Combattre le VIH/SIDA, le paludisme et d’autres maladies : le choléra

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28 aoû 2014

Combattre le VIH/SIDA, le paludisme et d’autres maladies : le choléra

Photo : Logan Abassi - UN/MINUSTAHPhoto : Logan Abassi - UN/MINUSTAH

 

  En Septembre 2000, les dirigeants de 189 pays du monde ont adopté à l’unanimité la Déclaration du Millénaire des Nations Unies, ils se sont mis d’accord sur une série d’objectifs assortis de délais qui visent à réduire l’extrême pauvreté dans le monde. Ces objectifs sont connus aujourd’hui sous le nom d’objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) et la date limite pour les atteindre est 2015. Un an avant la date butoir, nous jetons un regard sur les Objectifs du Millénaire pour le développement en Haïti : les défis et les succès, et le travail qu’il reste à faire. Chaque mois, nous allons éplucher chacun des objectifs du Millénaire pour le développement, et d’explorer les histoires qui découlent de chacun des thèmes. Cette semaine, nous portons notre attention sur le sixième objectif du Millénaire : « combattre le VIH/SIDA, le paludisme et d'autres maladies », et examinons attentivement le sujet en ce qui concerne Haïti. Aujourd'hui nous  portons notre attention sur le choléra.  


   

L’élimination du choléra en Haïti reste une urgence et une priorité absolue

  Malgré une réduction significative de l'incidence du choléra, Haïti continue à accueillir la plus grande épidémie de choléra dans l'hémisphère occidental. Depuis le début de l'épidémie, l'ONU a fait de l’élimination du choléra en Haïti une priorité absolue et a lancé un effort de l'ensemble du système pour soutenir le gouvernement haïtien dans la lutte contre la maladie. Pour l’année 2014, 7,718 cas suspectés de choléra dont 57 décès, ont été enregistrés jusqu’à la date du 5 Août. Ce qui représente une baisse de 82% des cas de décès enregistré à l'échelle nationale comparativement à la même période de l’année précédente. Le taux de létalité est inférieur au taux cible de 1 % fixé par l'Organisation mondiale de la Santé pour 2015. La conjonction des efforts haïtiens et internationaux a réussi à réduire de façon significative le nombre de personnes touchées par l'épidémie. Grâce à l'augmentation de l'utilisation des tests rapides du choléra, le gouvernement haïtien et l'ONU peuvent facilement différencier le choléra de la diarrhée aiguë et identifier et isoler les endroits reculés où il persiste avec des mesures ciblées visant à éliminer le vibrion. Le 27 Février 2013, le Gouvernement d'Haïti a lancé son Plan national de d'élimination du choléra, avec les repères suivants:

  • En 2015 : réduire à moins de 0,5 % les indices du choléra et à 1 % le taux de létalité global.
  • En 2017 : réduire à moins de 0,1% les incidences et a 0,5 % le taux de létalité global.

L'objectif fixé pour 2015 a été partiellement réalisé en Juin 2014, avec un taux d'incidence annuel de 0,52%.  

Photo : Marco Dormino - UN/MINUSTAHPhoto : Marco Dormino - UN/MINUSTAH

 

  Parallèlement, le gouvernement, les Nations Unies, les partenaires nationaux et internationaux travaillent dans les 10 départements du pays. Ils interviennent pour répondre aux alertes du choléra, enquêter sur les cas présumés, distribuer des produits de traitement de l'eau et des kits d'hygiène, réhabiliter et chlorer les sources d'eau. L’Organisation panaméricaine de la santé/Organisation mondiale de la santé (OPS/OMS) a aidé les autorités nationales à mettre en place un système utilisant la technologie de téléphonie mobile pour assurer une surveillance quotidienne de la qualité de l'eau. Le système contrôle maintenant plus de 300 systèmes d'eau à travers le pays. Des ONG partenaires continuent à assurer des travaux de réparation de base des installations d’assainissement d’eau et d'hygiène dans les Centres de traitement du choléra (CTC) et dans les points d'eau. La Direction nationale d’eau potable et d’assainissement (DINEPA) a déployé plus de 280 techniciens en eau et assainissement dans toutes les communes pour contribuer à la fois à des activités de prévention et d’intervention. Une série d'ateliers sur la façon de cibler et de mener des activités de sensibilisation ainsi que la mise en place d’un partage des responsabilités pour l'action pendant la saison sèche ont eu lieu. Dans les camps de personnes déplacées, l'OIM continue de mener des activités de prévention du choléra et fournit une réponse efficace aux alertes dans les zones environnantes. Depuis le début de l'épidémie, les Nations Unies ont construit et/ou modernisé plus de 150 installations de traitement du choléra et ont mis en place près de 700 points de chloration de l'eau à travers Haïti. En outre, les Nations Unies et ses partenaires ont aidé le Ministère de la Santé publique et de la population (MSPP) à mettre en place des dizaines de points de réhydratation orale dans les zones isolées ainsi qu’à distribuer des milliers de sachets de sels de réhydratation orale, du chlore, des aquatabs, des barres de savon, des kits médicaux. Des services de vidange sont également disponibles dans 135 camps. Ce qui aide à protéger près de 106,446 personnes.  

Photo : Logan Abassi - UN/MINUSTAHPhoto : Logan Abassi - UN/MINUSTAH

 

  En Août 2013, le Ministère de la Santé, les Nations Unies et d'autres partenaires ont lancé la seconde phase de la campagne de vaccination dans les zones où le choléra persiste, ciblant 200.000 personnes qui vivent dans les communes où la maladie persiste dans les département de l’Artibonite, du Centre et de l’Ouest. Cette campagne constitue une mesure prioritaire dans le cadre de la lutte pour l’élimination du choléra, complémentaire d’autres interventions de prévention et de réponse mises en œuvre depuis le début de l’épidémie en octobre 2010. En plus des actions d’urgence, l’ONU appuie le gouvernement sur des initiatives de plus long terme, notamment la campagne pour l’assainissement total, lancée conjointement en juillet dernier par S.E le Premier ministre d’Haïti, et le Secrétaire-général des Nations-Unies lors de sa visite en Haïti en juillet 2014.