Avec un bilan partiel de 8 morts et 14.375 personnes évacuées, dont la majorité dans la capitale Port-au-Prince, la tempête tropicale Isaac qui a traversé Haïti dans la nuit du 24 au 25 août dernier a particulièrement affecté les camps de déplacés du séisme dans la capitale où les secours humanitaires procèdent à des distributions de nourriture, de matelas et de bâches, de kits de santé et de lutte contre le choléra.

Port-au-Prince, Dimanche 26 août 2012 – Alors que la Direction de la Protection Civile (DPC) a levé ce dimanche le niveau de vigilance rouge par rapport à la tempête tropicale Isaac, la communauté humanitaire et la MINUSTAH, en soutien aux autorités haïtiennes, continuent leurs évaluations pour assister les personnes affectées par le passage de la tempête qui a fait, selon la DPC, 8 morts et provoqué l’évacuation de plus de 14.000 personnes, la majorité dans 41 foyers d’hébergement temporaires dans les départements de l’Ouest, le Sud-est, la Grande Anse et le Nord-est.

Fortement affectés par le passage d’Isaac, 165 camps de déplacés du séisme dans 5 communes de la région métropolitaine, ainsi que Petit-Goâve et Léogane (soit un peu plus d’un quart des camps existant à date) font l’objet de distributions alimentaires et autres par les partenaires humanitaires. Le Programme Alimentaire Mondial (PAM), par exemple, a fourni pendant deux jours 3,2 tonnes métriques de biscuits énergétiques à 8.300 personnes évacuées au niveau des 18 camps les plus vulnérables. En outre, des rations alimentaires d’urgence du PAM sont disponibles pour 305.000 personnes selon l’agence onusienne qui indique disposer d’un stock alimentaire total suffisant pour nourrir 517.000 familles pendant 21 jours. En outre, l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM) distribue actuellement des kits composés de 2 bâches en plastique, un kit d’hygiène et un jerricans à 6.000 familles déplacées de Port-au-Prince alors qu’elles quittent les foyers d’hébergement temporaires pour retourner dans les camps.

Outre l’appui sécuritaire de ses troupes à la distribution de l’aide humanitaire, la MINUSTAH a facilité des vols de reconnaissance aérienne ce dimanche, le temps le permettant, afin d’évaluer les dégâts. Selon la Mission, les routes nationales ont été peu touchées mais de nombreuses coulées de boue barrent les routes aux abords de Jacmel et des rivières en crue rendent la circulation difficile entre Hinche et Cap Haïtien et Gonaïves et Port-de Paix. Cependant, l’Organisation pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO) rapporte de fortes pertes de bétail et au niveau des plantations de bananiers, qui viennent, selon la FAO, fragiliser encore plus l’agriculture haïtienne déjà touchée par la sécheresse. Cinquante agents du Ministère de l’Agriculture ont été déployés dans les zones touchées afin de répondre aux besoins du secteur et distribuer si nécessaire des stocks de semences à 20.000 foyers vulnérables.

Cependant, alors que le niveau des eaux baisse, les partenaires humanitaires et le gouvernement font de la lutte contre le choléra une priorité. Selon le Cluster Santé, six nouveaux cas de choléra ont été enregistrés ce samedi dans le département de l’Ouest. La Direction Nationale de l’Eau Potable et de l’Assainissement (DINEPA), qui confirme que le système d’adduction d’eau n’a pas été endommagé par la tempête, a stocké 5 tonnes de chlore et prévoit de commencer les distributions dans le pays ce lundi. En effet, même si l’alerte rouge a été levée, le Centre National de Météorologie (CNM) a lancé le même jour un avis d’inondation sur tout le pays car, selon un communiqué de la DPC, « les risques d’inondations, de glissement de terrain d’éboulement et d’effondrement demeurent encore très élevés », appelant la population à exercer une vigilance continue.

Rédaction : Sophie Boudre
Edition : Eliana Nabaa