FOR THE ECONOMIC DEVELOPMENT OF ÎLE-À-VACHELes Casques bleus mobilisés pour le développement économique de l’île à Vache

9 aoû 2013

FOR THE ECONOMIC DEVELOPMENT OF ÎLE-À-VACHELes Casques bleus mobilisés pour le développement économique de l’île à Vache

A new market is being built on Île à Vache to revitalize local business and, ultimately, tourism in this popular beauty spot.A new market is being built on Île à Vache to revitalize local business and, ultimately, tourism in this popular beauty spot.

Un nouveau marché est en construction sur l’île à Vache pour redynamiser le commerce local et, à terme, le tourisme dans ce site touristique prisé.

Located 12 kilometers from the town of Les Cayes in southern Haiti, Île à Vache lives at a different rhythm from that of the capital or other major towns.

On this island - considered one of the last ‘Pearls of the Caribbean’ – there is no electricity, no water supply system, and no paved road. One moves around on foot or on horseback. Some 20 000 people live here - dotted around a surface area of 49km2-  surrounded by turquoise waters and sandy beaches.

In order to develop the tourism potential of the site, the Haitian government has launched a Public Call for expressions of interest to private investors and tourism promoters. But despite the presence of tourists attracted by the picture-postcard beaches, the needs are great on Île à Vache.

MINUSTAH has taken over a project abandoned since 2006: the construction of a covered market to give new impetus to local trade. 

In the commune of Madame Bernard, where the work is taking place, sellers or buyers see the reconstruction of the market as a boon.

The only market on the island, the existing structure is transformed on market days into a "cesspool," said Father John Hénault who has officiated in the commune for 25 years.

More customers, more fishermen
Twice a week, on Mondays and Thursdays, a crowd of merchants come to settle at dawn in small rickety wooden stalls clustered around a waterfront which is at the mercy of storms and tides.

"This morning when I arrived, there were worms wriggling on the ground," says an outraged Dominique Suze, a vegetable vendor. "People do not come here when it has rained or when the sea is rough. With the new market, all will be clean and I will sell more vegetables" she hopes.

"I understand that people from Les Cayes do not want to come here," adds a buyer from the regional capital.

Jean-Pierre Gilet Mezidor, an Île à Vache fisherman, hopes that the new market will bring him more customers: "People will no longer be afraid to wade through the mud to do their shopping. We’ll sell more fish," he says, his weathered face cracking into a grin. He also hopes to see "more fishermen - like before."

And then there may also be "tourists, who’ll come from the island hotels," dreams Jean-Pierre, pointing in the direction of Abaka Bay, a beach ranked the 57th most beautiful in the world, according to a recent survey by the US television station CNN.

Peacekeepers and turquoise sea
On the construction site of the new market, 16 men from MINUSTAH’s Brazilian battalion of military engineers (BRAENGCOY) are at work, not far from their tents. Since June 28th, they have camped on the island - with their work scheduled to last until the end of August.

The first few weeks were dedicated to strengthening the foundations of the existing infrastructure and then removing the roof which was in a bad state. "In the coming weeks, we must install the new roof, carry out some masonry work to create different stalls for the market sellers, then install a rainwater recovery system," says Lieutenant-Colonel Marco, Commander of BRAENGCOY.

Sixteen Haitian laborers hired by the humanitarian organization 'Soul of Haiti' work alongside the peacekeepers. Charles Vilnes is one of them. "For me, this is very interesting because I earn a little money and I know that I am participating in the economic development of my island," he says. Indeed, "many young people are forced to leave here to try to find work in Cayes or elsewhere," laments the young man.

The mayor of the island, Fritz César is delighted: "We are going to abandon the old open-air market which is in poor condition, and accommodate just as many vendors in the new market, but this time in compliance with health regulations."

A fresh future for the island and its inhabitants?
In the slanting light of evening, the Brazilian engineers improvise a game of football with a ball loaned by the man of faith. Fr Hénault cannot believe that the soldiers from the country of Ronaldo and Kaka have come to the island without a ball. "Brazilians without a football!" he exclaims in disbelief.

In the distance is the iridescent, silvery sea. The future of this potential tourist paradise could be playing-out now. "I do not want the island to turn into a block of concrete" says the Mayor.

Over-and-above the market, which will certainly help the economic development of the island, the Public Call for expressions of interest issued by the Ministry of Tourism, which closes on August 12th, will determine the future of Île à Vache.
"It must be eco-tourism - protecting nature. Our island is beautiful and should remain so if we want tourists to come" says a determined Fritz César.

A short distance from the hammering peacekeepers lays the wreck of the flagship of the fleet of the famous seventeenth century English buccaneer, Captain Henry Morgan.
Some dream of an underwater museum for tourists to the island, which would protect wildlife while enabling the discovery of the seabed and its hidden treasures.
But far from Port-au-Prince, and developers’ plans, Jean-Pierre and Dominique only dream of sending their children to school and feeding their families.

Captain Eric Marlin / Sophie Boudre

Située à 12 kilomètres au large de la ville des Cayes, dans le Sud d’Haïti, l’île à Vache vit à un autre rythme que celui de la capitale ou des grandes villes du pays.

Dans cette île considérée comme l’une des dernières « perles des Caraïbes », pas d’électricité, pas de système de distribution d’eau, pas de route en dur. On s’y déplace le plus souvent à pied ou à cheval. Quelque 20 000 âmes vivent sur ce confetti de 49 km2 entouré d’eaux turquoise et de plages de sable fin.

13-08-09-Isle La Vache Market 02
Afin de développer le potentiel touristique que représente le site, le Gouvernement haïtien a lancé un appel public à manifestation d’intérêt pour les investisseurs et promoteurs touristiques privés. Mais, malgré la présence de touristes attirés par les plages de carte postale, les besoins sont grands sur l’île à Vache.

La MINUSTAH a ainsi repris à son compte un projet abandonné depuis 2006 : la construction d’un marché couvert pour donner un nouvel élan au commerce local.

Dans la commune de Madame Bernard, ou se déroulent les travaux, vendeurs ou acheteurs voient la construction du nouveau marché comme une aubaine.

Unique marché de l’île, la structure existante se transforme les jours de marché en « un véritable cloaque », estime le père John Hénault qui officie dans la commune depuis 25 ans.

Plus de clients, plus de pêcheurs

Pict Ile a vache 1Deux fois par semaine, le lundi et le jeudi, une foule de marchands vient s’installer dès l’aube dans les petites échoppes de bois aux étals branlants agglutinées sur un front de mer à la merci des tempêtes et de la marée.

« Ce matin quand je suis arrivée, il y avait des vers qui grouillaient à même le sol », tempête Dominique Suze, une vendeuse de légumes. « Les gens ne viennent pas quand il a plu ou quand la mer est agitée. Avec le nouveau marché, ce sera propre et je vendrai mieux mes légumes », espère t-elle.

« Je comprends que les gens des Cayes ne veuillent pas venir ici », renchérit une acheteuse venue de la capitale régionale.

Jean-Pierre Gilet Mezidor, pêcheur de l’île à Vache, espère que le nouveau marché lui amènera plus de clients. « Les gens n’auront plus peur de patauger dans la boue pour faire leurs courses, on vendra plus de poisson », dit-il, son visage buriné fendu d’un large sourire. Il espère aussi voir « plus de pêcheurs comme avant ». Et puis, il y aura peut-être aussi « des touristes, ceux qui sont dans les hôtels de l’île », rêve Jean-Pierre, montrant du doigt, au loin, la plage d’Abaka Bay, classée 57ème plus belle plage du monde, selon un récent sondage réalisé par la chaîne de télévision américaine CNN.

Casques bleus et mer turquoise

Sur le chantier du nouveau marché, 16 hommes de la compagnie brésilienne du génie militaire de la MINUSTAH (BRAENGCOY) s’activent, non loin de leurs tentes. Depuis le 28 juin, ils campent sur l’île, le temps des travaux qui doivent durer jusqu'à la fin août.

Les premières semaines ont été dédiées au renforcement des fondations et de l’infrastructure existante puis à l’arrachage du toit qui était en mauvais état. « Dans les semaines à venir, il faudra poser le nouveau toit, effecteur les travaux de maçonnerie afin de créer les différents étals pour les marchands, puis installer un système de récupération des eaux de pluie », explique le lieutenant-colonel Marco, commandant la BRAENGCOY.
13-08-09-Isle La Vache Market 03Seize ouvriers haïtiens travaillent aux cotés des Casques bleus, embauchés par l’organisation humanitaire ‘Soul of Haïti’. Charles Vilnes fait partie de ceux-là. « Pour moi, c’est très intéressant car je gagne un peu d’argent et je sais que je participe au développement économique de mon île », explique-t-il. En effet, « beaucoup de jeunes sont obligés de partir d’ici pour essayer de trouver du travail aux Cayes ou ailleurs », regrette le jeune homme.

Le Maire de l’île, Fritz Cezar, se réjouit : « Nous allons pouvoir abandonner l’ancien marché à ciel ouvert qui est en mauvais état, et accueillir autant de marchands dans le nouveau marché, mais cette fois dans le respect des réglementations sanitaires en vigueur ».
Un nouvel avenir pour l’île et ses habitants ?

Dans la lumière rasante du soir, les sapeurs brésiliens improvisent une partie de foot, avec un ballon prêté par l’homme de foi. Le père Hénault n’en revient toujours pas que les soldats du pays de Ronaldo et Kaka soient venus sur l’île sans ballon. « Des Brésiliens sans ballon de foot ! », s’exclame t-il, les bras en l’air.

Au loin, la mer irise de reflets argentés. L’avenir de ce paradis touristique pourrait bien se jouer en ce moment même. « Je ne veux pas que l’île se transforme en un bloc de béton », prévient le Maire. Bien plus que le marché, qui certes apportera sa pierre au développement économique de l’île, l’appel public à manifestation d’intérêt lancé par le ministère du Tourisme, qui prend fin ce 12 août, va déterminer l’avenir de l’île à Vache. « Il faut que ce soit du tourisme écologique en protégeant la nature. Notre île est belle et doit le rester si l’on veut que les touristes viennent », explique Fritz César, déterminé.

A quelques encablures des coups de marteau des Casques bleus, gît l’épave du navire amiral de la flotte du célèbre flibustier anglais du XVIIème siècle, le capitaine Henri Morgan.

Certains rêvent d’un musée subaquatique pour les touristes de l’île, qui protégerait la faune tout en faisant découvrir les fonds marins et ses trésors cachés.

Mais loin des couloirs de Port-au-Prince, et des plans des promoteurs, Jean-Pierre et Dominique, eux, rêvent seulement de pouvoir envoyer leurs enfants à l’école et de nourrir leur famille.

Capitaine Eric Marlin/Sophie Boudre