JIDH: des jeunes haïtiens en quête de liberté d’expression

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10 déc 2013

JIDH: des jeunes haïtiens en quête de liberté d’expression

A l’occasion de la Journée internationale des droits de l’homme, ce 10 décembre, célébrée sous le thème « Droits de l’homme et liberté d’expression » la Coordonnatrice nationale du Réseau des jeunes parlementaires haïtiens met l’accent sur la nécessité pour les jeunes d’avoir à leur disposition des outils légaux pouvant garantir la jouissance de leurs droits tant socio-économiques que politiques.

Poster Droits de l'Homme 2013

S’exprimant dans le cadre d’un débat organisé par MINUSTAH TV en compagnie de la ministre déléguée auprès du Premier Ministre chargée des Droits de l'homme et de la lutte contre la pauvreté extrême, Marie Carmelle Rose Anne Auguste et la Représentante du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme, Anne Fuller, Raphaëlle Jeorveline Barreau Bateau a notamment déploré le « manque d’initiatives » pour aider les jeunes à connaitre leurs droits.

La jeune membre du Réseau des jeunes parlementaires haïtiens a demandé « des outils palpables pouvant nous guider sur ce que nous pouvons et devons faire si jamais nos droits sont lésés ».

L’un des instruments privilégié semble être le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels (PIDESC) que le Parlement haïtien a finalement ratifié en 2013, soit 37 ans après son entrée en vigueur.

Mlle Bateau estime que la formation des jeunes citoyens doit commencer avec le droit à l’eau, qui pour elle englobe tous les autres droits. « Si je n’ai pas accès à l’eau, mon éducation ainsi que ma santé seront lésés. Et, je ne pourrai pas jouir de mes droits civils et politiques », soutient-elle.

Video Debate

Dans cette optique, la MINUSTAH à travers sa Section des droits de l’homme a contribué à la création de 8 clubs des droits de l’homme fréquentés par plusieurs centaines de membres à travers le pays, fait remarquer Mme Fuller.

Des initiatives que la Ministre trouve «  extrêmement » intéressantes, d’autant plus que ce sont les jeunes eux-mêmes qui prennent de pareilles initiatives. « Tout ce que tout ce dont ils ont besoin, pour éviter d’avoir une vie frustrée, c’est d’un minimum d’encadrement pouvant les aider à mettre en valeur leurs idées ».

La ministre a rappelé cependant que la « Stratégie nationale des droits de la personne », sur laquelle travaille le gouvernement, vise justement à introduire des modules relatifs aux droits existants, dans le curriculum scolaire mais aussi les programmes d’alphabétisation, de manière à permettre au plus grand nombre de se familiariser avec les articles, textes et Conventions sur leurs droits civils et politiques.

Connaitre, mais aussi protéger les droits

Aider la population à connaitre ses droits c’est bien, mais il faut aussi des instruments légaux devant contraindre au respect de ces droits, rétorque la jeune parlementaire.

A ce sujet, la représentante du Haut-Commissariat aux droits de l’homme pense que les institutions de l’état de droit doivent être non seulement créées mais aussi soutenues. Anne Fuller cite les cas de la Police, d’un système judiciaire fiable, ou de l’accès à l’éducation pour les plus démunis.

Des instruments qui fonctionnent encore « passivement » dans le pays, estime Mlle Bateau, qui rappelle que les citoyens peuvent consulter les instances internationales si l’Etat n’arrive pas à assumer ses responsabilités.

La marche vers l’état de droit ne s’arrêtera pas en chemin, garantit la représentante du gouvernement.

Et justement, un pas important a été franchi en mai dernier avec la création de la Commission interministérielle des droits de l’homme. Cette institution, appuyée par la MINUSTAH, regroupe tous les ministères compétents en la matière afin que les politiques publiques respectent et reflètent les grands principes de droits humains.

Pierre Jérôme Richard

Regardez la galerie photo des droits de l'homme en Haïti et l'intégralité du débat télévisé 'Saw di nan sa':