Artibonite : Sedrenn, à la recherche de l’eau
A Sedrenn, localité de Bassin Mangnan, 2ème section communale des Gonaïves, la route principale est coupée en deux, ce 19 aout 2015. Une foule, massée devant un podium, attend que la sonorisation soit prête. Cette fois-ci, il ne s’agit pas d’un mouvement de protestation mais du lancement d’un projet de captage d’eau jumelé à des travaux de conservation du sol et de reboisement. Comme tous ceux de sa localité, Manise Etienne fait le déplacement pour assister au lancement du projet de captage de source. Pour cette habitante de Mémé, quartier de Sedrenn, ce sera un « soulagement » de disposer enfin d’eau potable dans la zone. Manise n’est pas la seule à faire le déplacement. D’autres femmes, beaucoup plus âgées qu’elle, même dans la soixantaine, arcboutées à des canes ou des bâtons, ont parcouru des kilomètres à travers des montagnes abruptes pour assister à la cérémonie. « Ce projet, c’est une bénédiction », lance l’une d’elle, le visage éclairé d’un large sourire. « C’est dans les ravins que je puise mon eau après la pluie », explique-t-elle. Or, dans cette zone comme dans le reste du pays, la pluie se fait rare. Et, la situation ne devrait pas changer avant la fin dudit projet dont l’exécution est prévue pour durer quatre mois, selon le protocole d’accord qui a été signé en ce sens entre l’Association des Jeunes Paysans de Mémé (AJPAM), organisme exécutant et deux institutions étatiques, en charge de l’évaluation. Ce sont la direction départementale du Ministère de l’Agriculture, des ressources naturelles et du développement rural, (MARNDR), et la Direction nationale de l’eau potable et de l’assainissement (Dinepa).
Les travaux consisteront en l’aménagement du captage de la source, l‘installation d’un système d’adduction, la construction d’un bassin de distribution et de régulation (muni d’une chambre de chloration) ainsi que la construction de bornes fontaines. Ils seront financés par la section de Réduction de la Violence Communautaire (RVC) de la MINUSTAH pour un montant d’environ 200,000 dollars américains. Rédaction : Taina Noster