Point de presse des Nations Unies du jeudi 19 janvier 2012

19 jan 2012

Point de presse des Nations Unies du jeudi 19 janvier 2012

Animé par :

Sylvie van den Wildenberg, Porte-parole de la MINUSTAH

Raymond Lamarre, Porte-parole de la police des Nations Unies (UNPOL)

 

Intervention de la porte-parole de la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation en Haïti (MINUSTAH)

Bonjour à toutes et à tous et merci de votre présence à notre première conférence de presse de 2012.  Tous nos vœux de prospérité a chacun d’entre vous et a tous nos auditeurs, pour cette année.

 

Rentrée parlementaire

Puisque nous n’avons pas eu de conférence de presse la semaine dernière en raison des commémorations du 12 janvier, je voudrais saisir l’occasion de cette première rencontre avec vous pour saluer l’élection des deux nouveaux bureaux  de l’Assemblée nationale, lors de la rentrée parlementaire, et féliciter les élus en particulier, le Sénateur Simon Dieuseul Desras et le député Lévaillant Louis-Jeune pour leur élection aux postes de présidents du Sénat et de la Chambre des Députés. Vous le savez, l’un des piliers du mandat de la MINUSTAH est l’appui aux institutions de l’Etat et au processus politique.  Les Présidents Louis-Jeune et Desras peuvent compter sur l’appui de la MINUSTAH afin d’accomplir leur mandat, faire progresser le processus politique et promouvoir l’établissement d’un État droit en Haïti.

La MINUSTAH se réjouit des engagements du Président de la République, du Président de la Cour de Cassation et des Présidents des deux chambres du Parlement à promouvoir l’établissement de relations fructueuses et productives  entre les trois pouvoirs. De bonnes relations entre l’exécutif, le judiciaire et le législatif sont en effet essentielles pour réaliser les réformes nécessaires à la stabilisation et au développement d’Haïti.

La Mission se félicite de la détermination dont ont fait part les présidents Desras et Louis-Jeune à poursuivre les réformes administratives au Parlement. Par le biais de son Bureau d’appui au Parlement, la MINUSTAH demeurera pleinement  engagée à  accompagner le Parlement dans d’importants chantiers qui sont les siens, tels que le développement d’une fonction publique parlementaire professionnelle et non-partisane au service des élus et l’établissement de bonnes pratiques de gestion.

Le Parlement sera appelé à se prononcer sur de grands dossiers d’importance pour l’avenir d’Haïti au cours de l’année 2012.  Mentionnons entre autre la négociation d’un menu législatif qui guidera ses travaux pour les mois à venir, l’adoption d’un budget rectifié afin de mettre en œuvre le Programme du Gouvernement et le débat sur l’avenir de la Commission intérimaire pour la reconstruction d’Haïti. La MINUSTAH souhaite bonne chance et plein succès aux députés et sénateurs pour  de leurs travaux au cours de cette session 2012.

Accident de la circulation Delmas

Abordons maintenant un autre dossier, tragique, si l’en est, qui est celui du terrible accident de la circulation qui s’est produit a Port au Prince, l e 16 janvier, emportant la vie de nombreux citoyens et en blessant tellement d’autres.

Depuis mardi matin, le bilan de cette tragédie s’est fortement alourdi, portant le nombre de vie perdues à une trentaine et à plus de cinquante blessés. La Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haiti9 tient à réitérer ses condoléances et toute sa sympathie aux familles et aux proches des victimes de ce terrible accident ainsi qu’  au peuple et au Gouvernement d’Haïti. Cet accident nous impose a tous une réflexion sur la manière dont nous pouvons dans nos rôles respectifs aider à ce que de telles catastrophes soient évitées, et contribuer à renforcer la sécurité routière en Haïti. La MINUSTAH, partenaire clé de la PNH la campagne nationale de sensibilisation pour la sécurité routière partenaire continuera d’appuyer autant qu’elle le peut les autorités haïtiennes dans leurs  efforts visant ses efforts visant à renforcer la sécurité routière en Haïti afin de protéger les vies et de faire respecter la Loi. Je sais que les medias haïtiens sont tous engages dans cette campagne, mais je me permets de vous lancer un appel a tous, afin de renforcer encore votre soutien  a la campagne sur la sécurité routière.

Avant de passer la parole à mon collègue de la Police des Nations Unies, je voudrais rendre hommage à l’un de vos collègues,  qui fut accrédité auprès de la MINUSTAH, et participa souvent a nos conférences de presse, et qui nous a quitte la semaine dernière, fauché par la maladie. Je voudrais au nom de la Mission saluer la mémoire de Rosemond Edmond, journaliste de Radio Kiskeya, et adresser nos sincères condoléances et toute notre sympathie a sa famille, ses proches, à la Direction et a l’équipe de la Radio Kiskeya  et à la corporation des media.

 

Je passe maintenant la parole à mon collègue Raymond Lamarre, Porte Parole de la Police des nations Unies

D’abord, au nom du Commissaire de Police Monsieur Marc Tardif ainsi que tout le personnel de la Police des Nations Unies, nous aimerions souhaiter à toutes les Haïtiennes et Haïtiens nos meilleurs vœux pour l année 2012.

Aujourd’hui  j’aimerais vous faire le bilan des opérations menées conjointement par la Police des Nations Unies et la PNH au cours de la période des fêtes de fin d’année de 2011, ainsi que des opérations hebdomadaires policières du 12 au 18 janvier 2012.

 

L’opération « Noël » comme vous le savez visait à :

  1. Prévenir et limiter les actes de banditisme en organisant des contrôles routiers et des patrouilles;
  2. Procéder aux contrôles d’identité et aux fouilles des personnes et des véhicules ;
  3. Finalement la campagne visait à réprimer tout acte criminel constaté au cours de cette période.

 

Exécution

En vue de prévenir une remontée de la criminalité durant cette période, la Police Nationale d’ Haïti en étroite collaboration  avec la Police des Nations Unies a estimé indispensable de conjuguer leurs forces dans l’application du plan opérationnel conçu spécialement pour la région métropolitaine de Port-au-Prince.

Durée:

L’opération Noel 2011 a débuté le 28 Novembre 2011, et a pris fin le 08 Janvier 2012, soit 42 jours.

Action :

L’opération a consisté en l’organisation de contrôle routier et également de patrouilles pédestres et motorisées dans Trente (30)  points sensibles dans les communes de la Croix des Bouquets, Cité Soleil, Carrefour, Delmas, Fort National, Pétion Ville, Port-au-Prince.

Résultats:

  • 22, 534 Personnes furent contrôlés soit une moyenne de 551 individus par jour.
  • 53,191 véhicules furent examinés ainsi que
  • 24.012 motos.  11 d’entre elles ont été saisies.

Par ailleurs, les policiers ont mis la main sur 2 armes et 53 munitions.

En somme, l’opération de Noël 2011 aura été une réussite, eu égard à l’accalmie observée durant la dite période et aux échos favorables provenant des populations bénéficiaires qui ont pu célébrer les fêtes de fin d’année avec faste et sérénité.

Maintenant, pour ce qui est des activités de la Police des Nations Unies pour la semaine du 12 au 18 janvier 2012.

La police a effectué 2162 patrouilles sur le territoire haïtien dont 936 à Port au Prince et 458 aux différents camps de déplacés.

Nous avons assisté la Police National d’Haïti à effectuer 216 arrestations, dont 68 dans les camps de déplacés et ce pour de multiples infractions.

 

Questions-Réponses

Radio Caraïbes : Des informations portent à croire que les quatre soldats uruguayens ont été relâchés, selon les avocats de Johnny Jean. Je voudrais avoir plus de précisions là-dessus.

Porte-parole de la MINUSTAH- Je vous remercie pour votre question, car cela me permet de clarifier certaines choses, car il y a beaucoup d’informations qui circulent sur ce dossier,  dont certaines sont erronées, comme celle la.

Les suspects uruguayens n’ont pas été libérés  par la Justice uruguayenne, comme cela a été dit par certains media. Ils sont en liberté conditionnelle. Ce qui est tout à fait autre chose en Droit, comme vous le savez.  Ces soldats ont été pendant plusieurs mois en détention préventive en attendant les étapes suivantes du processus judiciaire pénal civil. Vous savez que dans tout Etat, il y a des limites à la détention préventive. Les suspects restent à l’entière disposition de la justice.

Le problème est le suivant : la justice uruguayenne ne pouvait plus poursuivre ce processus, ce dernier étant bloqué en l’absence du témoignage de la victime présumée. Or, comme l’Uruguay l’a dit à plusieurs reprises, sans ce témoignage, l’affaire risque de ne pas pouvoir être portée devant une Cour pénale pour procès.  . J’en profite pour dire que nous saluons et nous nous félicitons que M. Johnny Jean , de sa propre voix, il y a une dizaine de jours, ait fait part - dans des déclarations à la presse - de sa volonté et de sa pleine disposition à participer au processus judiciaire uruguayen et à témoigner afin que l’enquête criminelle puisse se poursuivre que l’affaire puisse être portée devant un tribunal pénal civil.  Pour nous, cela est un développement très important et positif qui devrait accélérer le cours de la justice.

Je tiens aussi à dire que, même si le processus judiciaire relève pleinement de la responsabilité des autorités uruguayennes, dans le cadre d’efforts de facilitation, le 14 décembre, le  Représentant spécial a adressé une lettre au Ministère des affaires étrangères de la République d’Haïti, sollicitant l’assistance des autorités haïtiennes afin qu’elles facilitent les contacts directs entre la Justice uruguayenne et M. Johnny Jean. Nous remercions le Ministère des affaires étrangères  de son appui et nous continuons à suivre ce dossier.

 

Radio Ibo- a) Hier, le Secrétaire d’Etat à la Sécurité publique a annoncé la formation d’un groupe de travail devant réfléchir sur la problématique du transport en Haïti, l’expertise et la compétence de la MINUSTAH ont-elles été sollicitées ?

b) Quelles est la réaction de la MINUSTAH par rapport au Rapport du Sénat de la République faisant état de plusieurs cas d’irrégularité lors des dernières élections quand on sait que la MINUSTAH est très impliquée dans le processus électoral en Haïti ?

Porte-parole de la MINUSTAH- Je commence par la deuxième question, vous étiez là pendant le processus électoral et j’étais là aussi, nous avons ici un devoir de mémoire. Vous vous souviendrez que la MINUSTAH  a dénoncé à plusieurs reprises les irrégularités dans le processus électoral et vous en avez été témoins. Je vous renvoie donc à nos communiqués de presse de l’époque, je vous renvoie à nos déclarations, à celles de notre représentant spécial, M. Mulet. . Bien entendu, ce processus a été entaché d’irrégularités et nous l’avons dit haut et fort, comme le reste de la communauté international et l’OEA, bien entendu en premier lieu.  Nous nous félicitons qu’une  Commission ait été mise en place pour examiner cette question, ce qui était prévu.

Concernant l’annonce faite par le Secrétaire d’Etat à la Sécurité Publique, M. Reginald Delva, je ne peux pas vous dire si la MINUSTAH a été officiellement sollicitée. Mais clairement la MINUSTAH est en Haïti pour appuyer les autorités haïtiennes et nous sommes à la disposition du Gouvernement au cas où notre expertise est sollicitée.

Radio Caraïbes-Cette question s’adresse à M. Lamarre, étant donné qu’une campagne sur la sécurité routière se déroule actuellement tandis que les accidents se multiplient, Ne pourrait –on pas changer de stratégie puisqu’il parait que le message ne passe pas vraiment ?

Porte-parole de la UNPOL -  Ma réponse comporte deux volets, la première est que je ne suis pas d’accord avec  cet énoncé disant que les accidents se multiplient.  Et que les changements qu’on a noté avec cette campagne de sensibilisation, je vous dirais que, c’est un processus qui encourage des formes de comportement qu’on ne peut pas modifier du jour au lendemain. Le changement du comportement des chauffeurs doit être adressé, mais, il faut comprendre que cela prendra du temps pour arriver à corriger le comportement des chauffeurs puisqu’ils sont habitués à fonctionner d’une certaine façon.

Vous avez sans doute constaté qu’il ya beaucoup plus de conducteurs de motos-taxi qui maintenant portent le casque, tandis qu’auparavant il y en avait très peu.  Aujourd’hui nous pouvons tous voir que la campagne de sensibilisation sur le port du casque, dans un premier temps,  est une réussite. Donc, maintenant on va modifier, corriger certains comportements. Et je vous assure que ce groupe de travail  dont il est question s’attardera, bien entendu, sur le comportement des chauffeurs. Si on arrive à modifier le comportement des automobilistes, cela peut être considéré comme une réussite.  Pour l’instant, on se félicite de petits changements provoqués dans la conduite des automobilistes, des chauffeurs de camions et des motocyclistes de la région métropolitaine où on a lancé la première phase de la campagne sur la sécurité routière.

 

Merci et à la semaine prochaine.

 

 

 Contacts media:

 

Sylvie van den Wildenberg, porte-parole, MINUSTAH

 Cell : (509) 3702 9042 ; tél: 2240 2050, ext.2691

E-mail : vandenwildenberg@un.org

Raymond Lamarre, Porte-parole UNPOL: (509) 37026655

E mail :  lamarre@un.org

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