18 septembre : Conférence de presse avec Sandra Honoré

précédent suivant
18 sep 2014

18 septembre : Conférence de presse avec Sandra Honoré

SRSG Press ConferencePhoto : Logan Abassi - UN/MINUSTAH

 

Port-au-Prince, 18 septembre 2014

 

Bonjour à toutes et à tous.

Le 11 septembre, le Conseil de sécurité des Nations Unies a tenu un débat sur la situation en Haïti au cours duquel j’ai présenté le rapport du Secrétaire général sur la MINUSTAH publié le 29 août.

Au cours de ce débat, les Etats membres ont mis l’accent sur la situation politique et électorale, les progrès et les défis concernant différents aspects de la stabilisation d’Haïti y compris l’environnement sécuritaire et l’état de droit ainsi que la reconfiguration et le rôle futur de la MINUSTAH.

En ce qui concerne la situation politique, les Etats membres ont fait part de leur déception quant aux délais accumulés pour mettre en place des conditions favorables pour la tenue d’élections combinées pour les deux tiers du Sénat, l’ensemble de la Chambre des députés et les collectivités territoriales, prévue pour la fin octobre 2014. Dans ce contexte, j’ai constaté qu’une méfiance profonde et des désaccords continus entre le pouvoir exécutif et des membres de l’opposition au sein du pouvoir législatif ont contribué largement à ces délais, tout en empêchant que les amendements à la loi électorale soient votés par le Sénat. Dans ma présentation au Conseil de sécurité, j’ai informé au sujet de la situation politique, sécuritaire et humanitaire au cours de la période depuis le dernier rapport du Secrétaire général qui remonte au mois de mars 2014.

Conscients du fait que la possibilité d’organiser les élections avant la fin de l’année s’amenuise rapidement, et tenant compte du temps nécessaire pour les préparations logistiques, les Etats membres ont également exprimé leur inquiétude quant à l’éventualité d’un vide institutionnel à partir du 12 janvier 2015 en l’absence d’élections. Toutefois, ayant noté certains signes de volonté de recherche d’une solution à l’impasse électorale, les Etats membres ont fait écho de l’appel du Secrétaire général à tous les acteurs politiques de transcender leurs différences et de trouver une solution dès que possible à travers le dialogue, dans le cadre de la Constitution, qui permettra la tenue d’élections crédibles, transparentes et inclusives.

Ceci dit, je tiens à souligner que cet appel est une réflexion de l’importance que les partenaires d’Haïti accordent à la consolidation de la démocratie et de l’état de droit - des conditions nécessaires pour améliorer les conditions de vie de la population haïtienne et pour instaurer une stabilité durable.

Par rapport à la stabilisation, des avancées dans l’environnement sécuritaire ont été constatées par les Etats membres ainsi que des progrès relatifs à la performance de la police nationale d’Haïti. Cependant, il y avait un large consensus sur l’évaluation du Secrétaire général que des efforts supplémentaires sont nécessaires, tant de la part du Gouvernement haïtien que des partenaires internationaux, pour permettre à cette force de police d’assumer la pleine responsabilité de la sécurité et de la stabilité à travers le pays. Au Conseil de sécurité, j'ai souligné également l'appel du Secrétaire général afin que le renforcement de la police soit accompagné de mesures visant à accélérer la réforme de la justice et du système pénitentiaire, ainsi qu’à appuyer le renforcement des institutions et qu’à améliorer la gouvernance locale. Il est important à noter que sans un appareil judiciaire fonctionnant d’une manière efficace, même la force de police la mieux entrainée et la mieux équipée serait incapable de s’acquitter de ses tâches afin de garantir un climat de sécurité et de protection aux citoyens.

Conscient de ces défis, parmi d’autres, mais surtout des résultats considérables atteints pendant les 10 dernières années de stabilisation, le Secrétaire général a aussi recommandé au Conseil de sécurité d’approfondir le processus de la consolidation de la MINUSTAH. Cette recommandation résulte d’une évaluation détaillée des conditions sur le terrain, y compris lors de la visite du Secrétaire général en juillet, ainsi que de consultations avec des représentants du gouvernement, du corps législatif, du secteur privé et de la société civile du côté haïtien et avec les partenaires internationaux y compris des membres du corps diplomatique et l’équipe pays des Nations Unies. La recommandation comprend une réduction de troupes militaires d’environ 45% et le maintien des effectifs de police des Nations Unies à leur niveau actuel.

Bien que nous attendions que le Conseil de sécurité se prononce sur la future configuration de la Mission dans le cadre de la décision sur le renouvellement du mandat de la MINUSTAH au mois d’octobre, il est clair que toute réduction progressive des fonctions de la Mission doit être accompagnée par une intensification des efforts des partenaires internationaux. On va travailler avec les autorités haïtiennes, l’équipe du pays des Nations unies et le corps diplomatique afin d’identifier des secteurs critiques dans lesquels un support continu est nécessaire.

Pour conclure, il est important que les acquis en Haïti en matière de paix, de sécurité et de stabilité soient pérennisés par la consolidation du processus démocratique, de l’Etat de droit et de la bonne gouvernance. La tenue d’élections en est un pilier fondamental. Raison pour laquelle nous exhortons tous les Haïtiens, la classe politique, la société civile de trouver une solution à travers le dialogue et le consensus mutuel.

Merci.