Haiti-Elections : La voix des élèves d’au moins 18 ans compte

Photo : Logan Abassi - UN/MINUSTAH

7 mai 2015

Haiti-Elections : La voix des élèves d’au moins 18 ans compte

Ils sont environ 6 millions d’électeurs qui devront répondre dès le mois d’Août prochain à l’appel du président Michel Martelly ayant convoqué le peuple haïtien en ses comices en date du 13 mars 2015. De cette population, on compte un fort pourcentage de jeunes, dont tous es élèves en âge de voter. Mais, ne faudrait-il pas d’abord qu’ils comprennent le sens de ce devoir? «Si on ne nous en parle pas à l’école, comment un tel sujet peut-il nous intéresser et avoir à nos yeux l’importance qu’il faut? S’interroge Fedeline, une jeune demoiselle classe de philosophie. «Il est clair que nous ne faisons pas partie du plan électoral mis en œuvre par les autorités», précise-t-elle. «Ma carte électorale ne me sert qu’à m’identifier. Cela prouve au moins que je suis majeure.», nous confie une de ses camarades qui a eu ses 18 ans il y a tout juste deux mois. « Je me fiche pas mal d’élections et de voter. Les candidats sont tous des menteurs », rétorque Julien, à pleine voix avec un air de dédain légèrement prononcé sur son visage. D’autres élèves, aussi en classe terminale, ne partagent pourtant cet avis. Ils croient au contraire que les jeunes comme eux doivent s’engager davantage à mieux comprendre le processus électoral et la signification exacte du mot « Voter ».

  Que faire pour susciter l’intérêt des élèves aux élections et au vote? « Education civique et Education des électeurs, les deux se valent. Elles permettent que tous soient sur la même longueur d’ondes.», nous enseigne Jean Michel Piard, professeur de Sciences sociales en classe de terminale. Il dispense ses cours depuis vingt ans au lycée Jean Marie Vincent. « Je parle d’élections et de voter durant mes cours. Mais avec réserve, de peur que les élèves et leurs parents ne le prennent mal et que cela ne crée une certaine confusion », ajoute-t-il. Enseignants et Associations de parents d’élèves ont déjà plaidé en faveur des cours d’éducation civique, notamment dans les écoles publiques. Leur absence serait même, d’après eux, source de violence dans le milieu scolaire en Haïti. Le directeur du lycée, M. Charles Luckmange, de son côté, y voit un devoir de sensibilisation avant tout.

Qui doit sensibiliser les élèves? « Tout le monde : Les journalistes, les médias, les parents, les professeurs, les directeurs, le ministère de l’éducation nationale, le conseil électoral provisoire...c’est un devoir de former ces jeunes pour qu’ils deviennent de bons citoyens», conseille le professeur Piard. Le vice-président du conseil électoral provisoire (CEP), Pierre Manigat Junior, souligne pour sa part, qu’une campagne de sensibilisation est prévue afin de sensibiliser les électeurs sur tout le territoire du pays. Les jeunes et les adolescents représentent à la fois une force considérable pour le développement du pays et un groupe vulnérable face au disfonctionnement du secteur social et économique d’Haïti. Reste à les éduquer et les impliquer dans le processus électoral, ainsi leur voix pourra, elle aussi, être comptée.   Rédaction : Anderson Laforet

Photo : Logan Abassi - UN/MINUSTAH Photo : Logan Abassi - UN/MINUSTAH