonctionne. Le nombre de cas de choléra est au plus bas niveau depuis le début de l'épidémie.
Je souhaite exprimer ma sincère gratitude envers le Président Martelly, et le Premier Ministre Lamothe, pour l’efficacité de leurs interventions. Et exprimer mon immense gratitude à tous les Etats membres, ONG et autres partenaires, qui ont contribués à cet effort.
Malgré les progrès réalisés, le choléra est toujours une urgence. La seconde phase d’une campagne de vaccination ciblant 200.000 personnes dans les zones à risques, va démarrer la semaine prochaine. Après cette conférence de presse je vais me faire vacciner afin de démontrer notre engagement.
J'appelle les donateurs à fournir les fonds nécessaires pour les investissements dans l’alerte, la réponse rapide, l’eau et l’assainissement.
J’ai été profondément attristé par la souffrance engendrée par l’épidémie de choléra. Hier à Los Palmas, j’ai pu exprimer mon profond regret directement aux familles qui ont perdus des êtres chers de la maladie.
Nous allons travailler avec le gouvernement d’Haïti pour accroitre l’aide aux familles affectées et aux communautés. Et aujourd’hui nous sommes sur la trajectoire du succès dans le combat contre l’épidémie.
L’élimination du choléra a été réalisée dans d’autres environnements difficiles de par le monde. Et cela peut aussi se faire en Haïti.
Haïti et les Nations Unies sont partenaires depuis longtemps, compte tenu des difficultés profondes que connaît le pays. Je veux que ce partenariat se poursuivre et se renforce. Je veux que nous regardions vers l'avenir et que nous saisissions les opportunités qui donneront au peuple haïtien l'avenir pacifique, prospère et stable auquel ils aspirent et qu'ils méritent.
Merci beaucoup. Mesi anpil.
Questions / Réponses
Radio Ibo: Monsieur le Secrétaire général, plusieurs organisations de défense des droits humains en Haïti estiment qu’il est inacceptable de ne pas considérer la question du dédommagement, de l’indemnisation des victimes du choléra. Et hier vous avez reconnu la responsabilité morale des Nations Unies. Mais qu’en est-il du dédommagement des victimes du choléra ?
Ban Ki-moon [traduit de l’anglais]: Les Nations Unies et moi-même sommes extrêmement tristes de la mort tragique de huit mille personnes et encore de 700 mille personnes qui ont été affectées par la maladie. L'un des principaux objectifs de ma venue en Haïti cette fois, est de démontrer notre ferme solidarité avec le Gouvernement et le peuple [haïtien], en particulier avec les personnes touchées, et l'engagement continu de l'Organisation des Nations Unies pour éliminer le choléra.
Je vais faire de mon mieux en tant que Secrétaire général pour travailler avec les partenaires et les bailleurs de fonds et avec la Banque mondiale, afin de mobiliser toutes les ressources nécessaires pour fournir une assistance à ces personnes touchées et améliorer les systèmes d'eau et d'assainissement. C'est exactement ce que j'ai fait hier avec le Premier Ministre Lamothe à Los Palmas. Merci.
Al Jazzera traduit de l’anglais]: Je voudrais vous poser une question sur la situation au Moyen-Orient. Nous savons que le cessez-le feu entre le Hamas et Israël a duré seulement six heures, des civils innocents sont tués une fois de plus, j’aimerais avoir votre opinion sur la situation à Gaza. Merci.
Ban Ki-moon [traduit de l’anglais]:Je suis profondément préoccupé par la situation qui se déroule à Gaza entre Israéliens et djihadistes militaires palestiniennes et le Hamas. J'ai été très profondément engagé avec les dirigeants régionaux et mondiaux au cours des derniers jours, depuis le déclenchement de cette crise. Même durant ma visite en Haïti, j'ai parlé avec les dirigeants du monde. J'apprécie les acteurs clés, comme le président égyptien [Abdel Fattah Al] Sisi et l'émir du Qatar et d'autres nombreux dirigeants, y compris les États-Unis, qui ont déployé vraiment beaucoup d'efforts pour faciliter un cessez le feu. Et j'ai été encouragé lorsque le gouvernement israélien a accepté cette proposition de cessez le feu facilité par le président égyptien.
Dans le même temps, je suis profondément inquiet et déçu que le Hamas n'a pas accepté cela et que cette violence ait repris de nouveau entre les deux parties. Mon message est que cette violence doit cesser. Les deux parties - l'Autorité palestinienne et les Israéliens - doivent reprendre les pourparlers de paix dès que possible.
Nous avons connu cette violence tragique qui s'est produite à la fin de 2008 et début 2009, la première crise de Gaza, la seconde en 2012, avec cessez-le-feu [convenu] en Novembre 2012. C'est déjà la troisième fois. Il est inacceptable que cette violence se tienne périodiquement, de cette façon.
En tant que Secrétaire général de l'Organisation des Nations Unies, je vais déployer tous les efforts possibles afin de faciliter un cessez-le feu et les encourager fortement à revenir à la table du dialogue. C'est la seule option viable pour le moment. Je suis profondément préoccupé par la perte en vies humaines et les nombreuses personnes déplacées à cause de cette crise.
J'exhorte de nouveau dans les termes les plus forts possibles à stopper la violence, à rétablir le dialogue et à résoudre toutes ces questions en suspens par des moyens pacifiques.
Sophie Boutaud de la Combe : Merci Monsieur le Secrétaire général. Nous devions prendre deux autres questions, mais l’agenda ne nous permet pas de le faire. Je vous remercie de votre présence, Monsieur le Secrétaire général, Ban Ki-moon; Monsieur le Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix, Hervé Ladsous ; Madame la Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations Unies en Haïti, Mme Sandra Honoré.
Chers amis de la presse, Merci de votre présence aujourd’hui.
[traduit du créole] Chers auditeurs de MINUSTAH FM, nous fermons cette conférence de presse et vous souhaitons une bonne fin de journée. A Bientôt.
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Contact media:
Sophie Boutaud de la Combe, porte-parole et chef adjointe de la communication
Cell : (509) 3702 65 22; tel :,22 29 67 00 ext.2691
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