Le contingent militaire du Sri Lanka (Sribatt) de la MINUSTAH a initié des orphelins à la plantation des arbres, le 17 mai 2014, dans la cour de l’orphelinat chrétien de Leogane (environ à une vingtaine kilomètres de Port-au-Prince). Cet établissement de bienfaisance héberge une centaine d’enfants issus de cinq localités d’Haïti.

Cette activité de reboisement s’inscrit dans le cadre de la coopération civil0-militaire ou civil military cooperation (CIMIC) en anglais, une approche militaire pour entretenir des relations de confiance avec la population hôte.

25 arbres ont ainsi été mis en terre dans une cour de plus d’un hectare, mais presque nue. A l’image des environs, le domaine de cette église, fondée en 1997 par le pasteur Jean-Claude Charles, est dépourvu d’espèces ligneuses. Les plants mis en terre ce samedi sont des espèces tantôt fruitières et forestières, tantôt exotiques et locales.

« Nous avons constaté qu’il n’y avait pas d’ombre dans la cour, cela n’est pas normal pour un établissement qui accueille des enfants », justifie le Colonel Harendra Pieris, commandant du Sribatt. Les pensionnaires de l’orphelinat sont, en effet, des enfants des deux sexes, âgés de 0 à 17 ans, informe le pasteur fondateur qui bénit cette contribution de la MINUSTAH. Le contingent sri lankais appuie régulièrement l’orphelinat en matière de vivres et de soins de santé.

Dans le souci d’améliorer l’environnement dans lequel vivent les enfants, les soldats sri lankais ont pris l’initiative de reboiser cet établissement. Ils ont ainsi contacté l’Unité de Conformité environnementale de la MINUSTAH qui a fourni les plants et du compost, reçus de la Force de police constituée (FPU) indien.

« C’est une initiative à saluer. Elle permet d’abord de rendre la cour verte, puis d’apprendre aux enfants à planter et à protéger un arbre », a souligné Hermelinda Plata de l’Unité Conformité environnementale.

Les Sri Lankais ont aussi préparé le terrain en y creusant des trous cubiques de 60cm de côté. La mise en terre des plants a été faite par les enfants, travaillant en cinq groupes de 20, et encadrés par 16 personnels civils dont 13 volontaires des Nations Unies (VNU), venus de Port-Prince.

« Notre bel arbre deviendra grand et nous cueillerons ses fruits », rêve déjà Miracula, une fillette d’environ huit ans du groupe 1, qui venait de mettre en terre un jeune manguier.

Pour les personnels de la MINUSTAH, cette sortie offre l’occasion d’exprimer leur solidarité avec enfants d’Haïti. « Je suis heureuse d’être parmi ces enfants, mais aussi triste de savoir qu’ils sont orphelins et n’ont personne pour les élever », déclare Meron Mabratu, une Volontaire de la section Technologies de l’Information et de la Communication de la MINUSTAH, serrant contre elle une fillette atteinte de déficience mentale.

Yuba Raj Lamsal, du programme de soutien aux volontaires des Nations Unies en Haïti, partage cette tristesse. « Aujourd’hui, nous plantons des arbres, demain nous ferons quelque chose qui répondra mieux à leurs besoins. Cela peut être un don d’habits ou une activité récréative », promet-il.

L’activité a pris fin en début d’après-midi par un repas servi à tous les pensionnaires de l’orphelinat, par un groupe de militaires, pendant qu’un autre groupe détendait l’atmosphère en jouant de la musique du Sri Lanka.

Antoine Adoum Goulgué/ UN-MINUSTAH