Gonaïves : 16 jours d’activisme pour dire non à la violence basée sur le genre

14 déc 2016

Gonaïves : 16 jours d’activisme pour dire non à la violence basée sur le genre

 

Taina Noster - UN/MINUSTAH

« N’est-ce pas une forme de violence contre la femme quand un homme refuse de subvenir aux besoins de sa femme  et de ses enfants ? Quelles mesures devraient être prises à l’encontre de ces hommes ? » Interroge Samuel Etienne,  élève de philo au lycée Fabre Nicolas Geffrard des Gonaïves. De l’avis de ce jeune, un tel comportement devrait-être réprimandé pour le bien de la société.

On est le 9 décembre 2016, date à laquelle la responsable genre de la Police Nationale d’Haïti (PNH), l’inspectrice Marie José Constant Luxana, clôture les 16 jours d’activisme contre la violence faite aux femmes et aux filles. Pour elle, il n’y a pas meilleur groupe cible pour des séances de sensibilisation sur cette problématique. «  Nous devons commencer par les jeunes. Ils ont la capacité d’inverser la tendance » justifie l’inspectrice.

Lancés le 25 novembre 2016, à l’ occasion de la journée internationale de lutte contre la violence faite aux filles et aux femmes, les 16 jours d’activisme ont pris fin le 10 décembre avec la journée internationale des droits de l’homme. Pendant cette période, les activités de sensibilisation sur la thématique de la violence  basée sur le genre se sont intensifiées sur tout le territoire haïtien.

Deux lycées et un collège ont accueilli les débats aux Gonaïves. «  Les jeunes doivent comprendre que rien ne saurait ou ne peut justifier la violence encore moins la manière de s’habiller comme le pense la majorité de nos jeunes » soutient l’intervenante. En effet, ils étaient nombreux à s’interroger sur le rôle de la femme dans certains viols. “Les femmes, ne sont-elles pas les premières responsables des  cas de viols perpétrés sur leur personne si l’on tient compte de la manière dont elles s’habillent ces temps-ci ? » s’insurgent plusieurs jeunes sous l’applaudissent nourris de leurs pairs (filles et garçons confondus).

« Cette tendance à culpabiliser les victimes est très malsaines et tendancieuse », regrette l’une des agentes de la direction départementale  du Ministère à la condition féminine et aux droits de la femme(MCFDF), Marie Leyla Renélique Pierre. Elle explique.

Entre  octobre 2015 et septembre 2016, le personnel de cette direction a enregistré 397 cas de violence en tout genre pour seulement 4 communes sur les 15 du département de l’Artibonite.

 

Rédaction : Taïna Nostère