Les femmes, une force dans la prévention des catastrophes

12 oct 2012

Les femmes, une force dans la prévention des catastrophes

Rencontre avec des femmes qui se mobilisent pour la Protection Civile (DPC), à l’occasion de la Journée internationale de prévention des catastrophes. Célébrée tous les 13 octobre, la Journée met cette année l’accent sur la contribution des femmes à la réduction des risques de catastrophes naturelles.

Les femmes, une force dans la prévention des catastrophes

Photo : Jesus Serrano Redondo – UN/MINUSTAH

« Avant d’éventuelles catastrophes, ce sont généralement nous, les filles et femmes, qui prenons les devants pour sensibiliser les populations aux démarches à entreprendre pour protéger les personnes et les biens », assure Bergerette Bellegarde Célestin, membre de l’équipe volante de volontaires de la Protection Civile pour le département de l’Ouest.

Au moment des distributions, les femmes sont aussi en première ligne pour « calmer les esprits, vu qu’il faut souvent gérer des gens en colère. » « Nous leur faisons comprendre qu’ils doivent éviter le désordre pour pouvoir recevoir l’assistance et qu’en aucun cas, il ne doit y avoir de victime, tant du coté de ceux qui apportent l’aide que du coté de ceux qui la reçoive », explique la jeune fille scolarisée au lycée de Turgeau (Port-au-Prince).

« Nous avons un rôle très important à jouer », assure également la Directrice de la protection civile (DPC) haïtienne, Marie Alta Jean-Baptiste*. « Nous avons la responsabilité d'éveiller nos enfants, de leur apprendre les risques qui existent, de développer leur instinct de survie et leurs réflexes », ajoute-elle, avant d’insister : « notre pays est extrêmement vulnérable et ce n'est que par l'éducation qu'on arrivera à changer la donne ».

Accepter de faire partie d’une structure ou d’un organisme appelé à « sauver des vies humaines, aider à diminuer les pertes et diminué la souffrance », c’est accepter de ne plus avoir « d'horaires de travail fixes », selon elle. « On est interpellé à n'importe quel moment, chez soi ou au bureau, on doit être toujours alerte. En 2002, c'était mon baptême de feu, j'ai du rester toute la nuit pour superviser la livraison de l'assistance », raconte Mme Jean-Baptiste.

Point focal Protection au sein de la DPC, Marie Lita Descollines insiste aussi sur le fait que « les femmes sont les moteurs du changement dans le cocon familial », même si elles font partie elles-mêmes des personnes les plus vulnérables en Haïti. Elle souligne particulièrement l’importance du rôle des associations de femmes en province pour faire passer les messages au sein des populations les plus isolées.

Instituée en décembre 2009 par l'Assemblée générale des Nations Unies , la Journée internationale de prévention des catastrophes, célébrée le 13 octobre, a pour objectif de « sensibiliser les gens à la manière de prendre des mesures devant permettre réduire leur risque en cas de catastrophe ».

Cette année, cette Journée est placée sous le thème « Femmes et les filles - la force invisible de la résilience », afin de « mettre en lumière le rôle de premier plan qui revient aux femmes pour réduire les risques de catastrophe naturelle et informer de l’action engagée au niveau mondial pour y faire face », selon les mots du Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon.

Pierre J. Richard/Mathias Gillmann

*Entretien avec le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), Haïti, 14 mars 2011 (http://204.200.211.71/public/actualitedetails.php?idactualite=97&PHPSESS...)