Photo : Logan Abassi - UN/MINUSTAH

  « Je bénéficie doublement de cette activité. Je ne me sentais pas bien. On m’a donné des soins médicaux et mes enfants ont pu s’amuser à dessiner et colorier », déclare Carole, mère de deux enfants, tenant dans sa main gauche des plaquettes de comprimés et tubes de médicaments. En effet, plusieurs dizaines de résidents de Cité Soleil ont bénéficié le mardi 21 juillet de soins de santé offerts dans le cadre de leurs activités civilo-militaires (CIMIC) par des Casques bleus brésiliens à l’occasion de la cérémonie inaugurale de l’Ecole communale de Cité Gérard fraichement réhabilitée.  

« Je viens de colorier la MINUSTAH », raconte de son côté Adrien, 9 ans, sortant d’une des nouvelles salles construites, se rendant sous une tente dressé provisoirement dans la cour pour accueillir des activités de nettoyage dentaire au profit des petits de la zone. Le projet a donc permis de rénover six salles de classe et d’en construire deux autres. La réhabilitation de cet établissement, vieux de 28 ans, doit bénéficier à 450 élèves de la maternelle à la 9^e année fondamentale. Ce qui, estime, le directeur Wancique Lagneau, représente « un pas important pour l’avenir de l’école ayant toujours eu des difficultés à accueillir décemment ses élèves ». L’école fonctionnait jusqu’à date dans un hall et les salles de classes n’étaient séparées que par des tableaux en hardboard. Les travaux étaient supportés par le Bataillon brésilien et financés par la MINUSTAH à travers la section des Affaires civiles dans le cadre des projets à effets rapides pour un montant de 38,732 dollars américains. Ce projet « aura un grand impact sur la qualité de l’éducation de ces jeunes », espère Anne Marie Hadcroft, chef du Bureau des Affaires civiles pour l’Ouest. Selon elle, l’espace « servira également comme un atout pour la communauté qui pourra y organiser des activités sociales à l’instar des consultations médicales offertes aujourd’hui par le Bataillon brésilien » déployé dans cette zone.  

Pour le Colonel Alexandre Nogueira, ces activités organisées sous le signe de la « fraternité » visaient à « montrer aux résidents qu’ils ne sont pas là seulement pour la sécurité mais aussi sensibiliser la population sur la nécessité de réaliser des activités sociales et les encourager à envoyer leurs enfants à l’école » Pendant l’exécution du projet, des patrouilles de la 2^e compagnie du BRABAT ont été dirigées vers le site pour le suivi des travaux et aussi pour sécuriser la zone. Le projet vient en appui à l’une des priorités du Gouvernement à savoir « Education pour tous », selon les initiateurs. Il devrait permettre d’éviter que des jeunes de cette zone habituellement en proie à l’insécurité et contrôlée par les bandes armées « ne replongent dans la délinquance et soient récupérés par des gangs de rue », conclut le texte de projet.  

Rédaction : Pierre Jérôme Richard