A land conflict in Artibonite mobilizes the humanitarian communityArtibonite/Conflit terrien : les humanitaires se mobilisent

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13 jan 2014

A land conflict in Artibonite mobilizes the humanitarian communityArtibonite/Conflit terrien : les humanitaires se mobilisent

Nearly 432 families were displaced in late 2013 following a land dispute between the towns of La Couture and Grand Bérard in the first communal section of Dessalines (Artibonite). In order to meet their basic needs, the affected families received food kits at the start of December.

Under a blazing sun, hundreds of citizens file in an orderly single line near the rice mill of La Couture. These citizens had deserted the area to avoid reprisals from the beginning of a land conflict between local residents and those of a neighbouring village. For a few hours on December 6th, however, they returned to receive wheat, oil and black beans.

Photo : Taïna Noster UN/MINUSTAH Photo : Taïna Noster UN/MINUSTAH

For over two months, the humanitarian situation of these 'Dessaliniens' has been "disastrous" , explains Zinatou Boukary, the head of the Office for the Coordination of Humanitarian Affairs of the United Nations in the Artibonite. "Many families who had nothing to do with this conflict saw their homes ransacked or burnt - putting them, literally out on-the-street ," says Zinatou Boukary.

Between October 25th and November 2nd, the people of La Couture and Grand Bérard clashed – employing gunfire. Four acres of land are the basis of the conflict. The toll has been heavy: 257 houses were burnt, nearly 300 families were displaced and 70 houses were vandalized or looted. "Following evaluations, we pleaded with humanitarian players to assist needy families," said Ms. Boukary.


Land conflict - an evil recurrence at Dessalines

Esta Fragile, a mother of seven, was working in her paddy field when the first shots rang out. "I was gathering rice when, suddenly, I heard gunfire," recalls the sexagenarian, staring into the void.

Esta had to abandon everything for shelter. Even if her nine offspring are safe, this is not the case of her house – which has gone-up in smoke. Ever since, Esta has piled-into the kitchen of a friend with her teenage children to sleep at night.

"We were overwhelmed," says Victoire Estéphon, an octogenarian who is waiting in line for food: "In 2003, they burned my house over this land deal. This year, they've re-offended," she laments, without specifying the identity of the perpetrators.

Humanitarian mobilization

Beneficiaries received on December 6th, nearly 20 tons of food. This represents rations for 500 people for a period of 22 days. It was a gift from the World Food Programme (WFP) distributed by the Haitian Red Cross, with the logistical support of MINUSTAH.

The Délégation départementale de l’Artibonite (Divisional Delegation of Artibonite) has also provided 1,500 food kits.

Photo : Taïna Noster UN/MINUSTAH Photo : Taïna Noster UN/MINUSTAH

In addition to this support, several mediation meetings have been initiated. These assemblies saw the mobilization of the police and judicial authorities, representatives of the Departmental Delegation, humanitarian actors and MINUSTAH.

Commitments have been made to boost police patrols and, ultimately, the officers of the Direction départementale de la réforme agraire de l’Artibonite (the Departmental Directorate of Agrarian Reform in Artibonite) will carry-out the harvesting of rice on the disputed land.

Land conflicts are common in the Lower Artibonite – and despite the efforts of the constitutional authorities, problems persist.

Like Victoire and Erla, many citizens want to see a final resolution to this evil that gnaws-away at the fabric of community life.

Jean Etiome Dorcent/Taïna Noster

Près de 432 familles ont été déplacées fin 2013 suite à un conflit terrien opposant les localités de La Couture et Grand Bérard, dans la première section communale de Dessalines (Artibonite).  Afin de subvenir à leurs besoins essentiels, elles ont reçu en décembre dernier des kits alimentaires.

Sous un soleil de plomb, des centaines de citoyens se mettent à la file indienne, à proximité du moulin à riz de La Couture. Ils avaient déserté la zone, pour éviter des représailles, dès le début d’un conflit terrien opposant les habitants de la localité à ceux du village voisins. L’instant de quelques heures, le 6 décembre dernier, ils sont revenus pour recevoir du blé, de l’huile et des haricots noirs.

Photo : Taïna Noster UN/MINUSTAH Photo : Taïna Noster UN/MINUSTAH

Depuis plus de deux mois, la situation humanitaire de ces Dessaliniens est « désastreuse », explique la responsable du Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies dans l’Artibonite.

«Beaucoup de familles, qui n’avaient rien à voir avec ce conflit ont vu leur maison saccagée ou incendiée, les mettant à la rue », poursuit Zinatou Boukary.

Entre le 25 octobre et le 2 novembre, les habitants de La Couture et Grand Bérard se sont affrontés à coups de fusil. Quatre carreaux de terre sont à la base de ce conflit. Le bilan est lourd : 257 maisons incendiées, près de 300 familles déplacées et 70 maisons saccagées ou pillées.

« A la suite des évaluations, nous avons plaidé auprès des acteurs humanitaires pour venir en aide aux familles nécessiteuses », indique Mme Boukary.

Le conflit terrien, un mal qui récidive à  Dessalines...

Mère de sept enfants, Esta Fragile travaillait dans sa rizière quand les premiers coups de feu ont retenti. « J’étais en train de récolter quand, soudain, j’ai entendu des tirs nourris », se souvient la sexagénaire, les yeux perdus dans le vide.

Esta a dû tout abandonner pour se mettre à l’abri. Si ses neuf enfants en bas âge sont sains et saufs, ce n’est pas le cas de sa maison. Tout est parti en fumée. Depuis, Esta s’entasse avec ses adolescents dans la cuisine d’un proche, pour dormir le soir.

« Nous avons été envahis », ajoute Victoire Estéphon, une octogénaire qui attend de recevoir ses vivres. « En 2003, ils ont brulé ma maison pour cette affaire de terre. Cette année encore, ils ont récidivé », se lamente-t-elle, sans préciser l’identité des responsables.

Mobilisation humanitaire

Les bénéficiaires ont reçu, le 6 décembre dernier, près de 20 tonnes d’aliments. Ce qui représente une ration pour 500 personnes pendant 22 jours. Il s’agit d’un don du Programme alimentaire mondial (PAM), distribué par la Croix-Rouge haïtienne, avec l’appui logistique de la MINUSTAH.

La Délégation départementale de l’Artibonite a également fourni 1500 kits alimentaires.

Photo : Taïna Noster UN/MINUSTAH Photo : Taïna Noster UN/MINUSTAH

À côté de ces appuis, plusieurs rencontres de médiation ont été initiées. Elles ont mobilisé les autorités judiciaires et policières, des représentants de la Délégation départementale, des acteurs humanitaires et la MINUSTAH.

Des engagements ont été pris pour amplifier les patrouilles policières. Enfin, les officiers de la Direction départementale de la réforme agraire de l’Artibonite procèderont à la cueillette du riz sur le terrain litigieux.

Les conflits terriens sont monnaie courante dans le Bas Artibonite. En dépit des efforts des autorités constituées, ce mal persiste.

Comme Victoire et Erla, beaucoup de citoyens souhaitent voir une résolution définitive à ce mal qui ronge leurs communautés.

 

Jean-Étiome Dorcent / Taïna Noster