Fontamara: Les femmes au coeur de la protection de l’environnement et de la santé

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8 jan 2013

Fontamara: Les femmes au coeur de la protection de l’environnement et de la santé

A Fontamara, un quartier populaire de la capitale haïtienne, des centaines de femmes sont employées à des travaux de protection des bassins versants, tout en apprenant à protéger leur environnement et la santé de leur famille.

Fontamara

 

Photo : Jonas Laurince – UN/MINUSTAH

« Grâce à des économies faites lors de la première phase des travaux, j’ai maintenant une petite boutique », confie Marie-Véronique Fortuné. Cette habitante de Fontamara est employée, pour la seconde fois consécutive, à la construction de 3.000 mètres linéaires de murs secs en pierre dans la ravine ‘Manman Zanfan’ (ou ‘Maman des enfants’ en Français) qui surplombe son quartier.

Comme Marie Véronique, 30% des 1.345 travailleurs employés sur ce chantier sont des femmes. Pendant six mois, six groupes de 220 personnes se relaient dans le cadre de ce projet qui vise à fixer les sols et ainsi prévenir les glissements de terrain et les inondations dans les quartiers situés en aval.

Il permet aussi à certaines familles désœuvrées d’exercer une activité temporaire rémunérée. « Ces femmes investissent l’argent gagné dans le commerce en vue d’élever leurs enfants et de les nourrir », précise l’un des cinq contrôleurs de terrain qui accompagne les équipes, Lionel Paul.

Selon l’Organisation nationale des jeunes professionnels pour sauver Haïti (ONJPSH), qui met en œuvre ce projet, l’implication des femmes est importante, afin qu’elles transmettent aux membres de leurs familles des notions de protection de l’environnement mais aussi de santé préventive.

En effet, chaque soir après le travail manuel dans la ravine, le moment du lavage des mains est propice à la sensibilisation. Dans son local de Fontamara, l’ONJPSH forme 200 femmes impliquées dans les travaux à l’hygiène, la violence sexuelle, la bonne communication et l’estime de soi.

L’une d’entre elles, Monique Nestor, dit ainsi désormais savoir « quel comportement adopter afin de maintenir ma maison et mon environnement propres ». Pour sa part, le responsable de cette organisation locale Rochly Desgranges soutient que « cette formation permet aux participantes de devenir des citoyennes responsables ».
A la fin de la séance, chaque femme repart à la maison avec un kit d’hygiène composé notamment de produits de toilette et de nettoyage.
Ce projet de conservation des sols et de sensibilisation est financé par la Section de la réduction de la violence communautaire (RVC) de la MINUSTAH à hauteur de 200.000 dollars américains.