Cap-Haïtien : 94 jeunes à risques formés aux techniques agricoles

23 avr 2012

Cap-Haïtien : 94 jeunes à risques formés aux techniques agricoles

La Fondation Vincent du Cap-Haïtien a servi de cadre, le samedi 21 avril 2012, à la cérémonie de graduation de 94 jeunes âgés de 18 et 25 ans et issus de 10 communes du Nord, lesquelles ont bénéficié d’une formation intensive de six mois en techniques agricoles. Il s’agit d’un projet intitulé « Formation et Socialisation » de 100 jeunes, financé à hauteur de 200.000 dollars américains par la Section de Réduction de la Violence Communautaire (RVC) de la MINUSTAH et mis en œuvre par la Fondation Vincent.

Cap-Haïtien :  94 jeunes à risques formés aux techniques agricoles

Photo : Vicky Delore Ndjeuga / Victoria Hazou – UN/MINUSTAH

L’objectif dudit projet est de permettre à ces nouveaux agents agricoles de mettre à profit leurs compétences dans la production végétale, animale et l’environnement, et de leur permettre de contribuer à la valorisation de la production nationale.

« Le moment tant attendu est arrivé pour vous, après six mois d’un dur apprentissage. Vous allez être en contact avec le monde réel, directement dans les champs avec des paysans. N’oubliez pas que vous avez été formés pour servir dans le secteur de la production végétale ou dans le sous-secteur de la production animale. Malgré les problèmes, gardez-vous d’être troublés, car vous avez les atouts nécessaires pour affronter l'adversité », a conseillé le parrain de cette première promotion d’agents agricoles, l’agronome Jean Mary Michaud, promettant en outre d’accompagner ses filleuls(les) tout au long de leur carrière, par des conseils et autres formes de soutien dont ils auront besoin.
L’agronome Michaud a également tenu à remercier la MINUSTAH pour son importante contribution dans la formation de la jeunesse haïtienne. "L'investissement de la MINUSTAH dans la jeunesse haitienne ne commence pas aujourd'hui" Nous avons travaillé avec la Mission onusienne sur plusieurs projets de formation dans des domaines variés », a-t-il souligné.
La majore de la promotion, Louise Nid St-Fleur, a salué cette initiative de la MINUSTAH et de la Fondation Vincent qui ont choisi « d’investir dans la formation des jeunes qui désirent devenir des professionnels agricoles dans notre pays dont l’économie repose sur l’agriculture ».
« Cette formation de jeunes Haïtiens permet ainsi de réduire le chômage, la mesquinerie, le kidnapping et autres fléaux. Grace à cette formation, notre pays dispose de jeunes formés capables d’aider au renforcement de la production nationale », s’est-elle félicitée.
Pour sa part, le Chef du Bureau régional de la MINUSTAH, Emilio Castaneda, a expliqué que ce projet de réinsertion par la formation professionnelle, dans sa philosophie, vise à orienter ces jeunes vers un avenir meilleur. « Ces 94 premiers gradués sont prêts à intégrer le marché du travail. Ils sont donc disponibles soit pour des organisations nationales et/ou internationales, soit prêts à démarrer leur propre activité génératrice de revenus afin de mieux valoriser leur savoir, avoir de quoi se nourrir et soutenir leur famille et aussi, d’être des catalyseurs de développement communautaire », a-t-il soutenu. « La MINUSTAH depuis son déploiement en Haïti en 2004 n’a cessé d’apporter son appui à l’amélioration des conditions de vie des populations vulnérables d’Haïti en général et de celle du département du Nord en particulier, conformément au mandat que lui a confié le Conseil de Sécurité des Nations-Unies », a-t-il poursuivi.
M. Castaneda a conclu en lançant deux appels. Aux autorités locales, d’abord : « Mesdames, messieurs membres des collectivités territoriales, la formation donnée aux jeunes ne suffit pas à faire d’eux des hommes utiles, ils attendent votre support, vos conseils et votre inconditionnel accompagnement ». Et l'autre, aux 94 nouveaux agents agricoles : « Chers jeunes, n’oubliez-pas que vous êtes des catalyseurs de développement et que la formation que vous venez de recevoir doit vous être utile afin de faire de vous hommes utiles à la société».
Sur 100 candidats au départ, dont 30% de femmes, 94 jeunes ont achevé la formation de six mois dans les locaux de la Fondation Vincent, le partenaire d'execution du projet, qui dispose d’une grande expérience dans le domaine agricole. Les cours intensifs ont été soutenus par des activités psychosociales.

Des kits de sortie ont été remis à chacun des nouveaux agents agricoles. Chaque kit comprend une brouette, une pique, un râteau, une pelle, une houe, des gants, une paire de bottes, des semences pour la culture maraichère, un livre de technique agricole, un arrosoir, un poulailler portatif et 25 poussins, et de la nourriture pour les poussins.

Rédaction : Vicky Delore Ndjeuga
Edition : Uwolowulakana Ikavi