L’UNICEF publie son rapport sur « Les enfants d’Haïti : deux ans après »

10 jan 2012

L’UNICEF publie son rapport sur « Les enfants d’Haïti : deux ans après »

Le 9 janvier 2012, le Fonds des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF) a rendu public son rapport sur la situation des enfants haïtiens, deux ans après le séisme du 12 janvier 2010 qui a occasionné la mort de quelque 30.000 élèves et 1.400 enseignants. Sans oublier la destruction de 4.000 écoles, soit 80% des établissements scolaires. Aujourd’hui, près de 200 écoles sont de nouveau ouvertes permettant à 80.000 enfants de suivre une scolarisation normale.

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Photo : Marco Dormino UN – UNICEF

Intitulé « Les enfants d’Haïti: deux ans après. Qu’est-ce qui a changé ? Qui participe au changement ? », le rapport a été présenté lors d’une cérémonie qui a rassemblé notamment la Représentante de l’UNICEF en Haïti, Mme Françoise Gruloos-Ackermans, le Ministre des Haïtiens vivant à l’Etranger, Daniel Supplice, la Ministre à la Condition Féminine et aux Droits des Femmes, Yanick Mézil, et la Directrice de l’Institut du Bien-être Social et de Recherche (IBESR), Jeanne Bernard.

Mme Gruloos-Ackermans a indiqué que cette présentation était l’occasion pour ceux que son organisation considère comme « les acteurs du changement » de venir « parler avec leur cœur et délivrer des messages importants ». En effet, au nombre de 6, les acteurs présentés dans le rapport excellent dans les principaux domaines dans lesquels l’UNICEF est intervenu depuis 2010, à savoir l’éducation (quelque 750.000 enfants sont retournés à l’école), la protection de l’enfance (le Gouvernement a signé la loi sur l’adoption inter pays), la nutrition (314 programmes d’alimentation thérapeutique ont permis de soigner 15.000 enfants mal nourris), l’assainissement et l’hygiène (95 nouveaux programmes ont été lancés dans autant de communautés rurales) et la santé (des centres de traitement du choléra ont été mis en place, de même que des programmes de vaccination). Leurs témoignages ont permis de souligner le rôle prépondérant qu’ont joué les Organisations Non Gouvernementales haïtiennes et les autorités dans le processus de relèvement du pays.

La construction était aussi à l’honneur avec l’ouvrage « Dessines-moi une école », lequel revient sur le programme de construction d’écoles entrepris par l’UNICEF et ses partenaires haïtiens au lendemain du 12 janvier 2010 et grâce auquel des milliers d’enfants sont retournés à l’école. Face à l’urgence, et pour la première rentrée scolaire post-séisme, le 4 avril 2010, ce sont des milliers de tentes qui avaient été installées avant que ne débute la construction de nouvelles écoles en dur avec des matériaux parasismiques. De plus, les 520 espaces « Amis des Enfants » aménagés par l'UNICEF permettent à plus de 120.000 enfants de bénéficier d'un espace de loisir et d'éveil « offrant des jeux structurés ».

L’Institution Nouvelle Source figure au nombre des bénéficiaires du programme de construction, comme l’explique sa directrice, Janice Régis. «Au départ, notre établissement de 4 étages, qui s’est effondré le 12 janvier 2010, se trouvait à Turgeau -quartier de Port-au-Prince. Sur place, nous avons pu redémarrer les cours sous des tentes, en juin. Puis notre institution a été reconstruite à Clercine -quartier de Tabarre- et compte 18 salles de classe. Depuis janvier 2011, l’école accueille 714 élèves qui, grâce au soutien que nous avons reçu, bénéficient d’une éducation de qualité sans frais supplémentaires ».

Mais comme le souligne Mohamed Fall, coordonnateur du Cluster Education à l’UNICEF, l’appui ne s’arrête pas à la construction. Il y a aussi l’appui psychosocial, la formation des enseignants et la distribution de fournitures scolaires. Et, fait-il remarquer, « il existait des questions structurelles préalables au séisme, et la réforme du système éducatif doit se faire en lien avec la réponse humanitaire ».

Des avancées graduelles sont enregistrées, notamment en matière de protection. En effet, le Gouvernement a renforcé le cadre légal pour les enfants placés en institutions. De son côté, l’Unité Protection de l’Enfant de la MINUSTAH, de concert avec l’UNICEF, fournit un appui logistique et technique au Gouvernement, notamment par l’équipement par des locaux abritant la Brigade de Protection des Mineurs (BPM) et l'IBESR à Port-au-Prince (Ouest), Ouanaminthe (Nord-Est), Les Cayes (Sud), Miragoâne (Nippes), Mirebalais et Hinche (Centre) et dont la construction est financée par l'UNICEF. Le projet de loi sur la traite, devrait bientôt être examiné au Parlement.

Au sujet justement des enfants placés en institutions, l’UNICEF dit avoir « répertorié, avec l’appui de ses partenaires, plus de la moitié des 650 centres d’accueil des enfants du pays et enregistré 13.400 enfants, sur les 50.000 enfants estimés vivre en institutions ».

Présent dans 190 pays et territoires, l'UNICEF se donne pour mission d’aider les enfants à survivre et à s'épanouir « de leur plus jeune âge jusqu'à la fin de l'adolescence ».

Rédaction : Habibatou Gologo
Edition : Uwolowulakana Ikavi