OMD 3 : Promouvoir l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes

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24 nov 2014

OMD 3 : Promouvoir l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes

13067927904_ba8f3fef13_kPhoto : Logan Abassi - UN/MINUSTAH

En Septembre 2000, les dirigeants de 189 pays du monde ont adopté à l’unanimité la Déclaration du Millénaire des Nations Unies, ils se sont mis d’accord sur une série d’objectifs assortis de délais qui visent à réduire l’extrême pauvreté dans le monde. Ces objectifs sont connus aujourd’hui sous le nom d’objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) et la date limite pour les atteindre est 2015.

Un an avant la date butoir, nous jetons un regard sur les Objectifs du Millénaire pour le développement en Haïti : les défis et les succès, et le travail qu’il reste à faire. Chaque mois, nous allons éplucher chacun des objectifs du Millénaire pour le développement, et d’explorer les histoires qui découlent de chacun des thèmes.

Cette semaine, nous portons notre attention sur le troisième objectif du Millénaire : « promouvoir l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes », et examinons attentivement le sujet en ce qui concerne Haïti. 

 


 

Photo : Logan Abassi - UN/MINUSTAHPhoto : Logan Abassi - UN/MINUSTAH

 

Cible 3.1 : Rapport filles/garçons dans l’enseignement primaire, secondaire et supérieur

Le rapport filles/garçons, ou indice de parité des sexes (IPS) dans l’enseignement primaire, après un déséquilibre dans les années 1990 en faveur des garçons, affichait un avantage en faveur des filles dans les années 2000. La parité est donc atteinte depuis 2000 dans l’enseignement primaire, mais selon le milieu de résidence, il existe un léger écart dans l’indice de parité des sexes, soit 0,88 en milieu rural (large prédominance des garçons) contre 1,02 en milieu urbain (parité), ce qui suggère des disparités persistantes en milieu rural.

Photo : Logan Abassi - UN/MINUSTAHPhoto : Logan Abassi - UN/MINUSTAH

 

Cible 3.2 : Proportion des femmes salariées dans le secteur non agricole

Bien que la proportion de femmes ayant une activité économique soit inférieure à celle des hommes (taux d’activité de 66 % pour les hommes et 48 % pour les femmes en 2012), les femmes passent en revanche deux fois plus de temps que les hommes aux tâches domestiques (15 heures contre 7 heures hebdomadaire, respectivement). Ainsi en 2012, les femmes assurent 52 % du temps total de travail (emploi et activités domestiques cumulés), contre 48 % pour les hommes.

Pourtant, l’accès à un emploi formel, sécurisé et décent reste plus difficile pour les femmes, qui sont également davantage touchées par le chômage. La part des femmes est plus importante dans le secteur informel (55,9 %), tandis qu’elles ne représentent qu’environ 30 % des emplois dans les secteurs privés formels, dans le secteur public et dans le secteur agricole.

Par ailleurs, les travailleurs et travailleuses du secteur informel sont totalement exclus des mesures de sécurité sociale en vigueur. Les femmes appartiennent en grande partie à ces catégories et représentent près de 41% des chefs de ménage, sans pourtant bénéficier de mesures sociales spécifiques.

 

Photo : Logan Abassi - UN/MINUSTAH La Ministre de la Santé publique d'Haïti, Florence Duperval Guillaume, avec le Secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-Moon. Photo : Logan Abassi - UN/MINUSTAH

 

Cible 3.3 : Proportion des sièges occupés par les femmes au parlement national

Sur le plan politique, l’égalité des sexes se mesure principalement par la proportion de sièges occupés par les femmes au sein du Parlement haïtien. Avec seulement 4% de femmes parlementaires, Haïti se place en 135e position sur 142 pays à l’échelle mondiale. Depuis 1995, très peu de femmes ont occupé des sièges parlementaires, que ce soit à la Chambre des Députés ou au Sénat.

En 2012, le mandat d’un tiers des sénateurs a expiré, incluant celui de l’unique sénatrice qui siégeait alors.Haïti continue ainsi à faire partie des six pays au monde dont l’une des chambres parlementaires n’a pas de représentation féminine.

12 % des postes de maires sont occupés par une femme, et sur l’ensemble des conseils municipaux, composés de trois membres, les femmes ne représentent que 17 % des 415 agents exécutifs temporaires. Ces faibles taux de représentation se retrouvent également au niveau local, au sein des Assemblées de section communale (ASEC) et des Conseils d’administration de section communale (CASEC). Haïti est ainsi encore très loin de la masse critique d’au moins 30 % de femmes dans les espaces de décision, tel que prévu par la Constitution amendée.