16 jours d’activisme, Haïti s’engage à défendre les principes

11 déc 2015

16 jours d’activisme, Haïti s’engage à défendre les principes

Des activités commémoratives en plusieurs endroits du pays ont marqué ce jeudi 10 décembre 2015, la fin des 16 jours d’activisme contre les violences faites aux femmes et aux filles lancés le 25 novembre dernier.

 

A l’occasion du 50e anniversaire des pactes relatifs aux droits de l’homme, et du 67ème anniversaire de la déclaration universelle des droits de l’homme (DUDH), ce 10 décembre, le Secrétaire Général de l’ONU, Ban Ki-Moon a plaidé en faveur du respect des quatre libertés. Il s’agit de la liberté d’expression, de religion, de vivre à l’abri du besoin et celle de vivre à l’abri de la peur.

 

Photo : Pierre Jérome Richard – UN/MINUSTAH

 

Message repris en partie par la Représentante spéciale en Haïti, Sandra Honoré, durant la clôture des 16 jours d’activisme à la Croix des Bouquets dans le cadre de la journée des Droits de l’Homme :

 

Cette activité a été réalisée au local du Fonds du Réseau d’Aide pour le Développement Economique et Sociale (FRADES), une organisation non gouvernementale haïtienne. Cette structure fournit un encadrement et un accompagnement psycho sociale à de nombreuses jeunes filles et femmes victimes de violences dans la commune de la Croix des Bouquets, au Nord Ouest de Port-au-Prince, dans le département de l’Ouest.

 

C’était aussi l’occasion pour Mme Elise Gelin, directrice générale du Ministère à la condition féminine et aux droits des femmes, MCFDF, de remercier le Haut Commissariat aux Droits de l’Homme des Nations Unies qui a offert un appui financier au FRADES. Elle s’est également félicitée de l’apport du Système des Nations Unies « ayant permis d’accélérer le processus d’intégration des femmes dans plusieurs aspects de la vie nationale ».

 

Autant la femme est moins éduquée, autant elle risque d’être victime d’abus

 

Photo : Pierre Jérome Richard – UN/MINUSTAH

 

Outre cette activité à la croix des Bouquets, d’autres ont eu lieu dans diversions régions du pays telles le Nord, le Sud et l’Artibonite.

Aux Gonaïves, les organisateurs ont mis l’accent sur la participation et l’augmentation des femmes aux élections pour atteindre le quota fixé. Ce qui a occasionné un débat avec de vives discussions et la remise en question de la responsabilité des autorités.

Pour Nalda Odeus, Coordonnatrice d’une association de femmes dans la commune de Gros Morne, il est de bon ton de plaider en faveur du renforcement de la structure des organisations de femmes. Cela permettra de les rendre moins vulnérables face à des propositions jugées indécentes et mal venues de certains politiciens. C’est aussi, l’action ponctuelle sur laquelle, dit-elle, « on devrait s’éterniser pour pouvoir augmenter la participation des femmes » aux affaires politiques du pays.

Dans le Sud, Madame Enna Nazaire, Coordonnatrice du «Group Fanm Vanyan Trichet», a déploré lors d’une séance de formation et de sensibilisation au profit de son organisation sur « Genre et Violence », le fait qu’en dépit de leur créativité et leur savoir-faire, les femmes continuent de souffrir économiquement. « Elles ne peuvent pas avoir accès au crédit pour financer leur petit commerce et petite entreprise ; ce qui accélère la pauvreté de celles-ci qui, pourtant, sont majoritaires dans notre société », a-t-elle regretté.

« La violence contre les femmes se présente comme une chaine et est institutionnalisée », selon cette militante. Elle estime qu’ « autant la femme est moins éduquée, autant elle risque d’être victime d’abus ».

 

Tous contre la violence faite aux femmes

 

A part les rencontres du 10 décembre, il y a eu également des séances de sensibilisation dont des Fora, des conférences-débats et des marches. Manifestations au cours desquelles les jeunes ont été encouragés à postuler en vue d’intégrer la police nationale d’Haïti (PNH).

Plusieurs milliers de personnes ont donc été atteintes dans le cadre de cette campagne. Un accent particulier a été mis sur les jeunes.

« J’ai appris qu’il fallait maitriser mes émotions vis-à-vis des jeunes femmes, même si des fois elles s’habillent, selon moi, de façon provocante », estime Emmanuel Chouloute, du Lycée Jacques 1er de la Croix des Bouquets.

Chouloute fait partie des quelques 200 jeunes en provenance des quatre établissements scolaires de la région métropolitaine de Port-au-Prince qui ont pris part à une séance de sensibilisation relative à « la violence basée sur le genre(VBG) et le rôle de la Police ». Cette sensibilisation-formation a eu lieu à l’initiative du Bureau de communication de la Mission, le vendredi 4 décembre 2015, au quartier général de la MINUSTAH.

« C’est quoi la VBG ? Quelles sont les conséquences des violences ? Quelles sont les mesures à prendre si quelqu’un est victime de VBG, les provisions légales en matière de VBG ?…», c’étaient quelques-unes des multiples questions débattues.

 

Photo : Pierre Jérome Richard – UN/MINUSTAH

 

Ruthiarda Cadet du Collège Saint Louis de Bourdon, n’a pas caché sa satisfaction suite à cette formation qui a « balayé son ignorance » en la matière. Elle s’est promise, dans la mesure du possible, de contribuer elle aussi, à la sensibilisation non seulement de ses camarades de classe mais aussi des gens de son quartier.

 

 

La session a été animée tour à tour par des responsables de la Commission Nationale des Affaires Féminines de la PNH (CNAF), de la responsable a-i de l’Unité Genre de la Police des Nations Unies (UNPol), et le Fonds des Nations Unies pour la Population (FNUAP).

Des efforts ont été entrepris en vue de garantir la participation d’au moins 30% de femmes aux différentes activités coordonnées par le Bureau de communication et de l’information publique de la MINUSTAH. Des activités ont été réalisées en partenariat avec le Gouvernement haïtien via le ministère à la condition féminine et aux droits des femmes (MCFDF), l’unité de police des Nations Unies, l’unité genre de la Police nationale d’Haïti et les sections des droits de l’homme de la mission des Nations Unies pour la Stabilisation en Haïti « MINUSTAH ».

Les « 16 jours d’activisme contre la violence sexiste » a été aussi l’occasion de propulser les actions visant à mettre fin à la violence faite aux femmes et aux filles à travers le monde, présume l’agence onusienne ONU femmes.

 

 

« Faisons la prévention de la violence faite aux femmes et aux filles », est le thème national autour duquel se sont déroulées toutes les activités de réflexion liées à la Quinzaine d’activisme contre les VBG.

Cette campagne a permis d’attirer l’attention de toutes les couches sociales sur le problème universel de la violence spécifique visant les femmes et les filles.

C’est dans ce cadre-là que le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-Moon, à travers la campagne « Tous Unis pour mettre fin à la violence à l’égard des femmes » a invité tout un chacun à ‘’oranger le monde ’’ en vue de parvenir à l’éradication de la violence à l’égard des femmes et des filles.