Cayes-Jacmel : 50 filles-mères en domesticité formées pour investir le marché du travail

11 juin 2012

Cayes-Jacmel : 50 filles-mères en domesticité formées pour investir le marché du travail

50 jeunes filles de la commune de Cayes-Jacmel (Sud-Est) ont reçu leurs certificats lors d’une cérémonie organisée le vendredi 8 juin dans ladite commune, en présence de la Coordonnatrice du Bureau de Haut Commissariat des Nations Unies pour les Droits de l’Homme, Daiana Banciu, du Coordonnateur de l’organisation Jeunesse Enfance et Solidarité (JES), Jean Paul Chancy, du Responsable Régional de l’Institut National de Formation Professionnelle (INFP), Christian Duplan, de la Représentante du Réseau d’Etablissement de Formation Professionnelle d’Haïti dans le Sud-Est, Martine Lundy et du Représentant du Maire de la commune des Cayes-Jacmel, Esdra Celestin.

Cayes-Jacmel : 50 filles-mères en domesticité formées pour investir le marché du travail

Photo : UN/MINUSTAH

Les lauréates, qui pour la plupart sont devenues mères très tôt ou étaient préalablement placées en domesticité, ont reçu une formation en cuisine-pâtisserie, service de table, droits de l’enfant et montage de micro- entreprise.

Financé à hauteur de 29,650 dollars américains par le Bureau du Haut Commissariat pour les Droits de l’Homme de l’ONU, en partenariat avec la Section des Droits de l’Homme de la MINUSTAH à Jacmel, ce projet, mis en œuvre par l’organisation Jeunesse Education Enfance (JES), vise à promouvoir l’apprentissage de petits métiers de manière à changer le paysage socio-économique des enfants en domesticité – communément appelés ‘Restaveks’ en Haïti - et des jeunes mères dont les faibles moyens ne leur permettent pas d’exercer une profession certifiée.

Agées entre 12 et 29 ans, ces jeunes filles ont été choisies sur la base d’une enquête réalisée par JES dans les banlieues de Raymond les Bains, Mahotière, Gaillard, Cabic, Bossier, Barrière du Fortin, Ti Mouillage, Nan Bambou, Bois Anna, Charrette, Tessert et la Cour Félix dans la commune de Cayes-Jacmel.

Ce projet dénommé ‘Education pour la Survie de l’Enfance dans le Sud-Est’ prévoit aussi la mise en place d’un atelier de production et de vente qui servira de centre pratique d’application de la formation et de diffusion d’une culture entrepreneuriale visant à garantir l’accès à l’emploi par la création de micro-entreprises.
« Aujourd’hui, avoir un métier, c’est se préparer à investir le marché du travail pour un lendemain meilleur, et ces jeunes ont prouvé leur capacité à innover dans ce secteur », s’est réjouit le chef du projet lors de la cérémonie de remise des certificats. Jean Paul Chancy a par ailleurs assuré qu’« avec cette formation, ces jeunes femmes sont appelées à combattre l’exclusion sociale et économique et ainsi faire la promotion de l’égalité des chances entres les jeunes des deux sexes ».

De son côté, la Coordonnatrice du Bureau du Haut Commissariat des Nations Unies pour les Droits de l’Homme à Jacmel, Daiana Banciu s’est montrée satisfaite de l’approche basée sur les droits de l’homme utilisée tout au long de ce cycle d’études. Tout en reconnaissant les difficultés qui ont émaillé cette formation, elle a encouragé les jeunes diplômées à «contourner les défis pouvant les empêcher d’intégrer le marché du travail ».

En plus de l’octroi d’un certificat d’aptitude, ce projet vise à aider les nouvelles bénéficiaires en leur permettant de passer d’ici à l’année prochaine les examens d’Etat en vue de décrocher leur diplôme de l’Institut National de la Formation Professionnelle (INFP). Une initiative à laquelle le responsable régional de l’INFP, Christian Duplan, a promis d’apporter sa contribution.

Pour témoigner de leur satisfaction, les bénéficiaires ont offert un spectacle culturel et régalé les participants à la cérémonie de différents plats qu’elles ont elles-mêmes préparés.

Rédaction: Patrick Mackintosh Jean
Edition: Jonas Laurince