Gonaïves, désormais plus rassurante en cas d’inondations

14 déc 2015

Gonaïves, désormais plus rassurante en cas d’inondations

photo Logan Abassi UN/MINUSTAH

Photo Logan Abassi UN/MINUSTAH

 

’Même quand la météo annonce la pluie, je n’ai plus peur d’aller me coucher. À l’aide de ces travaux, je me sens en sécurité’’, lance d’un ton serein Mirlande Content, visiblement rassurée  par le nouvel aspect que présente son quartier.

 

Vivant dans le quartier d’Assifa depuis une dizaine d’années, Mirlande se remémore l’incommodité des riverains pour vaquer à leurs occupations coutumières au lendemain d’une forte tombée de pluie dans la zone.

 

« La boue, les flaques d’eau et les moustiques représentaient une menace de taille  pour les habitants d’Assifa», se souvient Guy Édouard, un voisin. Ce dernier entrevoit déjà la fin du calvaire  grâce à la construction du canal traversant le quartier et facilitant l’écoulement de l’eau.  

 

Profitable à plus de 15, 000 habitants de la zone, ‘’le canal Assifa va dorénavant servir de référence à tous ceux qui habitent ou fréquentent la banlieue’’, estime Pierre Damas, délégué de ville résidant à Assifa.

 

 

Photo: Patrick Jean Mackintosh UN/MINUSTAH

Photo: Jean Patrick Mackintosh UN/MINUSTAH

 

« Un pas important dans la protection de la ville des Gonaïves»

 

Intervenir sur l’un des canaux qui composent le système de drainage de la Cité de l’Indépendance « constitue une grande contribution pour la population Gonaïvienne », estime Joseph Faustin, coordonnateur technique départemental de la Protection civile dans l’Artibonite. Construire 250 mètres linéaires de canal est « un pas important dans la protection de la ville des Gonaïves», soutient-il.

                                                                                                     

En effet, pour préserver la ville des Gonaïves contre les inondations, des travaux importants ont été entrepris au niveau de différents canaux dont le canal Assifa et ceinture Bienac qui la contournent. Il s’agit entre autres des espaces qui représentaient un réel danger pour la population, surtout quand ils sont embourbés d’alluvions, d’herbes sauvages et de fatras, de véritables obstacles à l’évacuation des eaux, au moment des averses.

                                                                                                                     

 ‘’Quand les eaux ne sont pas drainées, c’est la population qui en fait les frais. Et avec ces travaux, les risques d’inondation deviennent insignifiants », a fait remarquer Jean Robert Louidort, maire des Gonaïves. 

 

Pour sa part, Alexandre Emmanuel, délégué départemental de l’Artibonite, appelle la population à prendre soins de ces travaux qui, selon lui, change l’aspect environnemental du quartier tout en diminuant les risques d’inondation et de maladies.

 

 

Cet ouvrage a été financé à hauteur de 161,167 dollars américains, par le bureau régional de la MINUSTAH à travers sa section Réduction de la Violence Communautaire (RVC). Il a été exécuté par la firme de construction ASCAR. Durant les quatre mois de son exécution, le projet a généré plus de 500 emplois temporaires directs au profit des jeunes du quartier dont 30% de femmes.

 

Sensibiliser les citoyens à protéger ces canaux de drainage, désengorger les exutoires, encourager les campagnes d’assainissement, désobstruer les embouchures vers la mer, les empêcher d’utiliser les égouts à mauvais escient et permettre à chaque habitant de se sentir responsable des risques d’inondation est, pour le moment, la principale tâche à laquelle s’attellent les responsables gouvernementaux de cette région.

 

Rappelons que la ville des Gonaïves a connu des catastrophes naturelles majeures dont les plus dévastatrices furent les cyclones Jeanne en 2004, Anna et Ike en 2008. Les inondations qui en ont résulté ont occasionné d’importantes pertes en vies humaines et des milliers de dollars de dégâts matériels, incluant des destructions de jardins et des bétails.

 

 

Jean Patrick Mackintosh

 

Photo: Jean Patrick Mackintosh UN/MINUSTAH