Conférence de presse du Secrétaire général adjoint aux Opérations de maintien de la paix de l’ONU

7 juin 2014

Conférence de presse du Secrétaire général adjoint aux Opérations de maintien de la paix de l’ONU

Conférence de presse du Secrétaire général adjoint

aux Opérations de maintien de la paix de l’ONU

INTERVENTION  DE LA PORTE-PAROLE DE LA MINUSTAH, SOPHIE BOUTAUD DE LA COMBE

Mesdames, Mesdemoiselles et Messieurs, bonjour et bienvenue à cette conférence de presse. Je salue les auditrices et auditeurs de MINUSTAH FM qui nous suivent en direct sur le 94.9 à PAP et nos autres fréquences en région ainsi que les internautes qui nous suivent en streaming sur le site Internet minustah.org.

Aujourd’hui, nous avons le plaisir d’accueillir Monsieur Hervé Ladsous, Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix des Nations Unies. Monsieur Ladsous termine ce vendredi une mission d’évaluation stratégique de trois jours, du 4 au 6 juin, afin d’étudier les cinq options envisagées dans le cadre de la présence de la MINUSTAH en Haïti, comme énoncées dans le rapport du Secrétaire général au Conseil de Sécurité du 7 mars 2014.

Au cours de sa mission le Secrétaire général adjoint a rencontré le Président de la République, le Premier Ministre et quelque ministres du gouvernement, les Présidents du Senat et de la Chambre des députes et d’autres Parlementaires, ainsi que des dirigeants de la Police nationale d’Haïti, des représentants du corps diplomatique, de partis politiques, du secteur privé et de la société civile, ainsi que des responsables de la MINUSTAH et de l'équipe pays des Nations Unies en Haïti.

Nous sommes ravis de l’occasion qui lui est offerte d’échanger, à présent avec vous.

Sans plus attendre, je passe la parole à Monsieur Ladsous qui, après son exposé, répondra également à vos questions.

INTERVENTION DU SECRETAIRE GENERAL ADJOINT AUX OPERATIONS DE MAINTIEN DE LA PAIX

Mesdames et Messieurs de la presse haïtienne, bonjour à toutes et à tous.

Je suis heureux de cette occasion d’achever ces trois jours de consultation et de rencontres assez intenses, je dois le dire, avec les autorités haïtiennes et avec toute une série d’interlocuteurs dont on vient de vous donner quelques indications ainsi que sur ce qui était effectivement l’objet principal de ma mission, à savoir, réfléchir sur ce que doit être la stratégie de la présence de la MINUSTAH en Haïti alors que cette Mission, la MINUSTAH, qui est la 7e forme de présence des Nations Unies dans le pays depuis deux décennies, cette Mission, vient de fêter ses 10 ans. Donc, c’est l’occasion d’abord de mesurer le chemin parcouru, les progrès accomplis. Et je crois qu’ils sont bien réels. Mais aussi de voir sur quoi tout cela va déboucher.

 

Le chemin parcouru, il est important. Je crois que le rétablissement de la paix et de la sécurité civile dans le pays a progressé. Je ne vous citerai que deux chiffres : le fait qu’en 2013, les cas d’homicide sur l’ensemble du territoire haïtien ont baissé de 24%, et que les cas de kidnapping ont baissé de 52%, par rapport à l’année précédente. Je crois que ce sont déjà des indications. Mais il est clair qu’il y a encore beaucoup de chemin à parcourir et j’y reviendrai.

 

Sur le plan des processus politiques, car au fond, une Mission des Nations Unies, une Mission de maintien de la paix, c’est d’abord un instrument politique, je crois que nous mesurons, là aussi des progrès. Je pense que l’accord d’El Rancho signé au mois de mars était une étape très significative sur la voie de la réconciliation nationale et nous l’avions salué en son temps, un certain nombre de projets législatifs très importants pour l’avenir du pays ont pu être adoptés.

 

Enfin, il y a une série d’indications qui sont, je crois, des indications encourageantes. Reste la problématique immédiate qui est celle de la tenue des élections législatives, des élections sénatoriales, des élections locales. Une consultation qui aurait dû avoir lieu déjà depuis longtemps et qui se trouve encore au jour d’aujourd’hui malheureusement bloquée.J’ai lancé à tous mes interlocuteurs un appel pressant, à faire en sorte que la voie soit ouverte afin que ces élections puissent se tenir à bonne date, c’est-à-dire au mois d’octobre pour le 1er tour. C’est, je crois une nécessité parce que, faute de telles élections, le Parlement haïtien se trouvera en état d’impossibilité de fonctionner et que cela hypothéquera lourdement les perspectives du travail politique durant la période à venir. C’est pourquoi je crois que et je le redis solennellement, il faut que ces élections se tiennent, qu’elles se tiennent à bonne date. C’est l’attente de l’ensemble des Nations Unies et notamment, du Conseil de Sécurité. J’espère que cet appel sera entendu.

 

S’agissant maintenant de la MINUSTAH. Nous sommes dans une situation, sur le plan mondial, dans laquelle nous avons une nouvelle multiplication de crises, en particulier en Afrique. Je pense au Mali, je pense à la Centrafrique, je pense au Sud-Soudan. Des situations particulières dans les deux derniers pays que j’ai mentionnés, la République centrafricaine et le Soudan du Sud, dans lesquels des civils sont tués, massacrés par milliers, par dizaines de milliers. La protection des civils est une notion centrale dans les mandats actuels de maintien de la paix. C’est évidemment quelque chose sur quoi les Etats qui décident de nos mandats, les membres du Conseil de Sécurité, se trouvent dans une situation dans laquelle ils nous disent : «  c’est tellement prioritaire que, pour ne pas compliquer ou alourdir encore les choses, vous devez alléger les Missions plus anciennes qui ont déjà accompli une partie de leurs tâches ». Et c’est l’une des facettes de la problématique haïtienne comme dans d’autres pays, je citerais par exemple le Libéria ou la Côte d’Ivoire. Je pense qu’il y a une pression forte qui s’applique pour que nous réduisions plus encore la voilure de notre Mission dans ce pays.

 

Alors, évidemment, nous sommes parfaitement conscients, je suis parfaitement conscient du fait que nous avons effectué au fil de ces années un investissement considérable en Haïti pour accompagner le peuple, les institutions haïtiennes dans cette sortie de crise. Nous avons investi d’abord beaucoup de vies humaines. Je pense en particulier à tous nos collègues qui sont tragiquement décédés, avec tant d’Haïtiens, dans le séisme terrible d’il y a 4 ans.

 

Nous avons investi beaucoup de capital politique, nous avons investi financièrement quelques 7 milliards de dollars américains. Il ne s’agirait évidemment pas de prendre des décisions qui auraient pour effet de faire perdre son efficacité au dispositif et de compromettre en quelque sorte la poursuite de tous ces progrès qui ont été enregistrés. Il va donc falloir trouver un équilibre. Je pense que nous sommes en bonne voie de le trouver après, encore une fois, toutes ces concertations que nous souhaitons voir se poursuivre avec les autorités d’Haïti et avec nos collègues de la MINUSTAH. C’est l’occasion d’ailleurs pour moi de saluer le travail remarquable effectué par la Représentante spécial du Secrétaire général ainsi que par tous ses collègues.

 

Il faut donc équilibrer tous ces aspects. Nous allons continuer à réduire mais de manière raisonnable. De toute façon, la décision appartient sur ce plan au Conseil de Sécurité.

 

J’ajouterais que, pour nous, une tâche prioritaire porte évidemment sur le renforcement des capacités de la police nationale haïtienne. Je crois que nous arrivons à un stade où il y a déjà des résultats significatifs qui sont enregistrés. Nous avons contribué à la formation de 11,000 policiers de la PNH. L’objectif, vous le savez, c’est d’arriver à 15,000 policiers formés d’ici 2016. C’est un objectif ambitieux mais nous avons la volonté de le tenir parce que, ne l’oublions pas, c’est d’abord aux institutions haïtiennes d’assurer la loi et l’ordre dans le pays. Nous sommes là en appui et nous resterons en appui, je pense, sous réserve de ce que décidera le Conseil de Sécurité puisqu’il faut c’est trouver les bons ratios.

 

Je terminerais là mes propos liminaires. L’ensemble des entretiens que j’ai eus se sont déroulés dans une ambiance extrêmement cordiale, dans la compréhension des contraintes auxquelles nous faisons face les uns et les autres. En d’autres termes, il s’agit d’essayer, pour ce qui nous concerne, de finir le job. Ça ne se produira pas demain, ça ne se produira pas la semaine prochaine, mais il faut évidemment les bonnes formules conciliant l’efficacité et l’objectif de ménager les ressources qui nous sont allouées.

 

Voilà Mesdames et Messieurs. Je suis prêt à répondre aux questions que vous pourrez exprimer.

 

 

Questions / Réponses

Radio Métropole :  A partir de tous ces constats que vous avez faits suite à vos différentes rencontres, qu’est-ce que vous allez proposer au Conseil de sécurité ? On sait qu’il y avait cinq propositions sur le tapis, parmi lesquelles, que la MINUSTAH devienne plutôt un outil de développement. Est-ce que vous avez déjà en tête la proposition que vous allez faire au Conseil de sécurité de l’ONU concernant le futur de la MINUSTAH en Haïti, en clair ?

 

M. Hervé Ladsous : En clair. Merci de me poser cette question.

Je crois que parmi les cinq scenarios qui avaient été mentionnés dans le rapport du Secrétaire général des Nations Unies au mois de mars, d’abord le Conseil de sécurité, en son temps, a choisi de ne pas se prononcer, de ne pas choisir. C’est la raison pour laquelle le Conseil de sécurité a demandé au Secrétaire général, dans son prochain rapport qui sera publié au mois d’août, de se concentrer sur une proposition. Et l’objet de cette mission d’évaluation stratégique qui se conclut aujourd’hui et demain, c’était précisément d’affiner la réflexion pour trouver la meilleure proposition. Alors je ne veux pas préjuger tout cela. Je vous le redis encore une fois, ce sera la décision du Conseil de sécurité. Ce que je peux vous dire, c’est que certains scenarios maximalistes, par construction je pense, ne pourront pas être retenus, ni dans un sens ni dans l’autre ; ni les scenarios qui aboutiraient à supprimer de manière très rapide la MINUSTAH, à la remplacer par d’autres entités. Je crois que ce n’est pas quelque chose qui puisse être envisagé pour demain ou pour après-demain. Comme pas davantage ne peuvent être envisagés, je pense, des scenarios dans lesquels ce serait « business as usual » où on continuerait sur les bases actuelles.

 

Donc, je pense que ça sera un scenario entre les deux, un petit peu en deçà du maintien du « business as usual ». Je ne vous dirais pas dans quelle proportion. Je crois que c’est quelque chose que nous devons discuter encore davantage. Mais il est clair pour préciser les choses que d’abord le rôle politique de la MINUSTAH, le rôle de la Représentante spéciale du Secrétaire général - à laquelle je rends hommage encore une fois -, tout ce rôle de facilitation du dialogue politique, tout ce rôle de renforcement de l’Etat de droit, des institutions de l’Etat de droit en Haïti, du renforcement de la justice, de surveillance des droits de l’homme, tout cela clairement a vocation à rester pleinement dans le paysage. De même que, je vous l’ai dit il y a un instant, doit demeurer dans le paysage pour l’instant tout le volet Police, police à la fois sous l’angle formation et sous l’angle appui à la Police nationale haïtienne. Ce qui est en question, c’est clairement les effectifs militaires, dans quelle proportion allons-nous les réduire ? Il y avait de toute façon un plan de réduction qui était déjà acté. Voilà, je crois que tout ceci va être encore discuté davantage. Mais je pense qu’il ne saurait être question de supprimer la composante militaire de la MINUSTAH de manière brutale. La question est de savoir quelle est la pente de diminution et dans quel chronogramme ce processus va s’inscrire.

 

TNH : La MINUSTAH vient de fêter ses dix années de présence en Haïti. Et ces dernières années beaucoup de voix se sont élevées pour exiger, pour demander le retrait des troupes de la MINUSTAH. Qu’elle est la position actuelle par rapport à ces voix qui s’élèvent pour demander le retrait ?

Après dix années de présence ici et du fait de l’appellation de la Mission, force de stabilisation et après une auto-évaluation, est-ce que la Mission se sent fière du fait que depuis déjà quatre ans qu’il n’y a eu aucune élection dans le pays ?

 

M. Hervé Ladsous : Nous sommes, vous avez raison de le dire Monsieur, dans une optique de stabilisation, de contribution à la stabilisation du pays. Et je crois que des progrès, encore une fois, significatifs ont été enregistrés. Des progrès que nous devons continuer à amplifier. C’est cela je crois, l’objectif prioritaire.

 

Au cours de mes conversations, pour traiter la première de vos questions, je n’ai quasiment perçu à aucun moment la demande d’aucun acteur haïtien de voir une suppression complète et brutale de la composante militaire de la MINUSTAH. N’oublions pas que le maintien de la loi et de l’ordre en Haïti se décompose en trois segments. Le premier segment, c’est la responsabilité première des autorités haïtiennes. En deuxième temps, quand c’est nécessaire, l’intervention de la Police des Nations Unies, notamment des unités de police constituées, et troisièmement si vraiment la situation est d’une gravité telle que ce soit justifiée, à ce moment-là, la composante militaire de la MINUSTAH peut entrer en jeu. Voilà comment conceptuellement se décline ce mode opératoire.

 

Je crois qu’il est clair que dans un contexte où le pays va franchir des étapes importantes de sa vie politique, des étapes qui sont historiquement souvent, hélas, marquées par des regains de tension ; je pense qu’il est important de conserver cette capacité d’intervention par des unités militaires si encore une fois c’est nécessaire. Il faut simplement déterminer dans quelle proportion.

 

Vision 2000 : Je suis Avenide Joseph et je travaille pour radio Vision 2000. M. Ladsous, vous avez rencontré des officiels du gouvernement et des membres de la société civile, entre autres. Tenant compte de la situation qui prévaut actuellement dans le pays, en ce qui a trait au processus électoral, est-ce que les autorités haïtiennes vous ont donné concrètement la garantie que les élections auront lieu comme prévu le 26 octobre prochain ?

 

M. Ladsous : La plupart de mes interlocuteurs ont marqué leur volonté très ferme de faire en sorte, pour ce qui les concerne, que ce soit bien le cas. Je crois encore une fois qu’une décision s’impose et une décision s’impose au plus vite.

 

Encore une fois c’est quelque chose qui devait intervenir depuis bien longtemps et le temps presse pour les raisons que je vous ai mentionnées tout à l’heure. Donc, l’appel que je lance est un appel à l’endroit des acteurs de la vie politique et institutionnelle haïtienne qui continuent de faire obstacle à ce qu’un consensus apparaisse. Je pense que les différences qui demeurent ne sont pas gigantesques. Il faut donc que les gens qui, jusqu’à présent, n’ont pas voulu s’associer au consensus,et ils se reconnaîtront, fassent preuve d’un esprit de responsabilité, du courage politique nécessaire, de la confiance aussi qui s’impose dans leur système, le système haïtien ; et il faut donc que ces gens-là assument leur responsabilité, fassent preuve de leadership.

Le Nouvelliste: Louis Joseph Olivier, je travaille pour le journal Le Nouvelliste. Vous venez de parler des acteurs qui font obstacle au processus, vous parlez de qui concrètement?

 

M. Ladsous : Ecoutez, je ne suis pas là pour citer des noms. Ils sont peu nombreux et encore une fois, ils se reconnaîtront dans mes propos. En tout cas, je sors de chez le Président de la République et il m’a assuré qu’il faisait tout ce qui était dans son pouvoir pour que les choses puissent avancer.

***

Sophie Boutaud de la Combe  : S’il n’y a pas d’autres questions, ceci met un terme à cette conférence de presse. Merci M. Ladsous de votre disponibilité on ne va pas vous retenir plus longtemps puisque vous avez un avion à attraper.

 

Merci Mesdames et Messieurs de la presse de votre présence aujourd’hui à cette conférence de presse du Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix et à très bientôt.


Press Conference by United Nations Under Secretary-General for Peacekeeping Operations, Hervé Ladsous

 

Translated from original in French

 

 

Introduction by Spokesperson for MINUSTAH, Sophie Boutaud de la Combe:

 

Ladies and Gentlemen,

Good morning and welcome to this press conference...

 

I greet the listeners of MINUSTAH FM – who are following us 'live' on 94.9 in Port-au-Prince and on our other frequency across the regions, and also Internet users - who are watching the streaming of this conference on our website, www.minustah.org

14-06-06-USG Ladsous Press Conference UN/MINUSTAH

Today, we are very pleased to welcome Mr. Hervé Ladsous, United Nations Under Secretary-General for Peacekeeping Operations.

Mr. Ladsous ends today, Friday, a mission of strategic assessment undertaken over three days, from June 4th to 6th, to consider the five options in the context of the presence of MINUSTAH in Haiti as set out in the report of the Secretary-General to the Security Council on March 7th 2014.

 

During this mission, the Under Secretary-General met with the President of the Republic of Haiti, the Prime Minister and some government ministers, the presidents of the Senate and Chamber of Deputies and other members, as well as the directorate of the National Police of Haiti, representatives of the diplomatic corps, political parties, the private sector and civil society, and MINUSTAH officials and representatives of the United Nations Country Team in Haiti.

 

We are delighted have this opportunity for an exchange – and without further ado, I give the floor to Mr. Ladsous who, following his presentation, will answer your questions.

 

 

INTERVENTION OF HERVÉ LADSOUS, UNITED NATIONS UNDER SECRETARY-GENERAL FOR PEACEKEEPING OPERATIONS

 

Ladies and Gentlemen of the Haitian media... Hello to you all.

 

I am happy to have had this opportunity to complete three days of consultation and – I must say – fairly intense meetings with the Haitian authorities and a wide range of interlocutors who gave us some indication of what was actually the main purpose of mission – namely, to reflect on what should be the strategy of the presence of MINUSTAH in Haiti while this mission, MINUSTAH, which is the 7th form of United Nations presence in the country over two decades, has celebrated its 10th anniversary.

 

Therefore, this is firstly an opportunity to measure the road traveled, and the progress accomplished... And I think they [the road traveled and progress made] are real. But also to see where all this will lead. The path pursued is important. I think that the reestablishment of peace and civil security in the country has increased. I will quote two figures: the fact that in 2013, the homicide cases throughout Haiti fell by 24%, that cases of kidnapping were down by 52%compared to the previous year.

I think these are indications of progress made. But it is clear that there remains a long way to go, and I'll come back to that...

 

On the political process front – in essence, a United Nations mission, a peacekeeping mission, is primarily a political instrument - I believe we can measure progress.

I think that the 'El Rancho Agreement' signed in March was a very significant step towards national reconciliation and we had praised in their time a number of very important pieces of legislation for the country's future that have been adopted. In any case, there are a number of indications that are, I believe, encouraging. The immediate problem that remains is that pertaining to legislative elections, the senate elections, local elections. A consultation which should have taken place long ago, is still – as of today – unfortunately blocked. And so, I made an urgent appeal to all my interlocutors to ensure that the road is finally opened so that these elections can be held on the due date – that is to say in October for the first round. This is a necessity because without such elections, the Haitian Parliament will be unable to function and it could seriously jeopardize political prospects further down the line. That is why I solemnly said, it is necessary that these elections are held, and that they happen on the due date. This is, what the entire United Nations and, in particular, the Security Council is waiting for. I hope my call is heard.

 

Turning now to MINUSTAH, I think we are in a situation – on the global front – in which we have a multiplication of fresh crises, particularly in Africa. I'm thinking of Mali, I'm thinking of Central Africa, South Sudan... Specific situations in the last two I mentioned; the Central African Republic and South Sudan, in which civilians are being killed, massacred in their thousands, tens of thousands. The protection of civilians is a central concept in the current mandate of peacekeeping. This is obviously something about which States which decide our mandates, members of the Security Council, find themselves in a situation where they say, " it's such a priority that – to not complicate or exacerbate things – you need to lighten the oldest missions which have already accomplished part of their mandate.” And this is one aspect of the Haitian problem as is the case for other countries – I would cite, for example, Liberia or Côte d'Ivoire. There is strong pressure being applied to reduce the sails of our mission in this country.

 

Obviously we are fully aware, I am fully aware, that – over the years – we have made a considerable investment in Haiti to support the people and Haitian institutions in crisis.

We first invested many lives. I think especially of all our colleagues who tragically died with so many Haitians in the terrible earthquake here four years ago. We have invested much political capital; financially, we have invested about seven billion U.S. dollars. Obviously, it would not make sense to lose effectiveness and somehow compromise the continuation of all the advances that have been recorded. So, we have to find a balance. I think we are on-track to find it after having these consultations that we want to continue with the Haitian authorities and with our MINUSTAH colleagues.

 

It is an opportunity for me to salute the remarkable work done by the Special Representative of the Secretary-General, as well as all her colleagues. We must therefore balance all these aspects. We will continue to reduce, but in a reasonable manner... In any case, the decision on this plan is that of the Security Council. I would add that for us – a priority course focuses on strengthening the capacity of the Haitian National Police [PNH – after Police Nationale d'Haïti].

 

I think we have reached a stage where already significant results are recorded. We have contributed to the formation of 11,000 officers of the PNH. The goal, as you know, is to reach 15,000 police officers trained by 2016. This is an ambitious goal, but we are willing to keep it because it is, don't forget, primarily up to Haitian institutions to ensure law and order in the country. We are here to support, and we will continue to support - subject to the decision of the Security Council, since it must find the right ratios.

I think I will conclude here my opening remarks.

 

I believe that all the meetings and interviews I had [this week] were held in a very cordial atmosphere, in understanding the constraints we all face. In other words, it is about trying, for what concerns us, to finish the job. It will not happen tomorrow, it will not happen next week, but the right formulas are obviously needed for reconciling the effectiveness and objective of conserving resources allocated to us.

 

Now Ladies and Gentlemen. I am ready to try to answer any questions that you might like to ask.

 

QUESTIONS/ANSWERS

Radio Métropole: From all these observations you have made following your various meetings, what will you propose to the Security Council? One knows there are five propositions on the table, including that MINUSTAH becomes more of a development tool. Have you already in mind the proposition that you are going to [propose to] the Security Council of the United Nations concerning the future of MINUSTAH in Haiti?

 

Hervé Ladsous:Thank you for asking that question.

I believe that among the five scenarios that were mentioned in the report of the Secretary-General of the United Nations in March, firstly the Security Council chose not to take action, not to choose... That is why the Security Council requested the Secretary-General, in his next report – which will be published in August – to focus on a proposition. And the purpose of this strategic assessment mission – which concludes today and tomorrow, was precisely to 'fine tune' the reflection to find the best proposal. I do not want to prejudge all that. I repeat again – it will be the decision of the Security Council. What I can tell you is that some 'maximalist' scenario, by construction I think, will not be retained, not in any form; nor the scenarios that might lead to a rapid removal of MINUSTAH, to be replaced by other entities. I believe that it is not something that can be envisaged for tomorrow or the day after tomorrow. Nor can a "business as usual" scenario be considered where we continue on the present basis.

 

Therefore, I think it will be a scenario in between the two [options], a little 'below' "business as usual." I will not say by how much... I believe that it is still something we need to discuss. But it is clear that the political role of MINUSTAH, the role of the Special Representative of the Secretary-General – to which I pay tribute once again – this facilitative role, of political dialogue, this role of strengthening Rule of law, institutions of the Rule of law in Haiti, strengthening the justice system, monitoring human rights – all that is clearly destined to remain fully in the landscape. Similarly, the police – both in terms of training and support to the Haitian National Police.

 

What is at issue is clearly military personnel; in what proportions are we going to reduce them? In any case, there was a reduction plan that was already acted upon. So, I believe all this will still be discussed further. But I believe that there can be no question of removing the military component of MINUSTAH in a brutal or abrupt manner. The question is 'What is the slope of diminution?' And in what kind of time-frame will this process come about?

 

TNH: MINUSTAH has just marked its ten years in Haiti. And in recent years many voices have been raised to demand the withdrawal of MINUSTAH troops. What is the current position in relation to these voices calling for a withdrawal?

After ten years here – and because the name of the Mission includes the ideas of force and stabilization – and after a self-assessment, does the Mission feel proud that we've been waiting four years for an election in the country?

 

Hervé Ladsous: We are, you are right to say Sir, about stabilization, about contributing to the stabilization of the country... And I believe that, again, significant progress has been recorded... Progress that we must continue to augment... I think this is the priority. During my conversations – to treat the first of your questions – I hardly ever hear a request from any Haitian player for a complete and brutal suppression of the military component of MINUSTAH. Do not forget that the maintenance of law and order in Haiti is divided into three segments... The first segment is the primary responsibility of the Haitian authorities. The second, when necessary, involves the intervention of the United Nations Police [UNPol], including formed police units – and thirdly, depending on whether the situation is serious and hence justified, the military component of MINUSTAH may come into play Here's how this procedure plays-out conceptually... In a situation where the country will reach important milestones in its political life – steps that are historically often, alas, marked by increased tension – I believe it is important to keep the response capability of military units when necessary. So, we must simply determine in what proportion.

 

Vision 2000: My name is Avenide Joseph and I work for Vision 2000 radio.

Mr. Ladsous, you met government officials and members of civil society among others... Taking into account the current situation in the country with regards to the electoral process, have the Haitian authorities given you concrete guarantees that elections will take place as scheduled on October 26th?

 

Hervé Ladsous: Most of my interlocutors expressed their very strong desire to ensure, as far as they are concerned, that this is the case. I believe, once again; that a decision is required and a decision is needed quickly. Again this is something that should have occurred a long time ago and time is running out for the reasons I mentioned earlier. Therefore, I call on the actors in Haitian political and institutional life who continue to prevent a consensus appearing. I believe the remaining differences are not huge. This requires that people who, until now, did not want to join the consensus – that they demonstrate a spirit of responsibility, political courage, trust that’s' needed in their system, the Haitian system and, therefore, these people must assume responsibility to demonstrate leadership.

 

The Nouvelliste: Louis Joseph Olivier, I work for the newspaper Le Nouvelliste.

You just mentioned actors who obstruct the process, who are you referring to exactly?

 

Hervé Ladsous: Look, I'm not here to name names. They are few and they will recognize themselves in my words. In any case, on leaving the President of the Republic, he assured me that he has done everything in his power to ensure that things can move forward.

 

 

Sophie Boutaud de la Combe: If there are no further questions, we will hereby end the press conference. Thank you Under Secretary-General Ladsous for being here today. We will detain you no longer as you have a plane to catch.

 

Thank you Ladies and Gentlemen of the press for attending this press conference today. We hope to see you all again very soon.