Carnaval national aux Gonaïves: une aubaine pour l’économie locale

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10 mar 2014

Carnaval national aux Gonaïves: une aubaine pour l’économie locale

Des petites entreprises inventées, improvisées, des moyennes renforcées, augmentées… le carnaval national aux Gonaïves constitue, à côté des festivités, une aubaine pour le commerce. Reportage.

Jean-Etiome Dorcent-UN/MINUSTAH Jean-Etiome Dorcent-UN/MINUSTAH

Place d’Armes, la principale de la ville, 08 heures du soir. Le lieu est transformé en un véritable marché public pour le carnaval. Des marchands de nourritures, de friandises, de boissons, des produits artisanaux prennent d’assaut  ce haut lieu historique.

Parmi les vendeuses, Marise, 18 ans. Petite corpulence, elle tient dans sa main une corbeille en plastique, remplie de bouteilles de boisson alcoolisée, récemment mis en vente.

Avec l’appui économique de l’un de ses proches, elle lance un petit commerce. « C’est mon premier essai. Je suis contente, car les fêtards en achètent beaucoup », se réjouit la demoiselle, toute souriante.

Jocelyne, elle, vient du Cap. La jeune dame a fait remorquer son container frigorifié depuis la Cité Christophienne. Installée à côté de la direction départementale de la Police nationale d’Haïti (PNH), elle fait du carnaval un prétexte pour faire du buisines.
« Ca va aller. C’est surtout avec les boissons que je gagne. Mais, je suis sûre que je ne vais pas perdre mon investissement », explique-t-elle, l’air satisfaite.

Pour la première journée seulement, Jocelyne comptait déjà les 50 000 gourdes.
Comme Jocelyne et Marise, beaucoup de citoyens profitent du carnaval pour faire des rentrées d’argent.

Le logement et la restauration prennent la part du lion

Jean Osner Amisial, ancien agent intérimaire et entrepreneur aux Gonaïves, construit 20 nouvelles chambres d’hôtel. Son objectif est clair : maximiser son entreprise. « Le plus important, ce n’est pas combien je gagne.

Surtout l’occasion qui m’a été offerte de rendre mon business compétitif »,  témoigne-t-il, avant de conclure : « Le carnaval a été pour nous une très grande opportunité ».

En effet, l’hôtellerie est l’un des secteurs qui profite au maximum de ce carnaval. De nouvelles structures ont été construites, alors que les capacités de plusieurs autres ont augmenté.

C’est le cas, entre autres, de l’hôtel « Family » qui rouvre ses portes après avoir été inondé en 2008 par les ouragans Anna et Ike, l’hôtel Amiral Killick qui offre ses premiers services au cours du carnaval. Cet établissement servait de cadre, il y a encore quelques semaines, à l’Université de l’Indépendance.

D’autres communes du département, notamment Saint-Marc, Dessalines et Ennery ont hébergé des centaines de fêtards. Des particuliers ont également loué leurs maisons aux visiteurs.

« Injecter de l’argent dans l’économie»

Le carnaval a attiré des investissements indirects dans le département, particulièrement dans la mise en place des infrastructures. Le premier janvier 2014, 28 jours avant le carnaval, le Président Martelly avait annoncé le décaissement de 5 millions de dollars américains pour la réalisation des infrastructures dans la Cité de l’indépendance, en prélude aux festivités carnavalesques.

Le budget destiné directement à l’organisation du Carnaval national de 2014 est évalué à 3 million de dollars américains, soit 130 millions de gourdes haïtiennes. Il est financé en majorité par le secteur privé.

La MINUSTAH, de son côté apporté sa contribution en supportant la Police nationale d’Haïti (PNH) dans la sécurisation du carnaval.

Jean-Etiome Dorcent