A l’occasion du 12ème anniversaire de la Résolution 1325 du Conseil de sécurité de l’ONU sur les femmes, la paix et la sécurité, des femmes haïtiennes ont présenté le 19 octobre leur cahier de doléances aux autorités onusiennes lors d’un échange organisé conjointement par la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation en Haïti (MINUSTAH) et ONU-FEMMES.

« En tant que femmes, nous sommes exposées à des violences économiques, psychologiques et physiques. Notre situation économique est très grave parce qu’il y a plus d’hommes que de femmes  qui travaillent», a notamment expliqué Marie-Thérèse Pacaud, qui représentait le département de Grand’Anse.
Notant de nombreux changements positifs, comme l’acceptation du quota des 30% pour l’accès des femmes aux emplois et aux prises des décisions, ainsi que l’amélioration de la sécurité, elle a néanmoins confié qu’elle espérait « beaucoup plus pour les femmes haïtiennes ».

Pour sa part, la Directrice du Centre d’Ecoute et d’Accompagnement des Femmes et Fillettes Victimes de Violences aux Cayes, Samia Salomon, a estimé qu’il existait actuellement une vague de mobilisation et de sensibilisation aux violences faites aux femmes et à la promotion de leurs droits, ainsi qu’un intérêt manifeste pour leur intégration dans les différentes instances publiques.

« Le Parlement haïtien a voté deux lois sur l’éradication de la violence faite aux femmes et plusieurs conventions ont été signées sur le sujet », a-t-elle rappelé. Toutefois, elle a souligné que « les femmes haïtiennes restent particulièrement exposées à des violences physiques comme les agressions sexuelles et conjugales ».
Une vingtaine de femmes d’Haïti, représentantes d’associations, de corps de métiers et du gouvernement, sont venues de toutes les régions du pays pour passer en revue les progrès et définir les priorités et un cadre de suivi de la résolution 1325 pour l’année.
Leurs priorités et recommandations ont été jugées « réalistes » par le Représentant spécial adjoint du Secrétaire général des Nations Unies et Coordonnateur des Affaires humanitaires en Haïti, Nigel Fisher.

« Je vous assure de notre côté du suivi de vos recommandations. Cette journée a été un succès, mais le plus grand travail à accomplir sera d’en assurer le suivi », a-t-il souligné. « Nous n’allons pas en rester seulement aux bons mots », a-t-il ajouté.
Après avoir rappelé les domaines d’intervention de la MINUSTAH au profit des femmes haïtiennes, notamment la sécurité, la justice, la santé, l’éducation et l’économie, Nigel Fisher a invité les femmes leaders à dialoguer aussi avec les Agences des Nations Unies pour le suivi de leurs recommandations.

Adoptée le 31 octobre 2000 par le Conseil de Sécurité des Nations Unies, la Résolution 1325 sur les femmes, la paix et la sécurité est une norme internationale qui demande une pleine et égale participation des femmes dans toutes les initiatives relatives à la paix et à la sécurité. Elle demande également à ce que les questions relatives aux femmes, à la paix et à la sécurité figurent parmi les priorités de l’agenda mondial.

Rédaction : Tahirou Gouro Soumana
Edition : Mathias Gillmann