Dans les coulisses d’une Mission de paix

11 juin 2013

Dans les coulisses d’une Mission de paix

Transports terrestres, maritimes ou aériens, matériels d’entretien ou communication, la logistique constitue la colonne vertébrale d’une Mission de maintien de la paix, essentielle à la réalisation de son mandat. Découverte des coulisses de la MINUSTAH.

Dans les coulisses d’une Mission de paix

Photos : UN/MINUSTAH

« La Logistique est pour la Mission ce que le cœur est pour le corps humain « résume simplement Frédéric Makarakiza, de la Section de contrôle des mouvements (MOVCON), l’une des 9 Sections d’appui logistique à la Mission.

En effet, de la distribution des uniformes pour les Casques bleus ou du matériel de bureau, en passant par le transport des biens à travers le pays ou les travaux de génie en partenariat avec le Gouvernement d’Haïti… cette fourmilière logistique, en activité 24h/24, 7 jours sur 7, permet de réaliser un objectif simple : assister la Mission dans la mise en œuvre de son mandat de sécurisation et de stabilisation.

Toutes ces opérations sont coordonnées par des équipes mixtes composées de civils, de militaires et de policiers, « ce qui fait notre force », reconnait Sébastien Laplanche, Chef des Services d’appui intégré à la Mission.

Constituant 2/3 du budget de la MINUSTAH, elle mobilise des centaines de « gens qu’on ne voit pas », dit cet ancien humanitaire français rôdé aux terrains difficiles. Leurs compétences techniques variées sont vitales au bon fonctionnement de la Mission : médecins, informaticiens, ingénieurs en télécommunications, techniciens de laboratoire, pilotes d’hélicoptères ou manutentionnaires.

Dans les coulisses d’une Mission de paixAvec plus de 9 000 personnels en uniforme et 2 000 personnels civils, haïtiens et internationaux, les 9 hélicoptères de la Mission, sans compter les camions et véhicules tout-terrain, ont déjà à leur actif plus de 40 000 heures de vol depuis 2004 avec une moyenne de 500 passagers transportés chaque semaine. La Mission a aussi la capacité de déployer une force de réaction rapide en cas de trouble majeur ou de catastrophe naturelle, explique le chef de la Section Aviation de la MINUSTAH, Marcelo Quellet.

En plus de la Mission, la Logistique apporte aussi son support au Gouvernement haïtien sur la demande de ce dernier, via le Centre des opérations logistiques conjointes (JLOC), qui, selon son Chef Kent Ekstrom, « sert de pont entre le Gouvernement haïtien et les différentes sections de la MINUSTAH ». Au moment des élections, la MINUSTAH a assuré un rôle essentiel avec le transport des matériels électoraux et l’acheminement des bulletins de vote des quatre coins d’Haïti jusqu’au Centre de tabulation national, que ce soit en hélicoptère, en camion, à pied ou à dos d’âne.

Dans les coulisses d’une Mission de paix« C’est passionnant, un défi au quotidien », explique Sébastien Laplanche, « car, en Haïti, nous devons en plus faire face à des éléments externes comme les catastrophes naturelles ou l’organisation des élections », dit-il. Pour le Chef des Services d’appui intégrés de la MINUSTAH, la place de la Logistique et d’autant plus importante que le départ gradué des organisations non-gouvernementales et des bailleurs de la scène humanitaire haïtienne place les équipes de la MINUSTAH « au premier plan si demain une nouvelle catastrophe survient ».

Justement, chaque année, lors de la saison cyclonique, la Mission appuie le transport de l’aide humanitaire vers les différentes régions affectées par les pluies. Les militaires assistent aussi la Direction de la protection civile, pour évacuer les populations sinistrées vers les abris communautaires. « On a utilisé des bateaux pour aider les sinistrés des Gonaïves en 2008 car la route nationale #1 était coupée en deux à hauteur de Montruis », se souvient Frédéric Makarakiza, de MOVCON.

Jonas Laurince