Formation par les pairs : une recette pour pérenniser les acquis de la PNH

17 oct 2012

Formation par les pairs : une recette pour pérenniser les acquis de la PNH

Ce mois-ci, deux formations des policiers de l’Artibonite aux techniques d’intervention et aux droits de l’homme, ont été l’occasion d’évoquer la nécessité pour la Police Nationale d’Haïti de pérenniser les acquis, en devenant à son tour formatrice.

Formation par les pairs : une recette pour pérenniser les acquis de la PNH

Photo : Taïna Noster – UN/MINUSTAH

« Les policiers que je forme sont aussi mes coéquipiers sur le terrain. En les accompagnant, je contribue à la sécurité de tous », témoigne Sergo Souverain, formateur pour la Police Nationale d’Haïti (PNH) et animateur principal du séminaire qui s’est tenu à Saint-Marc et aux Gonaïves.

Après avoir suivi lui-même cette formation il y a deux ans à l’Académie de Police, Sergo Souverain enseigne aujourd’hui à ses pairs les Tactiques et Techniques d’Intervention (TTI), un sujet qui couvre l’attitude professionnelle, la fouille, le passage de menottes, la progression tactique et le contrôle de véhicules.

« Les exercices nous aideront à faire face à des situations difficiles car ils décrivent notre réalité, des situations auxquelles nous avons déjà été confrontées », confie Rose Nadeige Nelson, de l’Unité départementale de maintien de l’ordre (UDMO) de Saint-Marc.

Formés à ce rôle par la Police des Nations Unies, les instructeurs haïtiens ont pour mission de répliquer les formations sur leur lieu d’affectation. Pour être plus efficaces, ils sont assistés de leurs professeurs, une délégation composée de deux Français et d’un Béninois.

« Nous profitons toujours de nos visites dans les régions pour encourager les responsables de commissariat à consacrer du temps à la formation des policiers au métier de formateur. Il en faudrait plus », note Jean-Marc Tanguy, instructeur de la MINUSTAH à l’Académie de Police.

Les instructeurs estiment que chaque entité de la PNH devrait être dotée d’au moins deux formateurs, ce qui contribuerait à faire progresser l’institution.

Aux Gonaïves, un autre groupe de policiers provenant des commissariats du Haut de l’Artibonite a participé les 9 et 10 octobre à deux jours de formations sur le respect des droits de l’homme, notamment l’usage de la force et des armes à feu par la PNH, les agressions sexuelles et le respect de la liberté individuelle.

Pour François Louis, policier affecté à l’Unité de sécurité de l’Institut national de la réforme agraire (USRA), ces thématiques sont nécessaires à tout policier. « Nous les rappeler, c’est nous aider à éviter toutes actions émotionnelles », souligne-t-il.

Pour sa part, Monthéliard Louinord, qui travaille au sein de la section des droits de l’homme de la MINUSTAH, espère, à l’issue de cette formation, « une bonne gestion des registres de rétention au sein des commissariats concernés, et une meilleure compréhension des modalités de l’usage de la force ».

Taïna Noster/Mathias Gillmann