Liberté de la presse : les Nations unies réaffirment leur soutien aux journalistes

2 mai 2014

Liberté de la presse : les Nations unies réaffirment leur soutien aux journalistes

En prélude à la Journée mondiale de la liberté de la presse qui se déroulera le 3 mai 2014, la MINUSTAH et l’UNESCO ont organisé le 2 mai 2014, une téléconférence- débat sur le thème « Le rôle de la presse dans une société démocratique ». Cette rencontre était animée par des journalistes d’Haïti, des Etats Unis d’Amérique et de la Côte d’Ivoire, ainsi que par des défenseurs de la presse.

Photo: Logan Abassi-UN/MINUSTAH Photo: Logan Abassi-UN/MINUSTAH

 

Le représentant de l’UNESCO en Haïti, Paul Gomis a rappelé que la Journée mondiale de la presse a été créée en 1993, par l’Assemblée générale des Nations Unies, à l’initiative de l’UNESCO, afin « de promouvoir l’indépendance des medias dans le monde ».

Il a rappelé le rôle essentiel que la presse joue dans une société démocratique. M. Gomis a aussi évoqué l’adoption d’un code de déontologie de la presse haïtienne, par les principales associations de medias haïtiens, en décembre 2011, une première en Haïti. Ce projet a été mené en partenariat avec l’UNESCO.

Le Représentant Spécial adjoint du Secrétaire Général des Nations Unies en Haïti, Carl Alexandre a, quant à lui, souligné que cette journée de commémoration est « une occasion de célébrer les principes fondamentaux des libertés publiques dont la liberté d’expression et de la presse constituent des piliers ».

M. Alexandre a ensuite adressé ses compliments aux medias haïtiens qui ont été « à l’avant-garde des percées démocratiques qu’a connues ce pays, depuis sa fondation et en particulier durant les trente dernières années ». Il a salué la contribution essentielle des medias qui, de par le monde, travaillent à « relayer des informations susceptibles de garantir le respect des valeurs démocratiques ».

Le débat a suivi, orchestré par le journaliste haïtien, Rotchild Francois Junior de la radio RFM. Cet échange était animé par un panel international, grâce à la vidéo-conférence : le journaliste haïtien Daly Valet du journal Le Matin; le journaliste de la Section créole de la Voix de l’Amérique, Lyonel Desmarattes, la responsable de la zone Amérique de l’organisation Reporters Sans Frontières (RSF), Mme Delphine Halgand,  des membres de l’Union nationale des Journalistes de la Côte d’Ivoire (UNJCI), ainsi que des journalistes des villes de l’intérieur d’Haïti, des Cayes et du Cap Haïtien. Parmi le public, des étudiants haïtiens en journalisme, ont également participé au débat.

Photo: Logan Abassi-UN/MINUSTAH Photo: Logan Abassi-UN/MINUSTAH

Daly Valet, a souligné que l’on ne peut pas parler de la liberté de la presse sans parler de la responsabilité de la presse à exercer son métier avec professionnalisme. Il a présenté Haïti comme « un pays en voie de transition démocratique ». A ce titre, « tous les acteurs, dont les medias, ont un rôle à jouer pour consolider cette transition ».

Pour lui, les medias ont « un rôle d’accompagnateurs, de chiens de garde, dans cette transition et plus largement dans le bon fonctionnement de la société ». Une position partagée par le journaliste de la Voix de l’Amérique, citant Thomas Jefferson : «  Le prix de la liberté c’est la vigilance éternelle ». L’ensemble des panélistes s’est accordé sur cette notion de responsabilité dans le traitement de l’information, tout en ajoutant qu’il existe des dérives qui, elles-mêmes, reflètent souvent celles des instances étatiques d’un pays.

Plusieurs intervenants ont également exprimé le besoin de renforcer la qualité de la formation des journalistes en Haiti. La représentante de RSF a tenu à remercier la MINUSTAH pour son invitation, qui honore le travail réalisé par RSF depuis 1985 pour défendre la liberté de la presse dans le monde.

Elle a salué l’engagement des Nations Unies dans ce combat, et exprimé son souhait de voir les Nations Unies continuer « à envoyer des messages forts contre les actes à l’encontre de la liberté des journalistes ». Enfin citant un journaliste birman, Mme Halgand a déclaré que « la liberté de l’information est la plus importante des libertés car c’est celle qui permet de vérifier l’existence de toutes les autres.»

Il faut rappeler que pour la seule année 2013, 70 journalistes ont perdu la vie dans l’exercice de leur fonction et 311 ont été emprisonnés.

Marie-Laetitia Ceccaldi - UN/MINUSTAH