Tabarre: artisanat et recyclage, un pari contre la pauvreté

1 aoû 2012

Tabarre: artisanat et recyclage, un pari contre la pauvreté

Dans le cadre de ses Projets à Impact Rapide (QIPs), la MINUSTAH, en collaboration avec la Fondation américaine Rebuild Globally, finance un projet d’autonomisation des artisans locaux par la production de sandales en pneus recyclés dans la commune de Tabarre (Port-au-Prince). D’un montant d’environ 25.000 dollars US, ce projet prévoit la production de 2.000 paires de sandales et la vente d'au moins 30% de la production d’ici à 3 mois. Objectif: contribuer a la lutte contre la pauvreté en créant des emplois.


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Photo : Victoria Hazou - UN/MINUSTAH

C’est dans la commune de Tabarre (Port-au-Prince), dans un atelier transformé en ruche par les coups incessants des marteaux, que les 50 bénéficiaires de ce projet de création d’emploi par l’artisanat sont formés à l’assemblage de sandales à partir de pneus recyclés. Dans une ambiance détendue, 30 artisans adultes et 20 jeunes apprentis de 16 à 21 ans s’appliquent à découper, coudre et marteler le caoutchouc et le cuir pour façonner des sandales ouvertes de tailles différentes.

A cette fin, les responsables du projet procèdent à la formation technique des 50 bénéficiaires sur la production de sandales, la gestion des déchets, l'achat des outils de travail et la gestion de l’entreprise et le marketing. Selon Juliana Cassini, Officier des Affaires civiles à la MINUSTAH, les 50 artisans et apprentis et les 320 bénéficiaires indirects sont tous choisis selon des critères de vulnérabilité avec l’appui de l’Association des Femmes de Tabarre. « 60% des bénéficiaires directs sont des femmes artisans et chefs de famille », précise-t-elle.

Au cours de cette formation durant laquelle ils gagnent chacun 6,5 dollars US par jour, ces artisans et apprentis artisans utilisent du cuir qu’ils achètent au marché et des vieux pneus pour produire des sandales entièrement faites à la main et qui peuvent être vendues à 35 dollars US.

Desroches Plaisimène, une bénéficiaire du projet âgée de 32 ans, explique que cette activité lui permet de subvenir aux besoins de sa famille. « Avec ce que je gagne, je paye les frais de scolarité de mon enfant et je nourris ma famille », confie Plaisimène. Fière, elle souligne par ailleurs qu’elle peut désormais fabriquer à elle seule cinq paires de sandales par jour avec du matériel recyclé.

Se déroulant sur une période de trois mois de juillet à septembre 2012, ce projet constitue également une source de revenus pour les détaillants locaux étant donné que toutes les matières premières et l’équipement sont achetés sur place.

Rédaction : Gouro Soumana Tahirou
Edition : Sophie Boudre