Humanitaire : « créons une Haïti plus humaine »

Photo : Logan Abassi - UN/MINUSTAH

20 aoû 2015

Humanitaire : « créons une Haïti plus humaine »

La Journée mondiale de l’aide humanitaire célébrée le 19 août de chaque année permet de mettre l’accent sur les actions humanitaires réalisées de par le monde.

Photo : Timothy Sopp UN Quartier General des Nations Unies a Baghdad, Iraq détruit - Photo : Timothy Sopp UN

 

Cette date a été adoptée en souvenir des 22 travailleurs humanitaires qui ont péri en 2003 dans l’attentat à la bombe contre le siège de l'Organisation des Nations Unies (ONU), à Bagdad, en Irak. En effet, ces gens étaient parmi, des dizaines de milliers d’autres qui, à travers le monde, luttent à améliorer le quotidien des millions d’autres ayant survécu à l'impact des catastrophes naturelles, des conflits, des déplacements, de la faim ou de maladie. La Journée mondiale de l’aide humanitaire est donc l’occasion de rendre hommage à ceux qui font face au danger et à l'adversité pour aider les autres. Cette année, la célébration entre dans le cadre de la campagne globale lancée par le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies sous le thème « l’humanité en partage». La journée du 19 aout 2015 placée sur le plan international sous le thème: « Inspirer l'humanité », est célébrée en Haïti sous le thème « créons une Haïti plus humaine ». Et, à l’occasion de la Journée mondiale de l’aide humanitaire, l’ONU et ses partenaires de la communauté humanitaire, y compris les institutions nationales, la société civile, le secteur privé et les organisations locales, ont renouvelle leur volonté d’inspirer l’action du public et des donateurs, en particulier, en demandant de créer une Haïti plus humaine pour les communautés les plus vulnérables ayant des besoins humanitaires.    

Photo : Logan Abassi - UN/MINUSTAH Photo : Logan Abassi - UN/MINUSTAH

 

  Et, les efforts se poursuivent en vue de relever les défis auquel le pays fait face notamment les 60.800 personnes vivant dans des abris de fortune. En ce sens « Des négociations sont en cours pour avoir du financement important de la communauté internationale en vue de trouver 20 millions de dollars américains de manière à reloger cette population dans des hébergements plus appropriés, plus adéquats aux conditions de vie humaines », a annoncé Enzo Di Taranto, le Représentant du Bureau de coordination des affaires humanitaires (OCHA) de l’ONU en Haïti. De 1.536.447 personnes vivant dans les camps en 2010, le nombre est passé 60.801 en juillet 2015. Une réduction obtenue, grâce au programme de relocalisation et relogement, incluant le projet 16/6 mis en place par le Gouvernement, avec l’appui de la communauté internationale dont le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), l’Organisation Internationale du Travail (OIT), le Bureau des Nations Unies pour les Services d’Appui aux Projets (UNOPS) et l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM). Des abris provisoires ont été fournis, des subventions aux loyers ont été accordées. Ceci a aussi permis la fermeture de plus de 90% des 1556 camps qui existaient en juillet 2010. Les Nations Unies sont aussi préoccupées par le problème de sécheresse qui contribue à aggraver la crise alimentaire dans le pays. En effet, plus de trois millions de personnes dont 600.000 d’une façon extrême, selon la Coordination nationale de la sécurité alimentaire, sont touchées par ce phénomène.  

Photo : Logan Abassi - UN/MINUSTAH Photo : Logan Abassi - UN/MINUSTAH

 

  En guise de solution à ce problème, M. Mourad Wahba, Coordonnateur de l’action humanitaire en Haïti, estime nécessaire de « trouver des solutions durables » en faveur des familles touchées par cette « baisse considérable de la disponibilité alimentaire locale ». Parallèlement, dans le cadre des actions de promotion de la résilience parmi les communautés les plus vulnérables, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) en Haïti, de concert avec les Ministères de l’Environnement (MdE) et de l’Agriculture (MARNDR), a lancé ce 19 aout le projet « Action contre la désertification ». Financé par l’Union Européenne à hauteur de 2,2 millions de dollars américains, ce projet vise à réduire la pauvreté, éliminer la faim, et améliorer la résilience face aux changements climatiques dans les écosystèmes fragiles sélectionnés en Haïti, notamment dans 5 communes de la Grande-Anse.  

Photo : Logan Abassi - UN/MINUSTAH Photo : Logan Abassi - UN/MINUSTAH

 

  A souligner que 2.8 millions de personnes « restent très vulnérables aux désastres naturels » et habitent dans des zones à risques liés aux catastrophes naturelles telles inondations et glissements de terrain, note l’OCHA dans son le Bulletin humanitaire de juillet 2015. Selon le plan de contingence du gouvernement, 500 000 personnes pourraient être affectées par la saison cyclonique de cette année. Une situation qui tient à cœur la communauté internationale. Et, dans le cadre des préparations aux urgences, la Croix rouge haïtienne a bénéficié de l’appui des Croix rouges allemande, espagnole et française, afin de minimiser les dommages éventuels. A cet effet, des équipes d’intervention communautaires ont été formées, des équipements de recherche et de sauvetage ont été alloués ainsi qu’une formation pour les utiliser. Des séances de sensibilisation ont été menées dans les écoles pour aider élèves et enseignants à prendre conscience des menaces et qu’ils puissent réagir en conséquence.  

  En cette Journée mondiale de l’aide humanitaire, Ban Ki-Moon, le Secrétaire général de l’ONU, dans son message, « exhorte chacun à être solidaire en tant que citoyen du monde et à participer à la campagne #ShareHumanity ». Rédaction: Pierre Jerome Richard