Note d’information : DEBAT A LA SORBONNE A PARIS : HAITI AU DELA DES MONTAGNES

9 déc 2016

Note d’information : DEBAT A LA SORBONNE A PARIS : HAITI AU DELA DES MONTAGNES

Port-au-Prince, 9 décembre 2016: Dans la soirée du 7 décembre, la MINUSTAH en collaboration avec le Centre Régional d’Information des Nations Unies (UNRIC) à Bruxelles et l’INITIATIVE ONU Panthéon Sorbonne ont organisé un débat sur l’avenir d’Haïti. L’événement et les discussions qui ont suivi dans le prestigieux amphithéâtre Descartes à l’Université de la Sorbonne I à Paris, a regroupé, autour de l’acteur français Lambert Wilson, la Porte-parole de la MINUSTAH Ariane Quentier, des membres de la Diaspora haïtienne et un groupe d’étudiants de la Sorbonne sous la direction du Professeur Yann Toma. Le débat, lancé à partir de la projection du film de Lambert Wilson ‘Haïti: Au-delà des montagnes…’ sur les programmes de Réduction de la Violence Communautaire (RVC) en Haïti (qui célèbrent leurs dix ans d’existence cette année), a porté sur Haïti aujourd’hui et demain, les défis à relever et le soutien des Nations Unies à la stabilisation, la jeunesse, l’emploi, la promotion d’une culture de paix et la préservation de l’environnement.

Les autres intervenants étaient Lilas Desquiron, écrivaine et ethnologue dirigeant la Délégation permanente d’Haïti auprès de l’UNESCO, le journaliste Philomé Robert qui présente l’édition matinale des informations du week-end sur France 24, et le Président de l’association Evolution d’Haïti (EVOH) Evens Nicolas, concepteur de l’application web Haïti Je Connais. La Représentante de UNRIC en France Fabienne Pompey a par ailleurs mené les riches échanges avec un public de près de 200 personnes.

Les impressions de Lambert Wilson sont, comme il l’a lui-même décrit, “celles d’unoutsider’ passionné d’Haïti”. Néanmoins, en expliquant la genèse de son film, M. Wilson a indiqué que la réalité de la situation en Haïti “devait être rappelée à tous”. A travers son film, qui a été diffusé sur Canal Plus international et en Haïti, l’acteur français suit le parcours de jeunes adultes de quartiers populaires de la capitale employés dans un projet de protection de l’environnement financé par la RVC. Ce projet assure des bénéfices financiers pour les membres de la communauté tout en les protégeant des inondations.

Depuis 2006, les programmes de Réduction de la Violence Communautaire de la MINUSTAH touchent à certaines situations sociales propres à favoriser la violence des gangs. “Renforcer la résilience des individus dans les communautés prônes à la violence les aide à s’éloigner de l’influence des gangs et à briser le cercle de la pauvreté,” a dit la porte-parole de la MINUSTAH, Ariane Quentier.  Reconnaissant qu’il n’y a pas de “réponse miracle” à la situation en Haïti, Robert Philomé a décrit le film de Lambert Wilson comme un “nouveau regard” sur le pays. Le journaliste haïtien résidant à Paris a par ailleurs reconnu le travail de la MINUSTAH pour la stabilisation d’Haïti qui est d’ailleurs, a-t’il rappelé, “un membre fondateur des Nations Unies”.

La Déléguée auprès de l’UNESCO Lilas Desquiron a pour sa part indiqué que la société civile est un des acteurs-clé dans la construction de l’avenir d’Haïti. Faisant référence au konbit – et la création d’emplois et de changements durables dans les communautés – elle a ajouté que seules la solidarité et une vision commune pourront aider à résoudre “le plus gros problème auquel fait face Haïti aujourd’hui – le manque d’emplois”. Evens Nicolas a lui souligné “l’importance de l’Homme comme force motrice du développement, au-delà du processus purement politique” pour faire avancer le pays, avec un système éducatif adapté.

En référence à la récente déclaration du Secrétaire général des Nations Unies sur la Nouvelle Approche contre le Choléra, Ariane Quentier a expliqué que celle-ci était fondée sur deux volets qui placent les victimes et le dialogue avec les communautés affectées au cœur de toutes ses actions. Elle a aussi dit souhaiter “la conclusion positive du processus électoral permettant un retour à l’ordre constitutionnel” et une redéfinition du rôle et de la présence de l’ONU en Haïti par le Conseil de Sécurité en Avril 2017. Mme. Quentier a aussi rappelé le travail continu de la Mission pour le renforcement de la Police Nationale d’Haïti et ses efforts pour accroitre le nombre de femmes qui constituent seulement 10% du corps policier sur les 12.000 policiers en service. La porte-parole a aussi parlé des défis de l’assistance humanitaire pour venir en aide à 1,5 millions de personnes affectées par l’ouragan Matthew. “Haïti a besoin d’institutions stables et démocratiquement élues pour répondre aux nombreux défis politiques, humanitaires, économiques et sociaux auxquels fait face le pays”, a-t-elle conclu.

Les intervenants ont par ailleurs évoqué l’incroyable richesse artistique, culturelle et musicale comme un levier de développement, impulsé par la créativité et le dynamisme de ses artistes – un domaine que Lambert Wilson a pu apprécier pendant ses séjours en Haïti. L’acteur a conclu le débat sur ce qu’il a appelé “d’inquiétants changements politiques récents à travers le monde”, appelant tous à “éviter la cupidité et s’unir afin de créer une force positive pour le bien commun”.

Lambert Wilson est un des acteurs français les plus connus. En 2013, M. Wilson a été invité en Haïti par la MINUSTAH afin de mettre la lumière sur plusieurs projets de protection de l’environnement et de culture de paix des Nations Unies. Il est retourné en Haïti en 2014 pour réaliser « Au-delà des montagnes… » qui a été diffusé par Canal Plus dans le monde entier et sur 17 chaines de télévision en Haïti. Il est actuellement impliqué dans des efforts de levées de fonds pour le Centre d’Art de Port-au-Prince.