CVR / aménagement des bassins versants de Morne l’Hôpital : protéger les vies et réduire la violence communautaire

4 mai 2012

CVR / aménagement des bassins versants de Morne l’Hôpital : protéger les vies et réduire la violence communautaire

Surplombant la capitale haïtienne et ses environs, Morne l’Hôpital, formé de plusieurs ravines, se transforme, à la moindre pluie ou averse, en véritable danger pour les habitants de nombreux quartiers de la capitale. Pour limiter les risques que fait peser ce site sur les vies et l'environement, la Section de Réduction de la Violence Communautaire (RVC) de la MINUSTAH y entreprend des travaux d'aménagement des bassins versants. Le 3 mai 2012, le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies en Haïti, Mariano Fernández Amunátegui, le Député de la 3è circonscription de Port-au-Prince, Mzou Naya Bélange Jean-Baptiste, et la Mairesse de Port-au-Prince, Mme Gabrielle Hyacinthe, se sont rendus sur place. Objectif, apprécier l’évolution du projet.


CVR / aménagement des  bassins versants de Morne l’Hôpital : protéger les vies et réduire la violence communautaire


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Photo : Logan Abassi – UN/MINUSTAH

Parmi les quartiers régulièrement inondés et envahis d’alluvions dévalant les pentes de Morne l’Hôpital figurent Fontamara, Martissant et le quartier du Bicentenaire. «A la moindre petite averse, le commissariat de Police de Martissant ainsi que la Route de Carrefour étaient inondés ». explique le Coordonnateur de l’Organisation Nationale des Jeunes Professionnels pour Sauver Haïti (ONJPSH), Felder Théolin, Aujourd’hui les dégâts sont moins ressentis dans la zone » En effet, pour retenir les eaux de ruissellement et ainsi favoriser la conservation du sol, des murs de pierres sont construits  le long des ravines de Morne l’Hôpital.

Sur place, les travaux vont bon train. Le jeudi 3 mai 2012,  plusieurs dizaines de personnes étaient à pied d'œuvre sur le site, scandant le slogan « mwen swa lapè » (j’ai soif de paix).  « Ces berges et seuils sont construits à partir des murs secs afin de permettre à l’eau de pluie de s’infiltrer dans le sol et de limiter ainsi les risques d’éboulement et de glissement de terrain », toujours selon M. Théolin. La mise en terre des plantules de vétivers le long des murs est aussi prevue afin de consolider le sol et stabiliser les structures.

Le projet qui a débuté le 6 février 2012 et doit prendre fin le 6 juin 2012, est financé par la RVC à hauteur de 178.634 dollars américains, et emploie 1345 personnes, à raison de 220 travailleurs par rotation. Lors de sa visite sur le site, le Représentant spécial du Secrétaire général a exprimé sa satisfaction par rapport à  l’exécution et de l’évolution du projet, qui non seulement permettra de protéger l’environnement mais également d’offrir du travail à des personnes défavorisées de Port-au-Prince.

Les bénéficiaires ont eux aussi manifesté leur satisfaction: Pour Marc Joseph,  résidant à Grand Ravine, «ce projet  permet d’abord aux habitants de protéger leur environnement, de gagner un peu d’argent pour subvenir à leurs besoins et de ne pas succomber à la délinquance ».Guerda Privert, mère de trois enfants et habitante à Fontamara salue aussi cette initiative qui  permet aux jeunes des quartiers défavorisés d'éviter  le chemin de la délinquance ».

D’autres projets sont en cours, comme le reboisement de ces endroits par des arbres fruitiers et autres tels le manguier, l’avocatier ou encore et surtout le bambou. Et comme le promet la Mairesse de Port-au-Prince, Mme Gabrielle Hyacinthe, « toute construction dans cette zone sera formellement interdite puisqu’il s’agit d’une zone reconnue d’utilité publique ».

Depuis 2007, la RVC travaille avec les communautés les plus fragiles dans le cadre de la réduction de la violence. Conjointement avec les représentants des communautés et des autorités locales, la section RVC identifie les préoccupations sécuritaires et les besoins communautaires pour ensuite concevoir des projets favorisant l’intégration sociale et l’autonomisation des personnes vulnérables à l’influence potentielle des gangs.

Rédaction : Jonas Laurince
Edition: Uwolowulakana Ikavi