Liberté de la presse : Haïti entre acquis et défis

5 mai 2017

Liberté de la presse : Haïti entre acquis et défis

Photo : UN/MINUSTAH

« Depuis quelques années, cet acquis qu’est la liberté de la presse va en nette amélioration en Haïti. On n’enregistre pas de pressions et/ou de menaces venant d’un pouvoir gouvernemental, ou pire encore, de l’abus d’autorité d’une force armée militaire ou de police. Cependant, au-delà de cet exploit, il nous reste beaucoup à faire », estime le Secrétaire général de l’Association des Journalistes Haïtiens(AJH), Jacques Desrosiser.

En effet, depuis les trois dernières décennies, la liberté de la presse qui est étroitement liée avec la liberté d’expression est acquise au prix d’une rude lutte en Haïti, notamment après la chute d pouvoir dictatorial des Duvaliéristes de 1987. A l’occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse, ce 3 Mai 2017, où l’UNESCO appelle tout un chacun à la réflexion autour du thème : "Des esprits critiques pour des temps critiques — Le rôle des médias dans la promotion de sociétés pacifiques, justes et inclusives", Jacques Desrosier profite pour appeler à son tour, les travailleurs de la presse à s’auto-évaluer pour un travail de plus en plus efficace. 

 

Pour faire ce travail critique, l’Organisation des Nations Unies pour l'Education, la Science et la Culture  (UNESCO) a organisé une journée de discussion autour de deux sous thèmes : ’l’Etat de Droit et liberté de la presse en Haïti’’ d’une part, et d’autre part ‘’les droits et devoirs des professionnels, quels mécanismes de régulations ». Au panel : des professeurs d’universités, des journalistes, des professionnels du droit et des membres de la société civile haïtienne. Durant cette assise, le directeur de l’UNESCO en Haïti, Paul Gomis, n’a pas manqué d’attirer l’attention des journalistes sur les défis du métier.

 

Au-delà des frontières d’Haïti, les Nations Unis reconnaissent la contribution des médias à la bonne gouvernance et au développement eu égard au Programme de Développement Durable (ODD) à l'horizon de 2030, adopté par les États membres en septembre 2015. Un rôle bien appréhendé par Roberson Alphonse, un journaliste haïtien du quotidien « Le Nouvelliste qui vient de ses 119ème  anniversaire » et à  la Radio Magic 9 ». Il estime avoir joué sa partition de part son travail de journaliste, dans la quête  de cette bonne gouvernance en Haïti. Dans la promotion de l’environnement par exemple, domaine qui lui tient à cœur, il regarde avec peine l’ensablement des canaux de drainage, les tonnes d’alluvions et de détritus dans les différents quartiers de Port-au-Prince après la pluie ; et ce malgré ses nombreux reportages, ses recherches et ses travaux d’enquêtes réalisés entre autre sur le bassin versant appelé « Morne l’Hôpital » (principale cause d’inondation des zones situées aux pieds de cette montagne).

 

Par-dessus de tout, Roberson prend son mal en patience. Il ne se laisse pas décourager par les réponses tardives ou absentes aux divers problèmes auxquels fait face la population haïtienne. Il continue à faire son travail en tant que journaliste, en toute âme et conscience, afin de contribuer à la construction d’une société pacifique et prospère où il fait bon vivre.

Comme a dit un jour l’un de ses ainés, « le travail du journaliste est comme une goutte d’eau qui tombe sur un béton. Un jour, elle finira quand même par y percer un trou ». Voilà pourquoi, selon Roberson Alphonse, il faut persévérer et passer le flambeau aux plus jeunes, le moment venu, pour continuer la lutte vers un monde plus agréable.       

 

Rédaction : Fabienne Viltus