Brigade canine: 6 chiens policiers pour appuyer la PNH dans la lutte contre le trafic d’armes et de drogue

3 oct 2012

Brigade canine: 6 chiens policiers pour appuyer la PNH dans la lutte contre le trafic d’armes et de drogue

Six policiers haïtiens et leurs six chiens policiers ont reçu en 2011 une formation en Colombie et en République Dominicaine financée par le gouvernement américain. Affectée au Bureau de Lutte contre le Trafic de Stupéfiants (BLTS) de la PNH, la brigade canine conduit des fouilles régulières sur des sites de transit comme l’aéroport international de Port-au-Prince. Reportage.


Brigade canine: 6 chiens policiers pour appuyer la PNH dans la lutte contre le trafic d’armes et de drogue


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Photo : Logan Abassi – UN/MINUSTAH

Huit heures du matin dans la cour du BLTS à Tabarre (Port-au-Prince) : après avoir sorti deux des six chiens policiers de leurs chenils, leurs maîtres procèdent à la traditionnelle séance matinale dite d’’obédience’. L’exercice physique d’une trentaine de minutes vise à dégourdir les chiens au réveil, et les préparer pour une journée de travail. Ensuite, cap est mis sur l’aéroport international Toussaint Louverture, dans la capitale haïtienne. Une fois sur les lieux, les chiens guidés par leurs maîtres reniflent tout sur leur passage. Inoffensifs, sans muselière et bien dressés, ils traquent toute possible substance interdite que transporterait tout passager entrant ou sortant sur lui-même ou dans ses bagages, avant la pause bien méritée dont ils bénéficient toutes les 20 minutes.

Ce ballet frénétique entre un passager et un autre peut parfois s’arrêter net : le chien s’assoit, se fige ou aboie : Il a détecté une situation anormale. Alerté, son maître-chien en uniforme de policier procède alors à une fouille plus poussée et éventuellement à l’interrogatoire du suspect. Attentif, cet agent (dont l’identité ne sera pas révélée par souci d’anonymat, NDLR) explique que le chien constitue son « sixième sens ». « Là ou j’ai des insuffisances, le chien me complète », dit-il. Il récompense ensuite l’animal en lui jetant un objet qui lui est familier tel un chiffon ou une balle en caoutchouc. Satisfait, le chien reprend alors la fouille, museau au sol, et devra attendre 3 heures de l’après-midi pour recevoir son repas quotidien.

Spécialisés dans la traque de drogues comme la cocaïne, la marijuana, l’amphétamine, la morphine et l’héroïne et la détection d’explosifs et d’armes à feu, Karla, Tony, Annie, Troya, Isis et Lolie, tous âgés de moins de deux ans, prêtent une efficace main forte à la PNH dans la lutte contre le trafic d’armes et de drogues en Haïti. Pour preuve, l’un des maîtres-chiens cite la saisie le 23 février dernier de 270 paquets d’une substance blanchâtre apparentée à de la cocaïne, à Tabarre, un quartier de Port-au-Prince. Alertés par les chiens policiers, poursuit-il, le BLTS a également pu saisir des quantités de marijuana dans des opérations conduites dans la rue et récupérer des armes à feu dans l’enceinte du port de la capitale, ou encore 80.000 dollars US transitant illégalement au point frontalier de Malpasse cette année.

Outre l’aéroport international de Port-au-Prince, ces agents policiers et leurs chiens interviennent également au niveau de l’Autorité Portuaire Nationale (APN), à la frontière entre Haïti et la République Dominicaine, dans les rues de la capitale et dans certaines régions du pays.

Selon Brian Martin, UNPol de nationalité américaine, chargé de l’encadrement de la brigade canine, la formation et le fonctionnement de cette unité sont pris en charge par le gouvernement américain, à savoir « l’alimentation, la formation et les soins, ainsi que la formation des policiers et leur dotation en équipements de travail comme les voitures et les tenues vestimentaires adéquates ».

Dans le cadre de ce même programme, cinq autres agents de la PNH accompagnés de cinq chiens terminent actuellement une formation similaire de 4 mois à Bogota (Colombie). A leur retour fin octobre, ils seront déployés dans la ville portuaire du Cap Haïtien.
Tahirou Gouro Soumana