Gressier : un ouvrage de plus en faveur des droits humains

9 déc 2016

Gressier : un ouvrage de plus en faveur des droits humains

Logan Abassi - UN/MINUSTAH

Contrairement à d’autres femmes en Haïti qui généralement ont la charge d’aller puiser de l’eau pour les besoins domestique de leur famille, les péripéties des mères de familles de K-Gato, Ti Source et Mergé, 3 localités de la commune de Gressier ne se résument pas seulement à de longues marches pour trouver de l’eau. Leurs problèmes en ce qui concerne l’accès à l’eau de consommation et celle essentielle pour les services domestiques sont bien plus complexes. Marie Mika Delsa, une jeune dame de 45 ans, mère de 3 enfants partage avec une certaine émotion ses aventures passées, sa joie présente et ses espoirs pour le futur.  

En effet, la cité de K-Gato, département de l’Ouest d’Haiti était jusque-là très vulnérable en matière d’accès aux services sociaux de base, notamment l’accès à l’eau potable. Avec la croissance démographique qui a suivi le tremblement de terre du 12 janvier 2010, la population de cette communauté devait soit parcourir des kilomètres à pied, soit se battre entre riverains ou encore négocier avec les animaux qui s’abreuvent dans la même source pour avoir une eau souillée et non-potable. Cette situation qui affecte toutes les couches sociales sur le plan sanitaire, avait aussi un impact négatif sur la capacité  des enfants à aller à l’école, rapporte Garry Sézair.

December 08, 2016 - Water Capture and Distribution Project

 « Les jeunes gens de Mergé, spécialement les écoliers étaient très affectés par la rareté de l’eau dans la zone. Pendant la saison pluvieuse, on récupérait de l’eau de pluie à laquelle on ajoute du chlore pour la rendre potable. Mais pendant la période de sècheresse, on devait se réveiller tôt, parcourir des kilomètres à pied pour aller acheter un sceau d’eau »,  confie Garry.

 

Cette eau sert à préparer le petit-déjeuner de la famille et à débarbouiller les enfants avant qu’ils aillent à l’école. Garry ajoute que souvent ils arrivent en retard à l’école à cause de cette corvée inévitable.

 

En être dispensé est une bénédiction et un pas vers les objectifs de développement durable 3 (santé), 4 (éducation) et surtout vers l’objectif 6consistant à garantir à tous l’accès à l’eau et à l’assainissement en assurant une gestion durable des ressources en eau. 

Aussi, la Mission des Nations pour la Stabilisation en Haïti (MINUSTAH) à travers son programme de projets à effet rapide  a financé les travaux de « ré-captage de la source K-Gato et Construction du Système d’adduction d’eau potable des localités de  Merger». Ce type de projets, aussi appelé QIP (l’acronyme anglais pour « Quick Impact Project ») vise, entre autres, d’apporter un appui aux autorités haïtiennes pour l’amélioration des infrastructures publiques et des conditions de vie des populations.

Présente à la cérémonie qui marque la fin des travaux et la remise aux autorités des installations, Sandra Honoré, Représentante spéciale du Secrétaire générale des Nations Unies en Haïti a félicité le Coordonnateur de l’organisation « Solidarité Haïtienne pour le Développement Agricole (SOHDA) » et son équipe pour la qualité du travail accomplit. Elle a profité de l’occasion pour saluer l’accompagnement de la DINEPA pendant tout le processus de la mise en œuvre du projet et pour son appui aux comités de gestion de ce réseau pour continuer à assurer une bonne qualité de l’eau et une bonne gestion du présent réseau dans son ensemble.

Photo : Logan Abassi - UN/MINUSTAH

Améliorer  les conditions de vie des bénéficiaires est le principal objectif de cet ouvrage, souligne la chef de la MINUSTAH .

 

La cérémonie d’inauguration a eu lieu le jeudi 10 décembre 2016, à Merger  en présence de plusieurs autorités locales, dont le vice délégué madame Jésula Jean Louis, leu chef des affaires civiles de la MINUSTAH, Pierre Emmanuel Ubalijoro, aux côtés la représentante spéciale du Secrétaire général des Nations Unies, Sandra Honoré, des membres de la presse locale et des membres de la population.

Le  cout des travaux dont la construction de la boite de captage de la source, d’un réservoir de 60 mètres cube, et la construction et l’alimentation de 12 kiosques s’élèvent à 5 123 787 Gourdes  (soient 80 638.77USD). Ces travaux bénéficient à une population de 60 000 personnes dont 53% de femmes.

 

 

Rédaction : Marie Yolette B. Daniel - UN/MINUSTAH