24 heures avec des garde-côtes haïtiens

4 oct 2012

24 heures avec des garde-côtes haïtiens

Que ce soit sur terre ou sur mer, les garde-côtes haïtiens assurent des patrouilles quotidiennes pour lutter contre l’immigration clandestine, la piraterie et le trafic de drogues.

24 heures avec des garde-côtes haïtiens

Photo : UN/MINUSTAH

Il est 10 heures du matin lorsque le navire GC4007 lève l’ancre en direction de l’Ile de la Gonâve, avec à son bord 21 passagers, dont l’équipage de quatre garde-côtes, ainsi que d’autres membres de la Police Nationale d’Haïti (PNH) et de la Police des Nations Unies (UNPol).
Environ deux heures plus tard, le navire arrive au port d’Anse-à-Galets, chef lieu de l’Ile, et y dépose 11 officiers de la PNH et de l’UNPol chargés de mener une double enquête sur une tentative d’assassinat contre le député de La Gonâve, ainsi que sur l’incendie criminel de l’unique véhicule de la PNH.
Quelques minutes plus tard, un message annonce à Jean*, capitaine du navire, la présence d’un bâtiment suspect au large de l’Arcahaie. « Un garde-côte n’a pas de jours ni d’heures de travail fixes », souligne-t-il en reprenant la mer.
Les garde-côtes interceptent plusieurs voiliers et à chaque fois, procèdent aux vérifications nécessaires, en s’assurant notamment que les marins sont en possession de leur autorisation de navigation délivrée par le Service Maritime et de Navigation d’Haïti (SEMANAH).
Après cette patrouille qui dure deux heures, durant laquelle le capitaine en profite pour nous parler du travail de ses coéquipiers du Sud dans le cadre de la lutte contre le trafic de drogues, non loin de l’Ile à Vache, et de ceux du Nord dans la prévention des traversées clandestines vers la Floride, celui-ci remet le cap sur Anse-à-Galets afin d’y récupérer l’équipe d’enquêteurs.
Mais ce n’est qu’à 1 heure du matin que ces derniers se présentent au port, et le navire reprend la direction de la base Amiral Killick de Carrefour. « Dans notre travail on ne connaît ni jour ni nuit », confie le capitaine Jean en manœuvrant son navire dans le noir sur une mer houleuse.
Avec un personnel de 150 policiers et une flotte de 5 bateaux opérationnels, la Garde Côte haïtienne sillonne les mers d’Haïti avec le concours de la Marine uruguayenne (URUMAR) et la Marine brésilienne (BRAMAR) de la MINUSTAH.
*Le prénom a été changé

Jonas Laurince/Mathias Gillmann