Patrouille de nuit avec le bataillon népalais à Port-au-Prince

10 juin 2013

Patrouille de nuit avec le bataillon népalais à Port-au-Prince

Mercredi 5 juin 2013, 18h30, dans le camp népalais le capitaine  P.R. Mahat se fait présenter la patrouille qu’il va commander ce soir. Parfaitement alignés les dix-sept Casques bleus népalais, dont deux femmes, écoutent avec attention leur capitaine qui, comme pour toutes patrouilles, rappelle les consignes pour le bon déroulement de la mission ainsi que les différentes réactions à avoir en cas d’incident. Ce soir il s’agit de conduire  la patrouille « Route verte, Bravo », nom de code de l’itinéraire à suivre.

Patrouille de nuit avec le bataillon népalais à Port-au-Prince

Photo : Lieutenant Laura K. Stegherr - UN/MINUSTAH

Appliquant le principe de la Soft cap approach, les soldats ne portent ni casque lourd ni gilet pare-balles. La zone dans laquelle ils sont amenés à patrouiller ce soir le permet, il n’est donc pas nécessaire de se protéger outre-mesure car l’attitude de la patrouille influence la perception et le sentiment de sécurité de la population.

Les deux camions blancs se glissent dans le flot ininterrompu de la circulation et se dirigent vers Peguyville en adaptant leur vitesse à celle des véhicules les entourant. Apres être passée devant la résidence du président Martelly, la patrouille rejoint les abords de celle du Représentant Spécial du Secrétaire General de l’ONU en Haïti. Dans le silence de la pénombre les Casques bleus débarquent et vont prendre contact avec les Philippins en charge de la garde de la résidence. Quelques mots sont échangés pour relater la situation avant d’embarquer à nouveau dans les véhicules pour rejoindre le camp de déplacés de Pétionville à Camp Golf.

Une fois débarqués, les soldats entament leur descente en une longue colonne dans la nuit noire pour rejoindre le camp de déplacés. Visibles mais discrets, ils traversent le camp sous le faible éclairage de quelques réverbères en répondant aux saluts qui leurs sont envoyés. Contact est pris avec le détachement permanant de l’UNPOL et de la police nationale haïtienne. L’inspecteur principal Mama MOULIOM de l’UNPOL félicite la patrouille pour sa ponctualité et rend compte de la situation sécuritaire dans le camp : «  La situation est bonne en ce moment, en tout cas bien meilleure qu’il y a quelques mois encore, cela s’explique facilement car la relocalisation des déplacés a commencée. Les gens sont dorénavant dans l’espoir de vivre bientôt dans une maison ».

Aussi discrètement qu’elle est arrivée la patrouille repart dans le silence, sans avoir troublé la vie des habitants du camp, pourtant l’objectif est atteint, elle a été vue, tous ici savent qu’elle est garante de calme et que la sécurité est aussi à ce prix.

Les soldats embarquent de nouveau dans les véhicules, et durant le trajet qui les ramène à leur base ils observent sans se lasser cette vie nocturne qui les entoure, si différente de ce qu’ils connaissent au Népal. La patrouille touche à sa fin, le capitaine MAHAT rend compte à la radio de sa position comme il l’a fait régulièrement durant les trois heures qui se sont écoulées. Un dernier rassemblement, un mot de remerciement pour le bon comportement de tous. La 953ème patrouille népalaise de l’année se termine dans la plus grande discrétion, tout comme elle a été menée, discrète, mais efficace.

 

Capitaine Eric MARLIN  / MPIO