Haiti-Elections du 25 octobre : Les femmes au centre du processus électoral

26 oct 2015

Haiti-Elections du 25 octobre : Les femmes au centre du processus électoral

 

Durant tout le long de cette journée électorale, on a vu des femmes agir à tous les échelons du processus. L’action première, si non la plus importante est de voter. Et, elles sont de tout âge : Jeunes, adultes et personnes agées à poser ce geste patriotique. Judeline a 20 ans. Elle étudie la médecine. Elle est en deuxième année. Son centre de vote est le lycée Jean Marie Vincent situé dans la commune de Tabarre, au Nord’Est de la Capitale. Commune où elle habite également. Assise sur un banc avec quelques-uns de ses camarades, elle attend avec impatience son moment de passer aux urnes, en attendant que la longue file d’attente diminue. Judeline fait le choix de voter parce qu’elle croit que son geste contribuera au développement du pays et lui permettra de discuter plus délibérément à l’avenir sur des sujets qui la concernent.

 

 

Plus loin encore, à Hinche, dans le plateau central, une jeune fille est allée aux urnes pour la première fois. « Plus d’universités et du boulot pour les jeunes après avoir bouclé leurs études professionnelles », telle est la source de sa motivation. Elle voit une lueur d’espoir pointé à l’horizon vers le futur d’Haïti. Elle affirme donc avoir voté pour un président et d’autres candidats avec un programme ou une vision qui répond à ses attentes. 

 

 

 

Magena Dimanche quant à elle, n’est plus autant poussée par ce vent qui conduit vers l’avenir. D’ailleurs, « de l’avenir, je ne sais plus combien il m’en reste », chuchote-elle en arborant un large sourire. Et pourtant… Magena Dimanche a 84 ans. Elle est arrivée seule ce dimanche 25 octobre 2015 à son centre de vote depuis 6h30 du matin. Deux raisons principales l’ont amené à déployer cet effort : D’abord, elle ne sait plus si elle aura la chance de voir se dérouler d’autres élections, et elle veut donner l’exemple d’un devoir civique à remplir. Parce que des élections, elle en a vu de toute sorte depuis des années. Et si les femmes prenaient le contrôle ? D’abord, contrôle de la sécurité aux cotés des hommes. On les remarque dans bons nombres de centres de vote à Port-au-Prince comme dans les villes de province. Au Cap-haitien, par exemple, elles sécurisent, guident, conseillent, calme le jeu en évitant toute forme d’arrogance.

 

 

Elles sont également en avant-garde comme agent de sécurité électoral (ASE). Au lycée Antoine Izméry à Caradeux, sous le regard bienveillant des agents de la police nationale d’Haïti, elles assurent la sécurité à partir de l’entrée même du bâtiment. Mandataires, membres de bureau de vote, superviseure ou tout simplement observatrice électorale, sur chaque homme croisé, il faut s’attendre à une ou deux femmes. Dans l’ensemble les femmes ont été remarquée ce 25 octobre et même les observateurs de l’Union Européenne l’ont noté lors d’une conférence de presse : augmentation de la participation féminine dans ce scrutin par rapport au premier tour. On ne peut que s’en féliciter…  

 

Rédaction : Anderson Laforet