EDUPOL : Troisième œil pour veiller sur la violence en milieu scolaire

Photo: Jean Marc Poteau - UN/MINUSTAH

18 mai 2015

EDUPOL : Troisième œil pour veiller sur la violence en milieu scolaire

Ca fait un mois deja que les agents de la police communautaire éducative sillonnent régulièrement les communes de la capitale. En 4x4 ou à pied, sous un soleil de plomb, on les voit aller et venir sur les places publiques, dans les parages des clubs. Ils sont aussi très remarqués aux alentours des écoles privées et publiques, parfois sur la cour même de récréation d’une école sur laquelle planeraient des soupçons de violence. Ils rassurent les enfants et aident entre autres à ramener la paix parmi les élèves de différents établissements scolaires sur demande de leur directeur.  

  Lindsay a 11 ans. Elle est en 5ème année fondamentale. Elle habite à environ une trentaine de mètres de l’établissement à Gerald Bataille, sur la route menant vers l’Aéroport international Toussaint Louverture de Port-au-Prince. Après le renvoi des classes, Lindsay n’osait pas rentrer chez elle. Elle tremblait encore de peur attendant que ses parents viennent la récupérer. Elle craint une répétition des actes de violence enregistrés la veille. Quelques élèves du lycée de Carradeux et ceux de son collège se sont livres à une violente bagarre. Ils ont lancé des pierres et des bouteilles, faisant plusieurs blessés. Une situation qui a obligé le directeur de l’établissement à faire appel à EDUPOL. A l’arrivée des agents, Lindsay retrouve sa joie de vivre, toute sa vivacité et se confie.    

    Lionel, enseigne les cours de mathématiques et sciences sociales en 5ème et 6ème année fondamentale dans cet établissement privé. Pour lui, il y a longtemps que le pays avait besoin d’une telle unité au sein de la Police nationale d’Haïti, PNH. « Leur présence active dans l’environnement scolaire et leur souplesse ne peuvent que contribuer au rehaussement des valeurs civiques et morales liées à l’éducation en Haïti », estime-t-il.   Lors de leur graduation le 17 avril 2015, le Premier Ministre haïtien, Evans Paul avait présenté les agents d’EDUPOL comme des « auxiliaires attentifs et bienveillants des parents et des enseignants pour un meilleur accompagnement des jeunes dans leur cheminement scolaire ». Léo Lutolu, coordonnateur général de l’Union des Parents et Elèves Progressistes (UPEP), applaudit « les retombées positives du travail de ces officiers de police sur les élèves qui autrefois faisaient l’école buissonnière » notamment au Champs de Mars.   Parallèlement, Fevil René, président du Comité de surveillance des élèves, s’attend à ce que les autorités impliquées dans ce projet cherchent la collaboration d’autres institutions travaillant dans ce domaine pour la réussite du programme. «Les élèves sont malins. Ils ont plusieurs tours dans leur sac. Il faut les connaitre et apprendre à les cerner », fait-il remarquer. L’inspecteur de police, Jean Salvador Etienne, en charge de cette entité a promis de travailler de concert avec toutes les entités concernées en vue d’éradiquer les violences scolaires.    

    Pour finir, le ministre de l’éducation nationale, Nesmy Manigat, a lui aussi souhaité cette forme de collaboration. D’après lui, ceci faciliterait la tâche de ces agents de l’ordre chargés de prévenir et réduire la consommation d’alcool et autre drogue ainsi que l’utilisation d’armes en milieu scolaire. Une façon aussi d’affirmer ses rapports renforcés avec la population, en cette année de celebration des 20 ans de la PNH.   Rédaction : Anderson Laforet   EDUPOL/ INTERVENTION Intervention cette semaine d’une équipe de la police éducative, EDUPOL, dans un conflit qui opposait des élèves du lycée Antoine et Georges Izmery à des élèves du Collège Yahvé Nissi, dans la commune de Delmas. Selon Jude André, Directeur Pédagogique du Collège Yahvé Nissi, qui a tiré la sonnette d’alarme, à chaque renvoie de classe, des élèves du Lycée viennent et attaquent des élèves de son établissement à coup de ceinturon et de jets de pierres. Deux équipes d’agents EDUPOL ont donc été dépêchées simultanément aux abords des deux établissements scolaires pour interroger directeurs et élèves. Si le directeur du collège affirme être inquiet, le directeur du lycée affirme au contraire avoir déjà mis la main au collet du lycéen par qui tout a été planifié. Suivez toute l’histoire en créole dans ce reportage vidéo