Dans un coin aride d’Haïti, des milliers de gens se livrent à une lutte quotidienne pour satisfaire l'un des besoins les plus fondamentaux: se procurer de l'eau.

« La situation est tellement grave qu’avant-hier, deux hommes sont morts en essayant de creuser un puits. Ils ont foré à perte de vue, à l’aide d’un drill alimenté par une génératrice. Un éboulement s’en est suivi et les deux hommes ont été ensevelis », raconte Vannette Charles, mère de trois enfants, habitant de Miran, à Bellevue, dans la deuxième section communale d’Aquin.

Juste dans les sections communales d'Aquin, une ville portuaire sur la côte sud d'Haïti, connue pour sa diversité culturelle, la Mission des Nations Unies en Haïti (MINUSTAH) dans le cadre de ses Projets à impact rapide,(Qips) et l'organisation haïtienne ‘’Institut pour la réhabilitation et le développement (IRD)’’, travaillent ensemble pour aider à soulager la situation.

D'un coût de 45.000 dollars, le projet est financé par l'ONU. Il prévoit la construction de 12 puits qui faciliteront à 10.000 personnes un accès à l'eau potable. Quelque chose qui fait défaut dans cette partie d'Haïti.

« La population n’a d’autre choix que de marcher jusqu’à deux heures pour aller puiser de l’eau de mauvaise qualité dans des sources souillées. Qui pis est, ces points d’eau ne sont pas protégés », révèle pour sa part Dédé Germius, coordonnateur du Conseil d’administration de la section communale, (CASEC) de la zone.

Une situation qui « met en péril » au quotidien la vie de la population, insiste le révérend Gousse Orémil, curé de la paroisse d’Aquin. Surtout que cette population, souligne-t-il, « n’a presque pas accès aux soins de santé adéquats ».

«Conscient des souffrances de la population », M. Germéus espère que la construction de ces puits va permettre « d’avoir accès à de l’eau potable qui va nous épargner de certaines maladies» liées à l’eau, tels la typhoïde, la malaria, la thypho-malaria et le choléra.

Chacune des trois communes composant l’arrondissement d’Aquin, à savoir Cavaillon, Saint Louis du Sud et Aquin, va bénéficier de quatre puits.

En plus du fait que chaque puits sera sécurisé par un muret et une clôture en fer forgé, les initiateurs du projet ont pris le soin d’impliquer directement les populations bénéficiaires dans la pérennisation de cette infrastructure.

Ainsi, 60 personnes proposées par les habitants pour devenir membres des comités de gestion et de prise en charge des puits ont été formées en «gestion de l’eau dans les puits ».

Par ailleurs, 180 personnes (hommes et femmes) bénéficieront au quotidien d’un emploi temporaire pendant les 90 jours que durera l’exécution du projet.

Père Gousse, également chef du projet, a souligné que des séances de motivation, de sensibilisation et de formation en faveur des populations bénéficiaires sont également réalisées, afin qu’elles puissent contribuer à protéger leur environnement.

-Jean Kechnord Edmond