Les Casques bleus pakistanais offrent des soins médicaux dans le Nord-ouest

14 avr 2014

Les Casques bleus pakistanais offrent des soins médicaux dans le Nord-ouest

Au terme d’une année passée à Port-de-Paix au service de la MINUSTAH, les Forces de police constituées pakistanaises (Pak FPU) s’apprêtent à être remplacées par un nouveau contingent. Hormis leurs responsabilités sécuritaires, les Pakistanais ont, durant leur année de mission, offert une précieuse assistance médicale à des centaines de personnes à travers le département du Nord-ouest.

« J'avais de fortes douleurs au niveau du genou et à la taille. Faute de moyens économiques, je ne pouvais pas aller voir un médecin privé dont le prix de consultation est de 700 à 1 000 gourdes. Mais avec les FPU Pakistanais, j'ai eu la chance de recevoir une consultation et des médicaments gratuits à la clinique communautaire de "Trois-Rivières". Maintenant, je suis guéri sans n’avoir payé aucun frais », témoigne Terminus Jesifrant, un patient dans la 5e section communale de Port-de-Paix.
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En effet, juste après leur arrivée à Port-de-Paix, le 19 mars, 2013, les FPU ont découvert que les infrastructures sanitaires locales n’étaient pas en mesure de répondre à tous les besoins de la population, en dépit des nombreux efforts des autorités publiques de la région. Les médecins qualifiés sont rares dans le département. Des infirmières sont souvent seules en charge de petits dispensaires sous-équipés. Sous l’impulsion de leur commandant, le Lieutenant-Colonel Adam Khan, les FPU ont alors décidé de fournir des soins médicaux aux résidents de la région de Port-de-Paix. Une autorisation pour l’initiative a été obtenue auprès du Directeur départemental de la Santé publique, le Dr Rony Pierre.

« En fournissant des soins (consultation et médicaments) dans les centres de santé communautaires de Trois Rivières tous les mercredis et au centre de santé Marguerite de Mare Grand Bois chaque lundi, la population démunie a pu bénéficier des services de cette équipe médicale animée de compassion et de savoir-faire », souligne le Dr Rony Pierre, Directeur départemental de la Santé publique dans le Nord-ouest.

Sur l’avis de l’expert, une petite équipe de FPU (deux docteurs, trois infirmiers) a ensuite organisé des consultations médicales deux fois par semaine dans deux dispensaires : aux Trois-Rivières dans la ville de Port-de-Paix, et au centre de santé Sainte-Marguerite (à environ 25 km du chef-lieu). Très vite, l’équipe s’est rendue compte que les patients ne disposaient pas des moyens financiers leur permettant d’acheter des médicaments. Les Casques bleus ont alors commencé à donner des leurs.

Cependant, les stocks de médicaments devant être renouvelés, une solution plus viable a dû être trouvée. Chaque membre du contingent pakistanais a alors commencé à contribuer financièrement à l’achat de remèdes. C’est ainsi que grâce aux contributions mensuelles volontaires des FPU, il a été possible de continuer à traiter les patients gratuitement.

« Lée première pour ces camps médicaux était d’aider les gens nécessiteux de Port-de-Paix qui souffraient de différents types de maladies et qui ne pouvaient pas payer une consultation ni acheter les médicaments. La décision a été prise de concert avec toute l’équipe FPU qui se sent fière d’avoir été capable d’aider nos frères Haïtiens », explique le Dr. Muhammad Waseem Shahid, responsable de cette équipe médicale.

Beaucoup de problèmes de santé dans cette région reculée d’Haïti sont dus au manque d’hygiène personnelle et à la mauvaise qualité de l’eau. De nombreux patients souffrent de maladies de la peau et d’infections génitales. On rapporte aussi de nombreux cas d’intoxication alimentaire, de diarrhée ainsi que de malaria.

A la mi-mars 2014, les FPU pakistanais auront apporté une assistance médicale gratuite à 1 769 résidents de Port-de-Paix et de ses environs. Soit 402 hommes, 868 femmes et 499 enfants.

« Nous souhaitons tous ici qu’il y ait continuité dans ce genre d’activité et que d’autres médecins viennent en aide à la population », plaide M. Jesifrant.