CONFERENCE DE PRESSE DE MADAME SANDRA HONORE du 27 mars 2015

28 mar 2015

CONFERENCE DE PRESSE DE MADAME SANDRA HONORE du 27 mars 2015

Introduction de la Porte-parole de la MINUSTAH, Sophie Boutaud de la Combe

Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs, Bonjour,

Bienvenue à cette conférence de presse de Madame Sandra Honoré, Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations unies en Haïti qui fait suite à sa présentation du rapport du Secrétaire général au Conseil de sécurité le 18 mars dernier.

[En créole] J’en profite pour saluer tous les auditeurs et les auditrices de MINUSTAH FM qui nous écoutent en direct. Et tous ceux qui nous suivent en direct aussi sur les comptes des médias sociaux Twitter @MINUSTAH et aussi Facebook.

Je cède la parole à Madame, Sandra Honoré.
Intervention de Madame Sandra Honoré

Merci beaucoup.

Bonjour à toutes et à tous.

Je suis ravie d’avoir l’occasion aujourd’hui de faire le point avec vous de la session du Conseil de sécurité des Nations Unies du 18 mars relative à la MINUSTAH et à la situation actuelle en Haïti, suite à la publication du dernier rapport du Secrétaire général Ban Ki-moon sur la MINUSTAH, le 4 mars. La séance du Conseil de sécurité a permis aux Membres du Conseil de sécurité ainsi qu’à Haïti et d’autres pays et organisations multilatérales intéressés, d’exprimer leurs opinions sur la situation et leur évaluation de la reconfiguration de la MINUSTAH, ceci à la veille d’un important cycle électoral.

 

Dans ma présentation au Conseil, j’ai spécifié qu’Haïti se trouve à un moment charnière de son processus de stabilisation. J’ai indiqué que depuis le dysfonctionnement du Parlement depuis le 12 Janvier 2015, le pays a connu des avancées encourageantes dans plusieurs domaines, avec le soutien des Nations Unies et des partenaires nationaux et internationaux, dont une situation sécuritaire qui demeure relativement stable, le renforcement progressif de la Police Nationale d’Haïti et d’autres institutions de l’état de droit ainsi que le lancement du processus électoral.

 

Concernant la situation politique, j’ai souligné que l’adhésion des acteurs politiques haïtiens aux pratiques de dialogue et de compromis a permis l’ouverture d’une voie vers la tenue en 2015 des élections longtemps retardées et le renouvellement des institutions démocratiques. La publication, le 2 mars, du Décret électoral et celle de l’arrêté présidentiel le 16 mars convoquant le peuple dans ses comices, ont permis le lancement des opérations pour la tenue des élections présidentielles, législatives, municipales et locales en 2015 telles que prévues dans le calendrier électoral. L’enregistrement de 192 partis, groupements et regroupements politiques auprès du Conseil Electoral Provisoire (CEP) la semaine dernière a signalé une volonté partagée par une très grande majorité des acteurs politiques, toutes tendances confondues, de prendre part aux élections. J’apprécie le fait que le CEP ait donné un délai supplémentaire aux partis politiques pour fournir tous les documents nécessaires pour s’inscrire et j’ai hâte de voir la liste des partis et groupements politiques agréés finalisée cet après-midi.

 

Les membres du Conseil de sécurité ont noté avec grande satisfaction les progrès réalisés, y compris ceux en vue de la tenue des élections en 2015. Nombre d’entre eux ont mentionné qu’avec le soutien de la MINUSTAH et de la communauté internationale, la responsabilité pour le succès des élections reviendra principalement aux Haïtiens eux-mêmes: c’est-à-dire au gouvernement, au CEP, aux partis politiques, candidats et au peuple haïtien. J’ai indiqué de mon côté, qu’il est impératif que le Gouvernement fournisse les ressources nécessaires au CEP afin qu’il puisse exercer pleinement ses responsabilités « d’organiser et de contrôler en toute indépendance toutes les opérations électorales sur tout le territoire de la République ». Comme nous savons tous, ces élections s’annoncent très complexes dans les délais impartis. L’assistance généreuse de la communauté internationale demeure néanmoins indispensable et la MINUSTAH, le PNUD et d’autres partenaires soutiennent les efforts des autorités engagées dans le processus électoral. Je tiens à réaffirmer que la MINUSTAH mobilisera tout son personnel civil, policier et militaire afin d’apporter son soutien sécuritaire et logistique aux autorités haïtiennes et au CEP dans chacun des dix départements du pays pendant toute la durée du processus électoral.

 

Concernant la situation sécuritaire, les Etats membres ont pris note de ce que la situation est relativement stable, malgré une augmentation récente de certains types de crimes et de la violence liée aux activités de gangs, en particulier dans certains quartiers sensibles de la région métropolitaine de Port-au-Prince. Certains Etats ont notamment souligné le phénomène d’attaques et de cambriolage depuis quelque temps à l’encontre de membres de communautés religieuses en Haïti. Dans son rapport, le Secrétaire général a informé que les composantes militaire et de police de la MINUSTAH appuient la Police Nationale d’Haïti (PNH) afin d’adresser ces menaces. Le Secrétaire général a aussi noté que dans la majorité des cas de manifestations violentes, la PNH a su gérer le maintien de l’ordre sans le soutien opérationnel de la MINUSTAH.

 

Les Etats membres ont salué les avancées observées dans le développement des capacités de la PNH. Certains Etats ont constaté le renforcement de la gestion et de l’administration des services spécialisés, de la discipline interne, de la redevabilité et de la couverture régionale de la police nationale. Nombreux sont ceux qui ont demandé à la MINUSTAH de continuer de soutenir la mise en œuvre du plan de développement de la PNH pour la période 2012-2016 afin d’aboutir au moins à un effectif de 15,000 officiers d’ici 2016 pour lequel nous allons continuer notre appui afin de permettre à la PNH de former 1.500 policiers supplémentaires par an d’ici là.   Pour ma part, j’ai souligné que les efforts soutenus du Gouvernement haïtien, avec l’appui généreux des partenaires internationaux, demeurent essentiels afin que la police nationale puisse progressivement assumer l’entière responsabilité pour la sécurité intérieure du pays.

 

En ce qui concerne la consolidation de la MINUSTAH, en application de la résolution 2180 du Conseil de sécurité d’octobre 2014, la composante militaire de la Mission a planifié la réduction de son personnel. Lors de la session du Conseil du 18 mars, une grande majorité des Etats membres se sont prononcés en faveur d’une continuation de la consolidation de la MINUSTAH, vu la situation sécuritaire relativement stable et la progression des capacités de la PNH en termes de maintien de l’ordre. En même temps, les Etats membres vont suivre attentivement l’évolution de la situation en Haïti pour s’assurer que les progrès réalisés en ce qui concerne la consolidation d’une sécurité et d’une stabilité durables soient préservés en Haïti.

 

La MINUSTAH et l'équipe de pays des Nations Unies ont également lancé la planification d’un processus de transition pour soutenir la reconfiguration progressive de la présence des Nations Unies en Haïti au-delà de 2016 en partenariat avec le Gouvernement haïtien.

 

En même temps, afin de renforcer le passage du relèvement au développement et résorber les insuffisances humanitaires en assurant la continuité de l'aide pour les personnes et les communautés les plus vulnérables, les Nations Unies et ses partenaires, en collaboration avec le gouvernement haïtien, ont lancé un appel de transition de 401 millions de dollars américains, dénommé le TAP, le 11 Mars à Port-au-Prince et le 13 mars à Genève. J’encourage encore les partenaires et les amis d’Haïti à considérer d’y contribuer financièrement.

 

En conclusion, j’aimerais réaffirmer que la conduite d’un processus électoral équitable, transparent et inclusif, dans un climat apaisé, sont les conditions sine qua non pour qu’Haïti continue d’avancer sur la voie de la stabilisation, de la gouvernance démocratique, du renforcement de l’état de droit et du développement socio-économique. J’exhorte tous les acteurs politiques à contribuer à l’organisation des élections dans un climat paisible et de confiance mutuelle permettant la plus grande participation des électeurs.

 

Merci beaucoup. Je suis disponible pour répondre à vos questions.

 

 

QUESTIONS/REPONSES

Sophie Boutaud de la Combe: Merci Madame Honoré. [En créole] Je salue les journalistes qui nous suivent en vidéoconférence depuis Cap-Haïtiten, les Cayes et Gonaives. Nous allons prendre une première question à Port-au-Prince. En région préparez vos questions nous reviendrons vers vous plus tard.

 

Storm TV: Madame Honoré, merci pour l’exposé. Vous avez parlé tout à l’heure de la fragilité de la situation politique d’Haïti. A l’approche de ces élections, qui s’annoncent complexes comme vous le disiez, sur quels points les acteurs politiques et l’Etat haïtien doivent se focaliser beaucoup plus pour arriver à garder cette stabilité ? Merci.

Madame Sandra Honoré : A mon avis, les acteurs politiques et les autorités, le gouvernement le Conseil électoral doivent se concentrer sur la préparation d’un cadre, comme j’ai dit, apaisé, d’un cadre de sérénité pour la préparation et le déroulement des élections. Je crois qu’une ambiance de sérénité sera l’ambiance recommandée qui donnera la garantie aux électeurs que leur participation dans les élections va compter pour contribuer à faire avancer le pays et à faire tout ce dont ils ont besoin et tout ce qu’ils désirent pour le développement continu d’Haïti.


Radio Métropole : Bonjour. Madame Honoré, l’Envoyé spécial d’Haïti à l’ONU a souhaité que la MINUSTAH maintienne son effectif, la composante militaire surtout, pendant la période électorale. Quelle a été la position claire des Etats membres par rapport à cette demande ? Merci.

Madame Sandra Honoré : Les membres du Conseil de sécurité ont adopté la résolution 2180 le 14 octobre 2014 où il a été indiqué qu’il y aura une réduction de la composante militaire de la MINUSTAH d’ici le mois de juillet 2015, au-delà de juillet 2015. Une référence a été faite à cette décision non seulement par l’ambassadeur représentant permanent d’Haïti au cours de la session, mais aussi par d’autres membres du Conseil.

A la fin de la réunion du 18 mars, le Conseil a maintenu la position qu’il avait adoptée au cours du débat, et qu’il avait adoptée formellement dans cette résolution 2180 sur la réduction de la composante militaire étant donné comme j’ai indiqué aujourd’hui la relative stabilité d’Haïti, la performance de la Police nationale d’Haïti.

Il faut garder à l’esprit que la MINUSTAH ne se résout pas uniquement à sa composante militaire en ce qui concerne le personnel en uniforme. La Police des Nations unies, la composante policière de la Mission compte un nombre important de policiers. Ce nombre de 2,601 n’a pas été changé dans la résolution 2180 et évidemment, le personnel civil de la Mission, la section des Affaires électorales de la Mission est une section qui travaille d’une manière continue et permanente sur la question électorale avec le Conseil Electoral Provisoire.

Le Programme des Nations unies pour le Développement travaille également avec le Conseil électoral sur la question électorale, la question de renforcement des capacités du Conseil électoral est vu par la MINUSTAH et le PNUD. Donc l’appui des Nations unies pour le processus électoral en Haïti est un appui qui sera un appui composé, un appui conjoint de tous ces éléments des Nations unies en Haïti et évidemment un appui qui est renforcé également par la participation des partenaires internationaux d’Haïti.

Radio France International (RFI) : Bonjour Madame Honoré. Vous indiquez que les élections seront complexes. Les Haïtiens ne seront pas très favorables à aller voter dans ce climat assez compliqué. Aux dernières élections, il n’y avait qu’une participation d’à peine 30% au premier tour, même 23%. Pensez-vous que ces élections seront réussies si la participation n’est pas aussi importante que cela et parce que la situation sécuritaire inquiète les électeurs haïtiens car ils redoutent que sans l’appui de la MINUSTAH, qu’il soit militaire ou civil ou logistique, le climat ne soit pas propice à un bon scrutin ?

Madame Sandra Honoré : En ce qui concerne le taux de participation des électeurs, je voudrais encourager premièrement les électeurs et les électrices haïtiens à participer massivement aux élections. C’est à travers les élections qu’on aura le renouvellement des institutions démocratiques. C’est à travers les élections qu’on arrivera au deuxième lundi de janvier 2016 avec un Parlement au complet. Je crois qu’il est important qu’Haïti donne le signal de ce désir de revenir à cette situation de fonctionnalité des institutions démocratiques. Ça c’est un premier point. Et ce sont uniquement les Haïtiens qui peuvent donner preuve de cette velléité en se présentant aux urnes.

En ce qui concerne la situation sécuritaire, je ne peux que répéter ce que j’ai dit en ce qui concerne l’appui de la MINUSTAH pour la Police nationale d’Haïti dans le maintien d’un climat de sécurité dans le pays. On commence à voir des signaux, sur la performance améliorée de la Police nationale d’Haïti. La PNH fait preuve de son désir d’avancer dans son travail de protéger et de servir la population. Et, il y a, une bonne disponibilité pour travailler dans cette direction.

Je devrais aussi dire quelque chose pour les personnes qui serait enclinent à provoquer du désordre pendant la période électorale, que tout simplement ce genre d’activité est une activité qui, à la longue, n’est pas utile au pays, n’est pas utile aux fils et aux filles du pays. Le pays a besoin de sérénité, de stabilité pour continuer sur la voie du progrès. Alors c’est le moment de donner une chance à la stabilité d’Haïti.


Journaliste du Cap-Haitien : Quel sera l’appui de la MINUSTAH dans l’organisation des élections ?

Madame Sandra Honoré : L’appui de la MINUSTAH dans l’organisation des élections est l’appui technique que la MINUSTAH fournit à travers sa section d’appui aux affaires électorales au Conseil Electoral Provisoire. Cela comporte aussi l’appui pour le renforcement des capacités au sein du Conseil électoral, pour le renforcement de la gestion électorale. C’est un des mandats de la MINUSTAH, selon les diverses résolutions du Conseil de sécurité. Cet appui est également un appui technique en ce qui concerne les consultations que nous avons avec le Conseil Electoral Provisoire sur la planification de toute la gamme des tâches impliquées dans l’organisation et la gestion d’un processus électoral. Ces élections, j’ai dit, seront complexes. Nous sommes en train de parler d’élections législatives pour 2/3 du Sénat et toute la Chambre des députés, des élections pour la présidence de la République, des élections municipales et locales. Nous sommes en train de parler d’un nombre de 13,500 stations de vote dans 1,600 centres de vote, quelque six millions d’électeurs, et quelque six mille postes à pourvoir. Donc vous pouvez bien imaginer qu’une planification hautement structurée est nécessaire pour ces tâches. Et ce sont dans ces tâches que nous appuyons le processus électoral, que nous appuyons le Conseil Electoral Provisoire.

Il y a évidemment le fonds fiduciaire pour les élections, pour les opérations électorales. Fonds fiduciaire qui est géré par le Programme des Nations unies pour le Développement et l’appui en logistique et en sécurité pour le processus électoral, que la MINUSTAH fournit également.


Journaliste des Gonaïves
 : Les élections représentent une période de turbulences. Quelles sont les mesures prises ?

Madame Sandra Honoré : Les mesures prises et les mesures à prendre vont commencer, à mon avis, avec une sensibilisation des électeurs, une sensibilisation des partis politiques et des acteurs politiques sur leurs rôles respectifs dans les joutes électorales. Et avec les mesures de sécurité qui s’imposent, pour assurer que les élections procèdent dans un climat qui permettra les électeurs d’exprimer leurs opinions, qui permettra aux candidats de partager leurs opinions, programmes et plans avec les électeurs et aussi des mesures de sécurité pour permettre que tout un chacun puisse participer d’une manière sûre dans le processus électoral.

Les mesures prises et les mesures à prendre également vont comprendre toute la planification logistique et l’appui au Conseil Electoral Provisoire pour l’élaboration d’un plan logistique pour pouvoir couvrir tout le territoire national et permettre aux Haïtiens et aux Haïtiennes d’exprimer librement leurs opinions et leurs positions à travers leurs votes.


Journaliste des Cayes / Radio Macaya : Si la MINUSTAH compte laisser les six départements du pays, si les choses tournent mal, quelle serait la réaction des Nations unies ?

Madame Sandra Honoré : Comme nous savons tous, la MINUSTAH est présente en Haïti depuis 2004. Les derniers rapports du Secrétaire général au Conseil de sécurité ont indiqué clairement l’avis qu’il y a eu du progrès dans le domaine du mandat de la MINUSTAH. Et ce mandat comporte la sécurité et la stabilisation du pays, la professionnalisation de la Police Nationale d’Haïti, le renforcement de l’état de Droit, la promotion et la protection des droits humains et les bons offices du Représentant ou de la Représentante spéciale du Secrétaire général. Etant donné les progrès notés dans le pays depuis les 10 ans de l’existence et de la présence de la MINUSTAH, mon espoir serait que nous prouvons qu’Haïti peut continuer à consolider les gains et aller de l’avant. C’est pour cela que je préfère croire dans la capacité d’Haïti, la capacité des Haïtiens de travailler pour consolider les progrès et de travailler pour qu’il n’y ait pas de revers comme vous avez indiqué dans la question.

Evidemment avec tout problème qui surgit, les Nations unies vont prendre cela en compte et prendre les mesures qu’elles jugent nécessaires conjointement avec le gouvernement d’Haïti.


Vision 2000: j’ai deux questions. La première concerne les élections : il y a diverses personnalités, que Ce soient haïtiennes ou d’anciens diplomates haïtiens qui ont séjourné en Haïti, qui ont fait le constat d’une ingérence trop poussée de la communauté internationale, de diverses organisations internationales dans les élections haïtiennes. Surtout on se souvient de ce qui s’était passé en 2010 et en 2006. Ma question est de savoir quelles sont les limites de la MINUSTAH ou des Nations Unies en général durant les élections de cette année. Votre présence au niveau de l’organisation des élections s’arrêtera où ?

Madame Sandra Honoré : Merci beaucoup. Votre question en ce qui concerne l’ingérence de la Communauté internationale dans les élections en Haïti.  J’ai dit dans la présentation que j’ai faite au départ, que j’ai fait un appel au gouvernement pour fournir les ressources nécessaires au Conseil Electoral provisoire qui, selon l’article 191 si  je ne me trompe pas, de la constitution, à la responsabilité pour l’organisation et la gestion des élections dans le pays. Notre travail aux Nations Unies est un travail d’appui du Conseil Electoral dans cette tâche. Nous nous attendons à ce que, comme j’ai dit, le Conseil Electoral puisse jouer son rôle dans l’organisation et la gestion des élections en toute indépendance. Et ceci est ma réponse à votre question en ce qui concerne les limites que la communauté internationale s’imposera ainsi de suite en ce qui concerne les élections.

Les Nations Unies sont en Haïti pour appuyer un processus haïtien. Les Nations Unies, la MINUSTAH dans sa consolidation, œuvrent vers l’appropriation par les institutions haïtiennes et l’Etat haïtien des tâches qui incombent pleinement à ces institutions et ceci sera le cadre dans lequel les Nations Unies vont travailler pendant cette période électorale.

Nous avons vu le travail du Conseil Electoral Provisoire depuis son installation le 23 janvier. Nous voyons dans le Conseil un groupe  de citoyens engagés et un groupe de citoyen dédiés à travailler pour le bien du pays. Et on s’attend à ce que cet engagement et ce dévouement soient reflétés dans le travail qui sera fait par le Conseil pour l’organisation des élections, pour un processus électoral intègre, démocratique, inclusif et transparent.


Vision 2000
 : Du point de vue économique, cela fait 10 ans depuis que la MINUSTAH est en Haïti, on sait que le budget de la MINUSTAH est assez important et en même temps on a constaté la réduction importante de l’aide externe en Haïti. Je voudrais savoir est-ce que la MINUSTAH ne considère pas qu’une telle situation ne participe pas à consolider l’Etat haïtien et en quel sens la MINUSTAH, les Nations Unies, pourraient contribuer à aider à ce que l’aide internationale soit un peu plus importante parce que sans le Venezuela on ne sait pas où on serait parce que définitivement l’aide se réduit considérablement. 

Madame Sandra Honoré : En ce qui concerne la réduction de l’aide externe et la contribution que la MINUSTAH  peut faire pour assurer qu’il y ait cette aide externe j’ai mentionné le fait que nous passons du continuum de relèvement vers celui du développement. La plus grande contribution que la MINUSTAH puisse faire en ce sens, la plus grande contribution que les Nations Unies puissent faire en ce sens, reste la contribution vers le développement socio-économique d’Haïti. Un cadre de stabilité est un cadre qui favorisera l’intérêt des investisseurs, un cadre de sérénité et de paix est un cadre qui encouragera les investisseurs, tout ce qui contribuera aux développements socio-économiques du pays et tout ce qui contribuera au fait que le pays aura de moins en moins besoin d’aide externe.

Sophie Boutaud de la Combe : Merci Madame. Une dernière question que l’on vient de nous envoyer, par SMS, des Gonaïves et nous allons clore cette conférence de presse.


Journaliste des Gonaïves : La question concerne la sécurité et je lis : « une tâche qui est confirmée pour la MINUSTAH de garantir la sécurit
é de tous les électeurs dans les prochaines élections. Et pourquoi il y a toujours de l’insécurité dans le pays ». Le journaliste ne s’est pas identifié mais c’est une question qui vient des Gonaïves.

Madame Sandra Honoré : La tâche qui est de garantir  la sécurité de tous les électeurs dans le pays et de tous les citoyens du pays et de tous les résidents du pays est la tâche qui incombe à la Police Nationale d’Haïti et non à la MINUSTAH.

La MINUSTAH joue un rôle comme je l’ai dit tantôt, d’appui aux efforts de la Police Nationale d’Haïti. Et le modus operandi de la MINUSTAH, de la composante policière de la MINUSTAH en ce qui concerne la sécurité, est qu’en première ligne de réponse il y a la police Nationale d’Haïti. En deuxième ligne de réponse si besoin est, et sur demande, il y a un appui de la part de la police des Nations Unies et en troisième ligne de réponse, quand les efforts de la Police Nationale d’Haïti et de la Police des Nations Unies n’arrivent pas à dominer quelque situation que ce soit, c’est de là en troisième ligne de réponse, que vient l’action de la composante militaire des Nations Unies, la composante militaire de la MINUSTAH.

Il est vrai comme j’ai dit et j’ai reconnu le fait qu’il y a eu ces derniers temps un regain de crime et de violence sur lequel la Police Nationale d’Haïti travaille fermement et avec détermination. Nous continuons donc, selon le mandat du Conseil de Sécurité, d’appuyer les efforts de la Police Nationale d’Haïti pour sa professionnalisation, pour sa modernisation et pour que la Police Nationale d’Haïti puisse réellement couvrir tout le territoire national parce que c’est à elle qu’incombe la responsabilité de la sécurité des Haïtiens et des Haïtiennes.


Sophie Boutaud de la Combe :
Merci Madame. Merci de votre présence et de votre temps pour rencontrer la presse aujourd’hui suite à votre présentation du rapport du secrétaire général. Merci à tous les journalistes, hommes et femmes, et il y a de plus en plus de femmes journalistes qui sont là, je tiens à le saluer. [En créole] Merci à tous les auditeurs et auditrices qui nous ont écoté en direct sur MINUSTAHFM. Merci à tous ceux qui ont suivi nos médias sociaux en direct également sur Twitter et Facebook. Vous retrouverez le transcript de cette conférence de presse posté sur le site internet de la MINUSTAH : www.minustah.org

Bonne fin de journée.