Femmes Casques bleus de la MINUSTAH : Qui sont-elles, combien sont-elles et que font-elles ?

9 jan 2012

Femmes Casques bleus de la MINUSTAH : Qui sont-elles, combien sont-elles et que font-elles ?

Selon le Département des Opérations de la Paix de l’ONU (DOMP), la participation des femmes au sein des forces de maintien de la paix est un objectif majeur, car celles-ci sont appelées à jouer un rôle de modèle dans un environnement local. Au sein de la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation en Haïti (MINUSTAH), elles sont quelques centaines, mais leur pourcentage par rapport aux hommes reste faible.

Femmes Casques bleus de la MINUSTAH : Qui sont-elles, combien sont-elles et que font-elles ?

Photo : Archives – UN/MINUSTAH

S’il y a bien un contingent de l’Unité de Police Constituée (FPU) du Bengladesh exclusivement féminin, avec 110 membres, sur les quelque 12.400 militaires et policiers que compte le personnel en uniforme de la MINUSTAH au début de 2012, la composante policière de 3.547 personnels compte 324 femmes, soit 9,1%. Côté militaire, sur un effectif total de 8.069, l’on trouve 154 soldates, soit moins de 2%.

Un pourcentage insuffisant si l’on se réfère à la Résolution 1325 -du Conseil de Sécurité des Nations Unies qui stipule que le personnel féminin des missions de paix, a entre autres tâches d’« encourager les femmes et les jeunes filles -dans des sociétés fréquemment dominées par les hommes- à faire valoir leurs droits et à participer aux processus de paix ».

Le DOMP recommande pour sa part au personnel féminin d’aider à « autonomiser les femmes des communautés locales; garantir aux communautés féminines locales l'accès à un appui et à une assistance matérielle et psychologique, contribuer à créer un environnement plus sûr dans lequel les femmes ont moins de raisons d'avoir peur et apaiser les situations conflictuelles ».

En Haïti, parmi les défis auxquels font face les femmes en uniforme figure, en bonne place, la protection des femmes dans les camps de déplacés. Car si dans ces camps érigés au lendemain du séisme du 12 janvier 2010, les infractions les plus fréquentes restent les cambriolages, les cas de violences sexuelles et sexistes sont également très fréquents. Une situation que vit quotidiennement la policière des Nations Unies (UNPol) en charge de la sécurité des biens et des personnes au Camp Corail Cesselesse, Tata Kamagaté, d'après qui il en résulte de « nombreuses grossesses rapprochées et parfois précoces».

Compte tenu de la persistance de tabous sociaux qui découragent les victimes de ces violences de porter plainte, ou même de recevoir des soins, la présence des femmes policières ou militaires est très importante en ce sens qu’elle « favorise les échanges, les victimes se sentant plus à l’aise de parler de leur situation avec des femmes », explique Claire Ichou du Bureau des questions de Genre de la MINUSTAH.

Outre ce rôle phare que joue le personnel féminin en uniforme auprès des victimes des violences sexuelles, elles sont médecins ou infirmières, exerçant aussi «des fonctions qui vont de l'ingénierie administrative à la police militaire, et participant aux côtés des hommes «aux opérations de sécurité» et à la professionnalisation de la Police Nationale d’Haïti (PNH).

Rédaction ; Pierre Richard Jérôme & Jonas Laurince
Edition : Habibatou Gologo