200 habitants de Wharf Jérémie travaillent à la réfection de leur quartier avec la MINUSTAH et l’OIM

12 sep 2012

200 habitants de Wharf Jérémie travaillent à la réfection de leur quartier avec la MINUSTAH et l’OIM

Près d’un millier de riverains de la rue Sainte Claire, dans le quartier populaire de Wharf Jérémie, à Cité Soleil (Port-au-Prince), verront bientôt leurs conditions de vie s’améliorer grâce à un projet de réhabilitation de la rue principale et du principal canal d’évacuation de leur quartier. Financés par la Section de la Réduction de la Violence Communautaire (RVC) de la MINUSTAH à hauteur de 219.000 dollars US, ces travaux sont exécutés par l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM) qui emploie pendant quatre mois 200 habitants de la zone. Il s’agit essentiellement d’assainir ce quartier réputé insalubre par le bétonnage de la rue, longue de 750 mètres, et la réhabilitation de 435 mètres du canal d’évacuation des eaux de la capitale vers la baie de Port-au-Prince.


200 habitants de Wharf Jérémie travaillent à la réfection de leur quartier avec la MINUSTAH et l’OIM


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Photo : Logan Abassi – UN/MINUSTAH

Au chômage depuis près de 7 ans, Josué, 49 ans, s’active à remplir des bacs de sable utilisés par les maçons pour faire du mortier. Tout comme une trentaine de résidents de ce quartier populaire en bord de baie, il travaille en rotation, pendant 10 jours, à donner une nouvelle image à son quartier, tout en bénéficiant d’un emploi temporaire source de cohésion sociale. Pelle à la main, il se réjouit d’avoir pu trouver ce « petit job » dans ce quartier où, selon sa propre expression, lui et les autres résidents de Warf Jérémie « vivaient dans la boue ».

« Sincèrement, si nous en avions les moyens, la plupart d’entre nous n’auraient jamais habité cet endroit qui récemment dégageait encore une odeur nauséabonde », témoigne pour sa part, Jean Pierre, assis devant sa petite maison. Se félicitant que la MINUSTAH et l’OIM s’activent à changer l’aspect des lieux, ce jeune homme de vingt ans souligne qu’avant cette intervention, les canaux étaient boueux et remplis d’immondices, qui s’empilaient au fil de la traversée de la capitale, pour se déverser dans la mer au niveau de ce quartier aux maisonnettes de tôle ondulée. Aux moindres pluies, renchérit Jasmine, « les eaux envahissaient les cours et les maisons » dit cette mère de quatre enfants.

Depuis le début des travaux en juin dernier, le visage du quartier est en train de changer. Même après la pluie, « je peux sortir sans avoir de la boue aux pieds », se réjouit Gislène, 23 ans. Et Gilbert, âgé de douze ans, raconte qu’il peut désormais circuler plus facilement à bicyclette à Warf Jérémie.

Tout en créant des opportunités d’emploi temporaire dans ce quartier où le taux de chômage est élevé, le projet vise à améliorer les conditions sanitaires et réduire les risques d’inondation. En effet, à chaque saison cyclonique, eaux et immondices provenant des hauteurs de la capitale débordent du canal Orphelin dont la rue Sainte Claire est la seconde branche. Pour l'instant, le canal en réfection termine sa course en lisière de quartier, à quelques dizaines de mètres de la mer. Cependant son allongement jusqu'à la baie est prévu d'ici à quelques mois, lors de la réalisation de la deuxième phase de ce projet, toujours avec l'implication de la communauté.

Par la réhabilitation du canal Sainte Claire, long de 435 mètres, et son curage, les responsables du projet espèrent aussi réduire l’eau stagnante responsable de la prolifération des moustiques et autres insectes nuisibles à la population de la zone, estimée à 75.000 personnes. Selon l’OIM, quelques 372 m3 de déchets ont déjà été retirés du canal.

Rédaction: Pierre J. Richard
Edition: Sophie Boudre